Et de quatre ! Depuis sa nomination en qualité de Premier Ministre, Chef du gouvernement, c’est la 4ème fois que Brigi Rafini fait face à une motion de censure et ou de défiance. En effet, le lundi 24 juin dernier, les députés de l’opposition sont revenus à la charge à travers une nouvelle motion de censure. Ils portent plusieurs griefs, à l’appui de leur initiative, contre le gouvernement sur fond de motivation politicienne.
Même si la motion de censure est un mécanisme de contrôle de l’action gouvernementale prévu par la constitution, force est cependant de relever le caractère purement politicien et opportuniste de cette initiative.
En effet, le dépôt de cette motion intervient au moment où le Niger s’apprête à recevoir l’Afrique à l’occasion de deux sommets des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine les 7 et 8 juillet. Il intervient également quelques instants seulement après l’adoption du code électoral par l’Assemblée nationale.
L’opposition fait la guerre à ce code en raison de l’article 8 qui disqualifie tout candidat condamné à une peine de prison et non réhabilité. L’opposition y voit un obstacle à la candidature de Hama Amadou.
Visiblement, l’opposition veut d’un code taillé sur mesure au mépris du principe universel qui veut qu’une loi soit impersonnelle. La mauvaise foi tape à l’œil car l’article incriminé a toujours existé dans nos lois électorales depuis 1992 avec la même formulation. Depuis cette date, le Niger est à son 11ème code électoral.
Enfin, à travers cette motion, l’opposition veut faire sensation, faire du spectacle et remobiliser ses troupes. Les réseaux sociaux qu’elle affectionne tant ne lui permettent pas de faire le rappel des troupes.
Au total, on instrumentalise les dispositions constitutionnelles pour soi. L’opposition pense avoir intérêt à donner du Niger l’image d’un pays politiquement instable.
Or c’est le moment où les nigériens doivent mettre entre parenthèses les considérations politiciennes et mesquines pour recevoir leurs hôtes dans l’unité et la solidarité. C’est cela aussi le patriotisme et le sens de l’Etat.
Tiemago Bizo