Le 10 juillet dernier s’est déroulé le procès des leaders de la société civile en conflit avec la loi des finances 2018. Nous titrions notre édition précédente : ‘’Affaire Nouhou Arzika et autres : Le déroulé d’un grand procès’’.
En effet, Nouhou Mahamadou Arzika , Ali Idrissa, Moussa Tchangari et Maître Lirwana Abdourahamane et les autres prévenus arrêtés le 25 mars dernier, étaient à la barre dans la salle d’audience du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey le mardi 10 Juillet 2018. Ils sont poursuivis pour « participation à une manifestation interdite et destruction de biens ».
A l’épreuve des faits, l’opinion publique s’accorde sur le fait que nos magistrats ont été à la hauteur dans la conduite de ce procès qui est loin d’être une parodie de justice comme dans les républiques bananières. Les différentes parties à ce procès ont pu s’exprimer librement.
Tout a été dit. Même ce qui ne devrait pas être dit a finalement été dit. Les avocats, les prévenus, l’accusation, bref tout le monde a pu dire ses vérités à l’occasion de ce procès qui jure d’avec la prétention de la défense qui avait au début prétendu que la justice serait ‘’aux ordres’’.
Les Nigériens ont eu droit à un procès public et contradictoire. C’est à l’honneur de la justice nigérienne au regard de la campagne d’intoxication savamment orchestrée selon laquelle les prévenus étaient d’avance jugés et condamnés.
Cela également conforte les propos du président Issoufou lorsqu’il avait rassuré l’opinion sur France24 – comme toujours d’ailleurs – que la justice est indépendante de l’exécutif au Niger. On a même entendu des insultes et même outrage à magistrat à l’occasion de ce procès par certains prévenus.
Pour la qualité des débats et joutes démocratiques, au Niger nous avons besoin d’une éthique de la discussion. Il nous faut un peu plus de rigueur et du sérieux dans nos différentes postures. Sinon comment admettre qu’un juriste de surcroit puisse affirmer des choses aussi graves avec tant de légèreté ? Si les initiés se comportent comme des ignares alors que faut-il attendre de notre processus démocratique ?
Il faut savoir s’arrêter. Il faut même se reprendre. La justice ne sera jamais aveugle, pour paraphraser un confrère. Il faut tirer le chapeau à nos magistrats qui ne cessent d’être injustement pris à partie. Que votre intime conviction, dans la méditation et le recueillement, soit toujours éclairée par votre sens de responsabilité et votre amour de la patrie !
EMS