Au Sahel, le Burkina Faso était jusqu’à une date récente l’exception qui confirme la règle terroriste tant ce pays était épargné par ce phénomène très récurrent chez ses voisins malien et nigérien. D’ailleurs, Blaise Compaoré pendant sa gloriole jouait avec un malin plaisir au médiateur attitré entre ses voisins et rebelles ou terroristes qui menaçaient la quiétude de ces pays voisins. De proche en proche, le Burkina Faso bascule incontestablement vers le terrorisme.
Les attentats de Ouagadougou du 15 janvier 2016 avaient très certainement sonné le glas à l’endroit des nouvelles autorités burkinabè de la fin d’une ère : celle du paisible Burkina qui doit désormais se préparer à la lutte contre le terrorisme sur le territoire national.
« Las, après le temps de l’acceptation est venu celui de la peur. Fin 2016, le peuple assiste, impuissant, à la création du premier groupe terroriste burkinabé de l’Histoire : Ansaroul Islam. Dans le nord-ouest du pays, le groupe d’Ibrahim Malam Dicko sème la terreur. Il tente d’imposer sa loi, allant jusqu’à entrer dans les écoles pour menacer les enseignants. La psychose s’installe », nous apprend le Monde Afrique.
Et le journal en ligne www.bfmtv.com de renchérir : « Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis 2015. En décembre 2016, une douzaine de soldats burkinabè avaient été tués dans une attaque contre un détachement de l’armée basé dans le nord du pays. En octobre 2016, une précédente attaque avait fait six morts, quatre militaires et deux civils. »
Et d’ajouter : « Plusieurs enlèvements ont aussi été perpétrés, de Burkinabè comme d’étrangers. Un Australien et un Roumain, enlevés en 2015, sont toujours captifs de groupes islamistes liés à Al-Qaida ».
L’attentat d’hier dimanche au cœur de la capitale du Burkina est le second du genre avec le même mode opératoire. « Le restaurant Istanbul est situé à environ 200 mètres du café Cappuccino, qui avait été en janvier 2016 la cible d’une attaque jihadiste sanglante, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Cette attaque avait fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers », apprend-on.
En effet, selon l’AFP le mode opératoire de cet attentat est similaire à celui du 15 janvier 2016. Un commando avait attaqué le café Cappuccino et plusieurs autres établissements, l’hôtel Splendid, l’hôtel Yibi et le Taxi-Brousse, situés sur l’avenue Kwame N’Krumah, comme le restaurant Istanbul.
On le voit, c’est une lapalissade que le terrorisme ne fait pas de quartier. L’heure est à l’union sacrée pour faire face à ce phénomène qui n’épargne finalement personne. C’est en ce sens qu’il faut saluer la vision du Niger qui n’a pas attendu outre mesure pour dire au monde que la sécurité au Sahel n’est pas seulement une affaire des seuls pays du Sahel.
Chose curieuse, ces attentats à l’image de celle du restaurant Istanbul visent, comme qui dirait, les Occidentaux. N’est-ce pas une raison suffisante pour que ceux-là se convainquent d’agir conséquemment non seulement pour la sécurité de leurs propres ressortissants mais aussi pour leurs intérêts certains dans nos pays. Encore faut-il également que nos dirigeants se convainquent également que notre sécurité….. c’est avant tout notre affaire.
Elh. M. Souleymane