Au Niger, onze (11) soldats sont tombés sur le champ d’honneur à Ekadey Malane, une zone rocailleuse, située dans l’extrême nord-ouest de la région d’Agadez. Le drame s’est produit, à la suite d’une attaque, perpétrée dans la nuit du jeudi au vendredi 28 février 2025. Elle a été revendiquée par la Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) ou Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM).
Les soldats tombés appartenaient dans leur ensemble au Bataillon Spécial d’intervention (BSI) de la Zone de Défense N°2 des FAN (Forces Armées Nigériennes) basée à Agadez. Ils étaient dans la position militaire d’Inanbagarett, un poste avancé situé près de la frontière avec l’Algérie, quand ils ont été attaqués par des éléments du GSIM lourdement armés.
En dehors de la perte de onze (11) soldats, l’Armée Nigérienne annonce aussi avoir enregistré deux (02) blessés dans ses rangs. L’inhumation des victimes a eu lieu le samedi 1er mars 2025 au cimetière musulman d’Agadez, en présence du chef d’état-major général des Armées (CEMA), le Général Moussa Salaou Barmou, du chef d’état-major de l’Armée de Terre (CEMAT), le Général Mahamane Sani Kiaou, du Gouverneur de la région, le Général Ibrah Boulama Issa et plusieurs autres personnalités civiles et militaires.
Le GSIM a revendiqué avoir mené l’attaque à travers sa chaîne de propagande avec des vidéos de l’assaut à l’appui, où l’on voit des armes, des munitions, des véhicules et autres équipements militaires qu’il prétend avoir saisis à cette occasion.
Via le même canal, le JNIM, groupe terroriste affilié à Al-Qaïda, revendique aussi avoir tué 15 soldats et pris en otages cinq (05) autres dans les rangs de l’Armée Nigérienne.
Au niveau de la position militaire d’Inanbagarett, l’on constate que les dégâts causés pendant les affrontements sont importants.
Ce qui, selon toute vraisemblance, explique la présence dans la zone de la hiérarchie militaire. Selon des sources bien informées, les terroristes du GSIM étaient arrivés sur les lieux à bord de plusieurs pick-up et ont surpris les soldats nigériens.
Les mêmes sources indiquent que les assaillants avaient, à l’issue des combats, réussi à prendre le contrôle de la position militaire.
Selon des précisions rapportées par certaines sources, le poste avancé a, pendant les combats, été complètement détruit et pillé.
Ekadey Malane, lieu de l’attaque, se présente, d’après plusieurs sources, comme une zone difficile d’accès. Elle est très éloignée de toutes autres positions militaires qui pourraient lui porter main forte en cas d’attaque.
Dans cette zone, circulent et opèrent des terroristes de tout acabit et des trafiquants de drogue, d’armes et autres produits prohibés.
D’où l’impérieuse nécessité à l’Armée Nigérienne d’y maintenir une présence militaire remarquable et assez solide.
En s’attaquant au poste avancé d’Inanbagarett, le GSIM cherche apparemment à protéger dans la zone, ses voies d’approvisionnement et, en même temps, dissuader toute présence militaire.
L’attaque menée par le groupe terroriste à Ekadey Malane rajoute au regain d’activités criminelles que connaît la région d’Agadez ces dernières années.
En rappel, dans la ville d’Agadez, le 11 janvier 2025, Eva Gretzmacher, une Autrichienne de 73 ans d’âge, a été enlevée par des individus armés. Elle reste jusqu’à cette date introuvable. Ses ravisseurs se sont introduits dans son domicile, l’ont kidnappée et emmenée de force vers une destination inconnue. C’était une femme très connue à Agadez où elle s’est installée depuis maintenant plus d’une vingtaine d’années.
Bassirou Baki