Le Premier ministre, chef du gouvernement, en sa qualité de président du Conseil national de dialogue politique (Cndp), Brigi Rafini, a convoqué une session de cette instance qui réunit l’ensemble de la classepolitique, ce jeudi 24 janvier 2019. Les partis politiques discuteront de ce qui les préoccupe à date, à savoir les propositions de reforme du code électoral et du règlement intérieur du Cndp faites suivant une démarche inclusive par un comité ad hoc créé à cet effet, et les préparatifs du processus
électoral.
La réunion qui se tenait d’habitude au cabinet du Premier ministre est délocalisée, cette fois-ci, au palais des congrès, comme pour dire que les échanges se feront plutôt en « terrain neutre ». On tend inexorablement vers les échéances électorales attendues en fin 2020 et début 2021.
C’est cela qui justifie que des bouchées doubles soient mises pour que ces scrutins soient inclusifs, libres et démocratiques comme l’a souhaité le président de la République Issoufou
Mahamadou dans son message à la Nation, en décembre dernier. A la veille de cette réunion d’importance capitale, l’opposition a publié une déclaration qui a essentiellement porté sur les élections. Elle réclame un code électoral consensuel et un Cndp mieux adapté. Pourtant, ce sont 2 points de l’ordre du jour de la réunion de ce jeudi. Elle réclame un dialogue inclusif. C’est pourtant ce que le Premier ministre lui a proposé, notamment à travers la création du comité ad hoc mais aussi des réunions du Cndp auxquelles elle est régulièrement invitée pour faire valoir
ses prétentions.
Mais au fond, ces exigences sont seulement destinées au public. L’opposition n’est pas dans une logique de participation aux élections. Certains lui prêtent même l’intention de reprendre les, manifestations de rue. Sa revendication fondamentale c’est celle de revoir l’article 8 du code électoral qui empêche, en l’état, à Hama Amadou de faire acte de candidature. Cet article dit en substance que lorsqu’on est condamné à 1 an de prison sans être réhabilité, on n’a pas le droit d’être candidat. Or Hama a été condamné à 1 an dans le cadre de la sulfureuse affaire des bébés importés. Il n’a pas purgé sa peine pour même prétendre à une réhabilitation. Pour l’opposition, il s’agit de rallonger ce délai pour le porter à 3 ans. Donc tout le combat est fait au nom d’une seule personne : Hama Amadou. Comme si tous les autres leaders ou militants de l’opposition sont incapables de prétendre à la magistrature suprême de notre pays.
On comprend pourquoi l’opposition tente, sans succès, de discréditer le processus en cours. Elle est contre l’enrôlement des électeurs et de l’opérateur technique de la biométrie. Elle attaque le chef de l’Etat dont le souhait est d’organiser des élections propres. Elle attaque le Premier ministre qui l’a toujours appelé au dialogue, dans l’intérêt du pays, en considérant que rien n’est tabou. Elle attaque le ministre d’Etat Bazoum Mohamed, président du PNDS, parce qu’elle considère que si ce dernier est candidat à la prochaine élection, son champion n’aurait pas beaucoup de chance. Pour la consommation de l’extérieur, elle jette le doute sur le processus électoral alors qu’elle a toutes les opportunités pour venir et faire prendre en compte ses préoccupations. C’est sans compter que notre opposition, qui est contre les élections, est dans la logique de la terre brulée… Mais les Nigériens ne se laisseront pas abuser. En 2021,
ils transféreront démocratiquement le pouvoir d’un civil à un autre.
Tiemago Bizo