« C’est un non-événement, une vue de l’esprit de Hama Amadou ». C’est la réponse laconique d’une ponte du PNDS Tarayya, contacté par nos soins à propos d’un éventuel deal Salou/Issoufou. Très certainement la guerre, c’ est aussi la ruse. Dans une déréliction totale, Hama Amadou ne pouvant plus combattre par les lois, compte justement sur des stratagèmes pour continuer d’exister politiquement. Depuis quelques semaines, il pollue le débat politique avec une intoxication digne de la mythologie grecque. Depuis qu’il a lâché cette infox de deal scellé en le Général Salou et le président Issoufou, même ceux qui la chantent comme des perroquets s’emmurent désormais dans des conjectures qui frisent le ridicule en laissant le lecteur toujours sur soif.
A bien d’égards, la manœuvre de Hama Amadou ressemble à un cheval de Troie. En effet, dans la mytologie grecque nous renseigne Wikipédia, l’épisode du cheval de Troie est un événement décisif de la guerre de Troie. A l’initiative d’Ulysse, des guerriers grecs réussissent à pénétrer dans Troie, assiégée en vain depuis dix ans, en se cachant dans un grand cheval de bois, harnaché d’or, offert aux Troyens. Cette ruse de guerre entraine la chute de la ville et permet le dénouement de la guerre’’.
En informatique, ‘’un cheval de troie (Trojan horse en anglais) est un type de logiciel malveillant, qui ne doit pas être confondu avec les virus ou autres parasites. Le cheval de Troie est un logiciel en apparence légitime, mais qui contient une fonctionnalité malveillante. Le rôle du cheval de Troie est de faire entrer ce parasite sur l’ordinateur et de l’y installer à l’insu de l’utilisateur’’.
Dans la mythologie grecque comme en informatique, le cheval de Troie est inhérent à la ruse, à la malveillance pour atteindre un but. Et pour le cas de Hama Amadou, en posture de fauve blessé depuis son revers judiciaire qui a eu comme conséquence la déchéance de son statut de député et du coup il devient inéligible en vertu du code électoral de notre pays dont la disposition de l’article 8 qui le concerne a toujours existé depuis le début de notre processus démocratique. En effet, l’article 8 de tous les codes électoraux du Niger de 1999 à 2017 stipule que : « Ne peuvent être inscrits sur la liste électorale :
– les individus condamnés définitivement pour crime et non réhabilités ;
– les individus condamnés définitivement pour délit à une peine d’emprisonnement ferme égale ou supérieure à un (1) an devenue définitive et non réhabilités ;
– ceux qui sont en état de contumace ;
– ceux qui sont déclarés en faillite et ayant fait l’objet d’une condamnation pour banqueroute frauduleuse et non réhabilités;
– les internés et les interdits.
N’empêchent pas l’inscription sur une liste électorale les condamnations avec sursis telles que prévues à l’article 38 du Code pénal et les condamnations pour délit d’imprudence hors le cas de délit de fuite concomitant. ».
On le voit, contrairement une certaine désinformation qui voudrait insinuer que le code électoral de 2017 a été conçu pour disqualifier Hama Amadou, la disposition de l’article 8 du code électoral n’est pas nouvelle et par conséquent ne donne lieu à aucune polémique malveillante. Ceci expliquant cela, l’on comprend bien le serment de Hama Amadou et son parti de s’accrocher à la géomancie politique plutôt que la loi électorale.
Du fameux deal Salou/Issoufou
Pour mieux comprendre la supercherie des promoteurs de cette intoxication, il importe de comprendre le mode opératoire de l’infox ou fakenews. En effet, « Les fake news (informations fallacieuses, infox ou fausses nouvelles, sont des informations délibérément fausses (la langue anglaise différencie false, que l’on traduit par « faux » et qui sous-entend la notion d’erreur, et fake, qui signifie « truqué » et sous-entend l’intention d’induire en erreur) émanant d’un ou plusieurs individus (par le biais de médias non institutionnels, tels les blogs ou les réseaux sociaux), d’un ou de plusieurs médias ».
C’est ainsi que les infox ou fakenews ‘’participent à des tentatives de désinformation, que ce soit via les médias traditionnels ou via les médias sociaux, avec l’intention d’induire en erreur dans le but d’obtenir un avantage financier ou politique. Les articles de fake news emploient souvent des titres accrocheurs ou des informations entièrement fabriquées en vue d’augmenter le nombre de lecteurs et de partages en ligne’’.
Pour le cas qui nous concerne, on n’a pas besoin d’un dessin pour comprendre que le fameux accord ‘’Salou/Issoufou’’ remplit tous ces critères définissant les fakenews. Une infox fabriquée de toutes pièces, les promoteurs de cette intoxication ne se soucient guère de convaincre. Leur objectif c’est semer le doute au sein de l’opinion publique ou même les militants du parti au pouvoir dans l’espoir de provoquer un cataclysme qui pourrait servir la cause du fugitif qui se convainc plus que jamais que ses ambitions présidentielles ont vécu, the game is over. C’est la fin de partie pour lui. L’affaire des bébés importés a eu raison de son projet de régenter le Niger. C’est pourquoi en lisant ceux qui voudraient apporter de l’eau à ce moulin, ils ne se gênent pas de conjecturer en prouvant eux-mêmes au lecteur qu’il s’agit d’une stérile spéculation. Du bidonnage à la limite, comme on dit dans le jargon.
Un de ces charmeurs ou vendeurs d’illusions a osé affirmer que le Général Salou Djibo aurait déposé sa demande de mise à la retraite anticipée. Comme les faits sont sacrés, après vérification cette information s’est avérée être une intoxication sans fondement. Selon un leader du PNDS Tarayya contacté par nos soins, c’est trop facile de désinformer mais le plus difficile pour leurs pourfendeurs c’est d’apporter les preuves de ce qu’ils accusent le chef de l’Etat. Et notre source de renchérir, si tout le monde peut croire à cette intoxication ceux qui l’ont conçu savent qu’au PNDS un tel schéma est improbable. Et d’ajouter, si vous lisez entre lignes, la motivation réelle de leurs adversaires est de savoir s’il y a une faille au sein du PNDS en ce sens que c’est leur seul et unique espoir pour se remettre en selle. C’est pourquoi précise la même source, le vrai débat pour eux ce n’est pas un quelconque deal entre Salou Djibo et Issoufou mais plutôt est-ce que les relations sont bonnes entre le président Issoufou et ses camarades du PNDS notamment le président du parti Bazoum Mohamed. ‘’Au PNDS, on travaille. Nous ne sommes pas dans une vision étriquée qui réduit le monde à l’horizon 2021. Nous nous projetons le plus loin possible dans l’optique de voir ce que nous pouvons faire pour notre pays dans 50, 70 ou 100 prochaines années’’, nous a averti notre source. Il est certes permis de rêver, dit-on. Mais en politique les manœuvres à elles seules ne suffisent pas. Il faut être en ordre de bataille. Ce que l’Opposition actuelle et notamment sa branche la plus représentative semble perdre de vue. Au PNDS et alliés on semble dire aux opposants continuer vos spéculations stériles, les élections arriveront. Et la mésaventure de la cigale et la fourmi risque de se rééditer.
Tiemago Bizo