Depuis le message du second anniversaire de la seconde mandature du chef de l’Etat via l’entretien accordé à Télésahel, les Nigériens se rendent à l’évidence que le président Issoufou ne désarme pas pour son implacable combat contre les antivaleurs. Sa colère à peine contenue face à l’indiscipline caractérisée dans le pays signifie simplement que les lignes doivent bouger et ceux qui tirent sa gouvernance vers le bas doivent se reprendre. C’est comme qui dirait, trop c’est trop.
L’on se souvient, comme pour dénoncer la léthargie de ses concitoyens, le président Issoufou avait tenu à rappeler à tous son entendement de ce que serait la Renaissance culturelle. « Nous avons une ambition au niveau du Gouvernement, c’est celle de réaliser ce que nous appelons trois modernisations: la modernisation sociale, la modernisation politique, et la modernisation économique. L’objectif de la Renaissance Culturelle est de servir ces trois modernisations. Il s’agit pour nous d’identifier quelles sont les valeurs qui peuvent aider à la réalisation de ces trois modernisations; il s’agit aussi d’identifier quelles sont les contre-valeurs qui constituent des obstacles à la réalisation de ces trois modernisations ».
Et d’ajouter : « Par modernisation sociale, nous entendons le renforcement de l’unité nationale, la détribalisation définitive des Nigériens, et le changement de la conception du monde. Nous avons une conception du monde qui, malheureusement, est aujourd’hui un peu archaïque. Il nous faut une conception du monde beaucoup plus compatible avec la raison ; il nous faut créer des ruptures dans le comportement, rupture dans les rapports sociaux, rupture au niveau des mentalités des Nigériens ».
C’est dire que l’heure de ces ruptures tant prônées par le chef de l’Etat a sonné. Et l’école étant le lieu de prédilection pour reformer les jeunes esprits en formation ne saurait échapper à ces ruptures dans le comportement et au niveau des mentalités. Ne pas agir pour inverser la tendance à l’école où l’anarchie et les antivaleurs ont élu domicile serait pure irresponsabilité. Aujourd’hui notre école est prise en otage par un machin appelé CASO. Initialement Commission des affaires sociales et de l’ordre (CASO) aujourd’hui ce truc constitue une véritable pomme de discorde au sein de l’école nigérienne. Les hauts faits de la CASO ? Tortures, viols et autres actes inhumains et dégradants font que l’USN a maille à partir avec l’Etat de droit. Les esprits sceptiques sont conviés par les ministres du secteur de l’éducation et le gouverneur de Niamey d’aller au bureau du procureur ou à la police pour se faire leur opinion sur les crimes de La caso. Un Etat dans un Etat n’est qu’une aberration. C’est pourquoi il faut assainir voire extirper cette mauvaise graine de l’arsenal scolaire. Il y va de l’intérêt de notre école et de la sécurité des uns et des autres.
Nous disons simplement que si on voudrait des scolaires ‘’techniquement compétents et politiquement conscients’’, il urge de reformer notre école. Il urge surtout de rétablir l’ordre et la discipline qui sont absolument nécessaires à l’école comme dans l’armée. L’école doit être un lieu d’apprentissage et non un instrument de promotion des vandales et loubards.
A notre sens, les exigences de l’Etat de droit ne riment pas avec le vandalisme. Ne pas agir n’est qu’un aveu d’impuissance face à l’indiscipline caractérisée au sein de notre école. Il faut savoir s’arrêter. Mettons de côté les considérations partisanes. Le Niger ne saurait faire économie d’une école d’excellence pour son développement. Il ne sied pas aux élèves et étudiants d’imprimer leurs desiderata à la marche de l’école. Leur vocation c’est d’apprendre. Ni plus ni moins. Vivement pour le combat contre les anti-valeurs qui sapent la gouvernance de l’école nigérienne !
Tiemago Bizo