Le comité directeur de l’Union des scolaires nigériens (USN) a eu une belle occasion, lors du Conseil général tenu le week-end dernier à Maradi, pour recoller les morceaux d’une situation scolaire qui ne mènera ni plus ni moins qu’à l’impasse.
L’impasse, c’est lorsque les scolaires, à l’occasion de ce Conseil, n’ont pas su évaluer réellement les menaces et les opportunités qui se présentent à eux pour faire le choix de la décrispation. Ils ont choisi le pourrissement en reconduisant le mot d’ordre de grève illimité dans tous les collèges, lycées, écoles professionnelles et universités du pays. Or jamais dans l’histoire du mouvement scolaire nigérien voire même dans un mouvement corporatiste, revendicatif, l’option du tout ou rien n’a été-productive.
L’impasse, c’est lorsque face à la réalité, ils apportent un amendement à leur mot d’ordre en permettant la tenue des examens tout en boycottant les cours. Dans la conduite d’un mouvement de revendications, il y a des moments où la direction accepte de faire un repli stratégique pour ne pas sacrifier l’académique donc l’avenir des élèves et étudiants à l’autel d’intérêts diffus. Cela ne veut pas dire que l’on renonce fondamentalement aux revendications à l’origine du mouvement.
Du reste, comment est-ce possible (à moins qu’ils ne soient des génies) que ceux qui n’ont pas suivi les cours soient bien préparés pour passer les examens ? En termes clairs, par cette démarche, les candidats seront pieds et poings liés conduits à l’abattoir. Qui assumera les conséquences de cette hécatombe ? L’USN ou les candidats ou leurs parents ?
Le réalisme voudrait que les scolaires en général et les candidats en particulier suivent leurs cours pour être prêts à affronter les évaluations de fin d’année et les examens. Dans tous les cas, tel qu’ils l’ont dit, le gouvernement et les autorités universitaires ne vont pas reprogrammer des examens qui ne se sont pas tenus aux dates indiquées préalablement parce que les scolaires les ont boycottés. Ceux qui ne se sont pas présentés auxdits examens risquent d’être considérés comme défaillants. Le gouvernement a une longueur d’avance non seulement en prenant les dispositions pour la bonne tenue des différents examens mais aussi en marquant sa disponibilité au dialogue. Le pire pour l’USN, c’est que les scolaires aillent prendre leurs cours en ignorant son mot d’ordre. Et ce sera le début d’une crise interne qui va paralyser le cadre organisationnel. C’est pourquoi, l’USN se doit, par esprit de responsabilité, de mettre fin à cette impasse.
Tiémogo Bizo