C’était en présence, ce vendredi 13 mars 2020, de l’envoyé spécial français pour le Sahel, Christophe Bigot, que le Président tchadien, Idriss Déby Itno, a présidé la 3ème réunion de suivi du Sommet de Pau. Au cours de cette réunion, il a été évoqué, entre autres, la question de l’envoi de troupes tchadiennes dans la ‘’zone des trois frontières’’. Cette question faisait l’objet d’âpres négociations entre la France et la République tchadienne depuis le sommet des pays du G5 Sahel tenu à Pau le 13 janvier dernier sur invitation du Président français Emmanuel Macron.
Au sortir de la réunion, le Ministre Tchadien Délégué à la Présidence, Chargé de la Défense Nationale, des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, le Général de Corps d’Armée Mahamat Abali Salah, a annoncé à la presse qu’un bataillon de près de 500 soldats va bientôt rejoindre la ville de Niamey avant d’être déployé à la frontière du Niger, avec le Mali et le Burkina Faso, plus connues sous le nom de la ‘’zone des trois frontières’’.
En rappel, c’est au niveau de cette zone que se concentrent la plupart des attaques terroristes comme celles qui ont endeuillé le Niger entre décembre 2019 et février 2020 faisant près de 200 morts. A ces attaques meurtrières s’ajoutent des enlèvements de personnes, les exactions de toutes sortes contre les paisibles citoyens et les assassinats fréquents et ciblés des chefs traditionnels et religieux.
Face à cette situation plus que préoccupante qui provoque des déplacements des personnes hors de leurs terroirs d’origine, les pays du G5 Sahel multiplient les initiatives comme, entre autres, l’envoi des troupes tchadiennes en renfort dans la zone, l’augmentation des effectifs de la Force Barkhane et le déploiement de 3000 hommes de l’Union Africaine.
Pour le Ministre tchadien Délégué à la Présidence, Chargé de la Défense Nationale, des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, expliquant le processus en cours dans le cadre de l’envoi de près de 500 soldats au Niger, « le Tchad avait le bataillon au niveau de la frontière avec la Libye. On ne peut pas vider la zone essentielle qui est la frontière avec la Libye. On a pris ce temps pour constituer un deuxième bataillon qui doit faire le déplacement d’ici la fin du mois de mars. Sur le plan matériel et humain, le bataillon est prêt ».
L’on comprend que la présence des troupes tchadiennes aux côtés de celles du Niger, du Mali et du Burkina Faso sera bientôt effective pour une lutte sans merci contre les bandes terroristes qui écument la zone des trois frontières.
Le concours des soldats tchadiens dans la lutte contre Boko Haram sur le lit du Lac Tchad et les djihadistes du Nord Mali, a été très déterminant et a permis de les affaiblir de façon significative.
S’exprimant de son côté sur le niveau de l’implication de la France dans l’envoi du bataillon tchadien au Niger, l’envoyé spécial français pour le Sahel, Christophe Bigot, a souligné que « je ne veux pas trop entrer dans les détails mais c’est une aide qui peut être aussi bien financière qu’opérationnelle ou technique. L’essentiel est que les besoins tchadiens aient pu être couverts et que la volonté du Président Déby puisse se traduire par une action qui donnera un coup de pouce décisif à l’action menée par la force conjointe du G5 Sahel dans cette zone des trois frontières ».
L’on apprend, aussi, auprès de Christophe Bigot que près de 80% des véhicules blindés et autres équipements promis par l’Union Européenne au pays du Sahel ont été livrés à la force conjointe. Avec cette monté en puissance des armées des pays du Sahel et l’appui sans cesse croissant de leurs partenaires, le terrorisme sera bientôt écrasé et précipité, une fois pour toute, dans les catacombes de l’histoire.
Bassirou Baki Edir