Le Conseil national de dialogue politique (CNDP) a adopté jeudi 24 janvier le code électoral avec notamment les articles 8,11, 12,14 ,33 80 et 81 du code électoral qui portent sur l’éligibilité des candidats, la composition de la direction de l’informatique et des bureaux des votes. En substance, on assiste à un retour à l’ancien code électoral sur la base duquel le Niger a toujours réussi des élections consensuelles.
A partir du moment où le retour à l’ancien code électoral est désormais une réalité, les observateurs avertis se demandent comment l’opposition politique nigérienne pourra désormais berner l’opinion sur le déficit de transparence du processus électoral. Certes, d’aucuns interprètent son boycott système du CNDP ou disons-le sa stratégie du pourrissement de la situation à savoir ne pas participer jusqu’à la fin du mandat du président Issoufou pour aboutir à l’impasse comme une posture d’une opposition aux abois. Mais l’on se demande sur quelle base l’opposition peut-elle mobiliser ses propres militants et l’opinion publique en affichant son refus systématique de la compétition électorale. C’est comme qui dirait une méprise de la détermination du président Issoufou à passer le témoin à un autre nigérien choisi par le peuple. Le chef de file de l’Opposition guinéenne se délectait publiquement sur la fermeté du président Issoufou de quitter le pouvoir au Niger après ses deux mandats réglementaires.
Vouloir d’une chose et de son contraire
Pourtant le Front Patriotique (FP) et le Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR) qui ont délibérément choisi de boycotter le CNDP ont fait de la plupart de ces articles “le fondement d’une CENI indépendante et des élections inclusives. “ Dans une déclaration en date du 23 Janvier 2018, l’opposition rappelle-t-on, avait conditionné sa participation aux travaux du CNDP à l’organisation d’un dialogue inclusif en présence des témoins nationaux et internationaux et la mise en place d’un dispositif de suivi des décisions dudit dialogue avec l’accompagnement des partenaires en vue d’en assurer l’effectivité’’. Elle avait en outre demandé l’adoption d’un code électoral consensuellement accepté par tous et la réhabilitation effective du CNDP comme organe d’échange et de consensus de la classe politique.
Toutefois, “Les représentants des trois (3) groupes à savoir : la majorité, l’Opposition et les Non affiliés ont activement siégé dans le Comité Ad Hoc chargé de réfléchir sur le Code Électoral et le Règlement Intérieur du CNDP et ont travaillé durant quatre (4) semaines”, selon M.Yahaya Garba Secrétaire permanent du CNDP et Rapporteur général du Comité ad hoc mis en place en octobre dernier. Comment aussi comprendre que les partis membres du FP et ceux du FRDDR puissent travailler main dans la main avec les partis membres de la majorité et les non-affiliés au sein du comité Ad Hoc avant de se rétracter?
Faut-il comprendre que le principal ennemi de l’opposition politique nigérienne, c’est l’opposition elle-même faisant feu de tout bois alors que même tous les points de divergence peuvent être réglés à travers le dialogue prôné par le président Issoufou Mahamadou et son gouvernement.
Améliorer un processus électoral internationalement reconnu
Comme l’avait si bien dit le Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur également président du PNDS-Tarraya, M. Mohamed Bazoum à l’occasion du 28ème anniversaire du parti, ‘’la stratégie du boycott systématique du processus électoral de l’opposition est contre-productive dès lors qu’à partir des prétextes dérisoires qu’elle invoque aujourd’hui, elle ne peut demain boycotter les élections’’. L’opinion publique nationale et la communauté internationale sont aujourd’hui témoin de tous les efforts déployés par Niamey pour garantir des élections libres, transparentes et démocratiques au Niger.
Du reste, le président Issoufou Mahamadou l’a dit et répété à maintes reprises: il passera le témoin en 2021 à celui que les nigériens auront choisi à travers des élections libres, démocratiques et transparentes. Pour le président de la République, la tenue d’élections dans des normes standards est tout simplement sacrée.
Ou donc le Front patriotique (FP) et le Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR) reviennent (sur la pointe de pied) sur la table de négociation ou alors ils continuent leur politique improductive de boycott qui n’entamera en rien la crédibilité des futures élections. Le Niger étant internationalement reconnu pour son expérience en matière d’organisation d’élections et la qualité de son processus électoral, toute tentative de discréditer le processus actuel est d’ores et déjà vouée à l’échec.
Maaroupi Elhadji Sani