Fidèles à un programme préétabli de concert entre des associations aux objectifs diamétralement opposés, des nigériens qui traitent avec mépris la loi des finances 2018, continuent de marcher. Et comme il fallait s’y attendre, d’autres nigériens soutenant cette loi ont décidé de jouer sur le même diapason à travers les rues. Il est très tôt de parler d’une dégradation de la situation, puisqu’obligatoirement, le pôle qui s’essoufflera le premier, devra jeter l’éponge. Nous pouvons toutefois garder l’espoir que tout rentrera dans l’ordre parce que le pôle du 4 mars, plein de sagesse et dont la réputation à dialoguer n’est plus à démontrer, usera de sa capacité à juguler les crises, qu’elles soient réalistes ou capricieuses, durables ou éphémères.
Les observateurs qui ont le nez creux et l’œil aiguisé qu’une fois que les forces se seraient suffisamment jaugées, il arrivera inévitablement le moment de jouer la carte de l’accalmie dans le camp des durs à cuir.
S’offrent comme alternatives au gouvernement celle de ne pas céder aux coups de boutoir et réitérer sa bonne foi concernant les dispositions du budget, semblablement à un juge impartial qui aurait tranché en son âme et conscience ; et celle de donner la preuve de sa disponibilité au dialogue social, quitte à faire la faveur d’examiner quelques exigences, du bout de la lorgnette. S’offrent comme alternatives aux leaders opposés à la loi de continuer les marches jusqu’à perdre haleine comme ces arbitres impartiaux qui ne savent plus que faire après avoir pris une mauvaise décision, de prendre acte des explications du gouvernement et éventuellement accepter quelques concessions mineures, avant que, dépités et n’en pouvant plus de s’accrocher à une issue peu prometteuse, ils tournent casaque.
Honnêtement, comment satisfaire ces désidératas, sans ébranler la cohésion de la coalition majoritaire, sans susciter une crainte justifiée auprès des investisseurs et ne pas laisser s’effriter l’autorité de l’Etat. Sans aussi et surtout fouler des pieds les directives de l’UEMOA dont le Niger préside actuellement aux destinées, à moins que des esprits malins ne proposent de nous en désaffilier rien que pour échapper aux directives.
Désormais, il ne servirait pas à grand-chose de continuer à s’égosiller en tirant la langue, si à la fin, il faudra s’effondrer face à un gouvernement à qui les organisateurs n’auront pas pu « faire entendre raison » comme ils l’ont toujours projeté, puis toujours ajourné. Il n’y a plus aucune nécessité à harceler un gouvernement qui n’aura pas cédé à l’orchestration d’une manipulation démagogique qui aurait pu se faire entendre, n’eut été cette flagrante accointance contre nature, acceptée pour grossir les rangs. Pour l’heure, n’importe quelle issu de sortie serait la bienvenue et les soulagerait parce que bon nombre de has-been d’entre eux se demandent d’où leur était venue cette folle plongée dans la démesure. On ne peut pas nommer autrement cette envie d’en découdre avec un pouvoir confortablement installé dans ses institutions qui font leurs « jobs » à plein régime.
La gêne de la population c’est le contingent de marcheurs (toujours les mêmes !) gracieusement mis à disposition par des partis politiques. Ce contingent constitue un apport inespéré qui mérite un remerciement public de la part de ceux qui se gargarisent d’avoir fortement mobilisé des milliers de mécontents. Certes, mais ils étaient là depuis le début ! La gêne s’explique par cette coïncidence (une étrange coïncidence en effet), lorsque la veille, une centrale syndicale et un parti politique appellent presque concomitamment, au rendez-vous du 25 Février.
Les associations de tout bord doivent savoir qu’il n’y a aucune belle gloire à tirer d’un exploit réalisé par autrui. Chacun doit savoir vivre avec sa peine, vivre avec la certitude d’avoir fait œuvre utile jusqu’à une certaine limite, se délester de l’anti conformisme et de l’aspect folklorique d’un combat censé être d’une noblesse immaculée.
Notre vœu le plus cher est que ces perturbations se révèlent n’avoir été qu’un simple pétard mouillé que les amateurs si friands de victoires faciles, auront bien eu du mal à rafistoler. Mais la date du 4 mars tranchera sur la légitimité de continuer ou pas la contestation. Le peuple au nom duquel on s’agite fera basculer cette légitimité si la démocratie populaire peut être respectée. Ce pays ne doit plus faire du surplace à cause d’une mauvaise décision prise par des citoyens qui attendent que leur unique volonté soit faite, rêvant de voir un régime haletant venir succomber à leurs pieds. Ces citoyens doivent se raviser pendant qu’il est encore temps de se parl
Innocent Raphael D.