« A demande du président nigérien Mahamadou Issoufou, le gouvernement de Niamey a saisi le bureau d’Interpol à Cotonou, au Bénin, d’une demande d’arrestation et d’extradition de l’opposant et ancien président de l’Assemblée nationale. Informé de cette décision, ce dernier, qui partage depuis trois ans un exil forcé entre la France, le Nigeria et le Bénin où vit sa seconde épouse, Hadiza Amadou, évite depuis l’escale de Cotonou, où il dispose pourtant de bonnes entrées au plus haut sommet de l’Etat », rapporte La Lettre du Continent.
Cette information a fait la manchette de certains journaux à Niamey, ce jeudi 28 mars 2019. Au niveau de l’opinion nationale cette actualité est diversement appréciée. D’aucuns ont vite déduit que c’est une commande du régime en place comme cet internaute militant de Lumana via Facebook, Bana Ibrahim Kaza : « L’article paru dans le journal » La lettre du continent » est une commande du GURI et de ses complices dont certains sont identifiés y compris là où ils ne sont attendus ».
D’autres pensent plutôt que ce serait une commande de Hama Amadou lui-même au regard de l’imbroglio au sein de son parti pour ramener l’ordre et la discipline en ravivant la victimisation.
Chacun va de son commentaire puisque officiellement il n’y avait pas eu communication sur cette affaire. Niger Inter a vérifié cette information et nos sources confirment qu’il y a eu bel et bien demande d’extradition de Hama Amadou par le gouvernement auprès d’Interpol Bénin.
Selon une source, cette demande a été tardive en ce sens que Hama Amadou après ses soins devrait revenir purger sa peine puisqu’il a quitté le Niger de la prison de Filingué pour des raisons humanitaires. Après son traitement Hama Amadou a prolongé son exil parisien comme lorsqu’il avait fui librement le pays.
A la question de savoir pourquoi avoir attendu tout ce temps pour demander cette extradition, notre source rétorque qu’il est question d’appliquer la loi. « Hama Amadou avait le statut de prisonnier lorsqu’il avait quitté le Niger pour ses soins de santé à Paris et du point de vue de la loi il reste et demeure prisonnier », a-t-elle martelé. Et d’ajouter, demander aux juristes s’il y a une autre qualification d’un prisonnier qui n’a pas été jugé ou mis en liberté par un juge.
Contacté par nos soins, un juriste nous a confirmé que Hama Amadou étant condamné à un an de prison ferme s’il existe une convention d’extradition entre le Niger et le Bénin, le leader de Lumana risque d’être extradé pour venir purger le reste de sa peine dans une prison au Niger, nous a-t-il confié. Il incombe au requérant d’apporter la preuve à savoir la condamnation de Hama Amadou par une juridiction nigérienne, a précisé le juriste.
Et dans le cas d’espèce, ce n’est qu’un jeu d’enfant pour l’Etat du Niger d’apporter la preuve de sa requête à l’Etat du Bénin. Autant dire que les prochains jours ou mois nous édifieront sur le sort qui sera réservé à cette demande d’extradition.
Tiemago Bizo