Les quatre représentants de l’opposition ont suspendu leur participation des travaux du Comité mis en place par le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP). Dans un point de presse, vendredi soir, ils ont expliqué leur retrait par manque de consensus sur les articles 8, 12, 80 et 81. Pour la majorité, la vraie pomme de discorde c’est l’article 8 du code électoral. Ci-dessous la réaction de Bazoum Mohamed.
Bazoum Mohamed : L’article 8 du code électoral est une disposition qui existe depuis 1992 et qui est même en deçà de celle du code pénal qui dit que lorsque vous avez été condamné à trois mois vous êtes déchu de vos droits civiques et notamment le droit de voter ou de vous faire élire. Mais dans notre code électoral depuis 1992 c’est une année. L’opposition veut que nous changions cette disposition mais nous n’avons pas ce mandat parce que c’est une question qui n’a jamais été soulevée à l’occasion des discussions antérieures. Mais il faut être honnête c’est une question éminemment politique. Ce n’est pas comme la composition de la CENI. Je pense c’était le prétexte pour que l’opposition ne participe aux discussions de ce comité. Souvenez que l’opposition n’avait pas adhéré au début au principe de discuter au sein de ce comité. Ils sont venus sur le tard en jouant un peu au poker : si ça marche c’est bien, si ça ne marche pas nous nous retirons. Ils sont venus et ça n’a pas marché. De toutes les façons, on ne perd rien on va aller. Mais lorsque ça n’a pas marché, ils auraient été conséquents en restant au comité pour voir le sort qui va être fait à cette question-là. Ils ne l’ont pas fait. Je pense qu’ils n’ont pas bien joué en se comportant de la sorte. Sinon nous n’avons pas de divergence avec l’opposition sur les autres questions. Mais moi je n’avais pas de doute que l’opposition n’acceptera jamais de souscrire à un code électoral.
Question : Est-ce que vous pensez qu’il y a une alternative face à cela Monsieur le ministre ?
Bazoum Mohamed : si vous croyez un instant que c’est pour nous un problème, vous vous trompez. Ce n’est pas un problème pour nous que l’opposition participe ou non au CNDP ou à la CENI. Nous lui avions fait une offre, nous prenons les citoyens à témoin qu’elle refuse cette offre. Mais leur stratégie à eux de dire qu’ils peuvent prendre le processus électoral en otage est une stratégie erronée. Nulle part au monde, on n’a vu une minorité disqualifier un processus soutenu par une majorité. Parce que tout cela repose en fin de compte sur des lois qui seront votées à l’Assemblée nationale et en la matière vous savez que nous avons toujours une majorité suffisante pour voter ces lois.
Propos recueillis par la Télévision Saraouniya, Transcrits par EMS