AREVA / OBSERVATOIRE DU NUCLEAIRE:Le pétard mouillé de l’ARDR !

En panne d’imagination et surtout de patriotisme à un moment où notre pays fait face à une guerre menée par la secte terroriste Boko Haram, l’Alliance pour la République, la Démocratie et la République (ARDR) s’était fendue, la semaine dernière, d’une déclaration dans laquelle elle s’estimait satisfaite que ses accusations de corruption contre le régime de la renaissance du Niger aient été enfin corroborées par un arrêt de la Cour d’Appel de Paris rendu dans l’affaire AREVA/ Observatoire.

Rappel des faits

En effet, comme vous le savez, suite à la publication sur son site web d’un article intitulé ‘’Nucléaire/ Corruption : AREVA offre un avion au président du Niger’’, l’Observatoire du Nucléaire avait été poursuivi en justice par AREVA pour un délit de diffamation. Le Tribunal de Grande Instance de Paris-17ème chambre, par jugement contradictoire en date du 07 février 2014, avait reconnu Stéphane Lhomme, le directeur de l’Observatoire, coupable des faits qui lui étaient reprochés et l’avait condamné à 1000 euros d’amende avec sursis. Stéphane Lhomme interjeta appel de cette décision devant la Cour d’Appel de Paris qui, par un arrêt en date du 21 janvier 2015, infirme la décision du TGI de Paris au terme d’un raisonnement qui semblait tiré par les cheveux, lorsqu’elle dit, d’une part, que s’agissant des documents sur lesquels s’était appuyé Stéphane Lhomme, ‘’s’ils ne permettent nullement de conclure à la corruption que l’auteur suggère, révèlent effectivement l’existence d’un don de la part de la société AREVA pouvant permettre à l’Etat du Niger d’acquérir un avion pour le président ; que c’est bien cette aide que dénonce l’auteur de l’article qui est qualifiée dans la lettre du ministre des finances et dans le communiqué de presse de l’ARN comme ‘’aide budgétaire d’AREVA’’ et ‘’les minutes off meeting’’ comme un ‘’soutien financier exceptionnel’’ ; que le terme de ‘’corruption’’ n’est que l’interprétation de cette aide qu’en fait l’auteur qui précise bien ‘’probablement juridiquement, assurément moralement’’, ce qui signifie clairement qu’il s’agit de son opinion sur cette aide budgétaire, sur l’existence de laquelle il avait bien une base factuelle  suffisante.

Et d’autre part, lorsque cette même Cour déclare que ‘’c’est l’appréciation que donne l’auteur de ce don, qui lui permet de le qualifier de corruption au sens moral, sans qu’il puisse pour autant affirmer que le délit de corruption serait caractérisé. On est alors en droit de se demander si finalement la Cour d’Appel de Paris, par cet arrêt, n’aurait pas succombé à l’expression ‘’diviser la poire en deux’’, car, soit elle aurait dû constater l’inexistence des faits diffamatoires et conclure ainsi à un délit de corruption de la société AREVA ; soit confirmer le jugement du TGI de Paris. Or, dans un procès sérieux, les deux parties opposées ne peuvent nullement avoir raison toutes les deux à la fois. C’est pour cela que nous trouvons cet arrêt de la Cour de Paris, une si grande juridiction française, assez surprenant dans cette affaire dans la mesure où l’article de Stéphane Lhomme, bien que donnant son appréciation sur cette aide financière d’AREVA au Niger, n’en a pas été moins été péremptoire dans son jugement et porté préjudice à l’image d’un Etat souverain.

En tout état de cause, pour notre part, pour bien comprendre ce verdict de la Justice française, il faudrait le placer dans son vrai contexte, c’est-à-dire franco-français, caractérisé par la polarité entre les pro-nucléaires et les anti-nucléaires qui se livrent un combat impitoyable sur le plan politique, car n’oublions pas que Stéphane Lhomme est avant tout un militant écologiste qui s’était même pré- senté aux primaires présidentielles du parti Europe Ecologie Les Verts (EELV) en 2011 ! Là où nous trouvons aussi surprenant, voire troublant de cet arrêt, c’est quand, sommé de révéler ses sources d’informations, Stéphane Lhomme avait brandi un simple communiqué de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale (ARN), ancêtre de l’actuelle ARDR, dans lequel l’opposition politique nigérienne dénonçait cette aide budgétaire de AREVA à notre pays, non pas dans son principe, mais tout simplement du fait qu’elle avait estimé qu’elle n’avait pas été inscrite dans la loi de finance de cette année-là. On avait pensé que S. Lhomme, parlant d’une enquête sérieuse, était venu au Niger pour y mener des investigations approfondies, alors qu’il n’en était rien ! Il s’était tout simplement contenté de ce que tout le monde au Niger savait, c’est-à-dire le communiqué de l’ARN et l’intervention du Ministre des Finances devant la commission des finances de l’Assemblée nationale.

Donc, aussi bien ce communiqué de presse de l’ARN que l’intervention du Ministre des Finances à l’Assemblée Nationale, ainsi que les ‘’minutes off meeting’’ entre le Niger et AREVA, toutes ces sources ne mentionnaient une quelconque corruption qui n’existait, au demeurant, que dans la tête de S. Lhomme. Alors, on n’a pas encore fini de se demander où résiderait la soi-disant enquête sérieuse à laquelle le directeur de l’Observatoire du Nucléaire aurait procédé pour écrire l’article incriminé ! Dans les documents qu’il avait versés pour sa mémoire en défense, en plus des documents mentionnés ci-haut, ce sont bien quelques coupures de journaux nigériens d’obédience d’opposition mais qui étaient bien postérieures à la publication dudit article, et par conséquent, elles ne pouvaient servir de preuves pour étayer ses allégations de corruption. Comme on le voit, aucune preuve irréfutable n’a été fournie par S. Lhomme pour justifier ses accusations de corruption contre AREVA. Au finish, la Cour d’Appel de Paris s’est simplement contentée d’accorder le bénéfice de la liberté de parole d’un militant écologiste pour interpréter à sa manière l’aide budgétaire accordée par AREVA au Niger, sans toutefois conclure à une caractérisation du délit de corruption. Alors, il n’en fallait pas plus à l’ARDR, à court d’arguments politiques recevables, pour bondir sur cette occasion inespérée dans la dernière ligne droite des élections générales de 2016 pour crier au scandale de corruption de la part du régime de la renaissance.

L’exploitation politicienne de l’arrêt par l’ARDR

C’est sur cette décision de la Justice française que notre ARDR, engluée dans des contradictions profondes et en perte constante de vitesse dans l’opinion publique nationale, avait espéré se relancer en croyant exploiter une décision de justice, somme toutes provisoire puisque susceptible de pourvoi, pour accuser le régime de la Septième République de corruption. En effet, selon un adage du terroir qui enseigne, ‘’Peut-on mesurer la joie de celui qui cuisine avec l’eau simple et qui est gratifié un jour d’un ergot de poulet ?’’. C’est exactement l’image de notre chère ARDR groggy qui fait feu de tout bois, même au prix d’un certain ridicule qui couvre chacun des actes qu’elle pose au quotidien, et qui croit ainsi trouver-là une occasion inespérée pour abattre le régime de la renaissance.

En réalité, comme nous venons de le démontrer plus haut, l’ARDR n’a point fait une lecture objective de cette décision de justice, mais comme à ses habitudes, elle hurle fort pour ne rien dire enfin de compte. En fait, on est en face d’un véritable déni absolu de vérité : dans sa déclaration, l’ARDR se dit ‘’satisfaite’’ que ses accusations de corruption contre le régime de la Septième République aient été ainsi ‘’corroborées’’ par cette décision de justice, alors même que c’est elle qui avait nourri, ou bien servi de fondement à l’article de S. Lhomme ! C’est l’image de celui qui a engendré et qui croit, que c’est lui qui a été engendré ! Il faut bien comprendre l’ARDR, devant son complexe de crédibilité qui l’amène à s’en remettre à l’international pour trouver un quelconque sérieux à son combat politique. A la différence de Zaki qui produisait lui-même les preuves irréfutables de ses dénonciations de la mauvaise gouvernance de la Cinquième République, l’ARDR actuelle semble agir par procuration comme si sa voix avait perdu toute résonnance nationale !

Cependant, cet arrêt sur lequel elle espère rebondir sur la scène nationale ne signifie rien en lui même, car, c’est tout simplement une affaire ‘’franco-française’’. En effet, s’il s’agissait de qualifier véritablement cette aide financière accordée par AREVA à notre pays de ‘’corruption’’, alors faudrait-il le faire de toutes les aides budgétaires accordée à notre pays dans le cadre de la coopération internationale, bilatérale comme multilatérale ! En fait, cette aide de 35 millions d’ euros n’est qu’un élément de l’ensemble des revendications formulées par l’Etat du Niger dans le cadre de la révision des conventions minières existant entre notre pays et AREVA afin de les rendre plus équilibrées sur le plan contractuel. C’est également dans ce cadre que s’inscrivent la reprise de la route de l’uranium par AREVA, la mise en valeur de la vallée de l’Irhazer, la construction d’un hôpital de référence à Arlit, la construction du siège social d’AREVA à Niamey et enfin la ‘’nigérisation’’ des postes de direction au sein de la SOMAIR et de la COMINAK. Peut-on dire que toutes ces conquêtes arrachées de haute lutte par l’Etat du Niger sont elles des cas de ‘’corruption’’ ?

En réalité, il faut comprendre l’ARDR, c’est que ses leaders n’avaient pas pu faire ou obtenir lorsqu’ils étaient aux affaires, le régime de la renaissance l’a réalisé en si peu de temps. Mieux, lorsqu’en 2008 le régime de Tandja avait signé une convention minière avec la République Populaire de Chine sur le bloc pétrolifère d’Agadem, une convention assortie d’un bonus de 125 milliards, pourquoi n’avait-on pas parlé de corruption à cette époque ? Voyez-vous, l’ARDR est tout simplement jalouse des succès du régime de la renaissance et n’a d’autres choix aujourd’hui que de se ruer dans les brancards pour tenter de salir l’image de marque du Niger en accusant ses autorités de ‘’corrompus’’. Quel régime au Niger fut plus corrompu que celui de la Cinquième République qui avait érigé la dilapidation des ressources publiques, voire internationales (Affaire MEBA) en sport national numéro 1 ? C’est vraiment l’image ambivalente du voleur qui crie au voleur ! Corruption pour corruption, n’est-ce pas cette même Cinquième République qui s’était montrée incapable de faire appliquer à AREVA la loi minière de 2006 dont elle était pourtant l’initiative, en adoptant un régime dérogatoire pour ménager AREVA et ce, en violation flagrante d’une directive communautaire de l’UEMOA portant réglementation des conventions minières dans son espace ? Dans ses élucubrations passées, cette même ARDR avait déclaré que le nouvel avion présidentiel avait été acheté avec l’argent d’un fonds de pension logé aux Iles Caïmans. Plusieurs de ses journaux en avaient même fait leurs choux gras. Aujourd’hui, c’est cette même ARDR, qui n’est d’ailleurs pas à une contradiction près, qui affirme que le Mont Greboun a été acheté au Niger par AREVA. Où se trouve alors, messieurs de l’ARDR votre ‘’vérité’’ ? Comme on le voit, manquant cruellement de cohérence et de suite dans les idées, l’ARDR est devenue à pré- sent un gros sac à mensonges et autres falsifications de la réalité. C’est proprement  minable.

Zak

Opinions (N. 257 du 11 Mars 2015)