La nomination du sieur Maman Moustapha Barké, celui-là qui fut le Directeur national de campagne de Lumana aux élections générales de 2020-2021, au stratégique ministère du Pétrole, des Mines et de l’Energie, était perçue comme une véritable aubaine pour régler des comptes à des personnalités politiques de l’ancien régime, surtout celles ayant géré le secteur du Pétrole.
Pour ce faire, et au vu du contexte où ce sont plutôt les militants Lumana, déguisés en grands soutiens des nouvelles autorités du pays, tentent par des subterfuges, à récupérer pour le compte de leur mentor, l’action du CNSP en date du 26 juillet 2023, il fallait vite trouver un moyen pour accabler le PNDS-Tarayya pour sa gestion, livrer ses responsables politiques à la vindicte populaire et atteindre l’ancien président de la République, Issoufou Mahamadou.
Le nouveau locataire du ministère du Pétrole, des Mines et de l’Energie ne tardera pas à imaginer un sordide schéma qui lui permettra d’envoyer en prison, tous les responsables PNDS qui ont eu à occuper des postes de responsabilité au ministère du Pétrole, à commencer par les ministres.
Les anciens ministres en charge du Pétrole Foumakoye Gado et Mahamane Sani Issoufou, étant déjà en détention, il fallait trouver une faute grave de gestion ou une affaire de détournement pour davantage les enfoncer. Alors, la grande trouvaille du ministre Barké et ses mentors du Lumana était de commanditer un audit de la gestion du Pétrole qui concernera la période 2011 à 2023.
Pour maquiller ce plan sordide de règlement des comptes, le ministre Maman Moustapha Barké, alors tout puissant, convoqua la presse, un samedi 19 aout 2023, pour un point de presse. Après avoir longuement fait le procès de la gestion du secteur pétrolier par les régimes passés (la présidence d’Issoufou Mahamadou et Bazoum Mohamed) qu’il considère avoir été mal géré, il annonça pompeusement à l’opinion, qu’un audit sera mené pour voir plus clair dans la gestion passée.
Pendant que lui, Barké et ses commanditaires, tapis dans Lumana, attendaient une sorte de panique dans le rang de tous les responsables de l’ancien régime PNDS ayant géré ce secteur, c’est plutôt un sentiment de satisfaction qu’ils affichaient, tout en se félicitant de cette initiative qui permettra au peuple de juger de lui-même que le Pétrole nigérien a bien été géré de 2011 à 2023. En fait, ils ne se reprochaient rien dans leur gestion, contrairement aux fausses accusations que distillaient les opposants de l’époque, notamment les Lumanistes, que le Pétrole et ses retombées sont spoliés par ceux qui avaient la charge de gérer cette richesse nationale.
En dépit de cet enthousiasme affiché, dont l’écho est parvenu au ministre Barké, l’homme ne désarme pas. D’ailleurs, il passa à la vitesse supérieure, en transformant un plan de règlement des comptes en une affaire d’État. Très vite, un comité d’audit multipartite a été mis en place, sous la direction de l’Inspection Générale d’État. Il est constitué d’inspecteurs de finance, du Comité d’orientation stratégique sur le secteur pétrolier, logé à la présidence, des cadres du ministère du Pétrole et bien d’autres personnes ressources. La COLDEFF aussi a été associée dans ce vaste audit du secteur pétrolier nigérien.
Pendant des mois, le comité d’audit a fouillé partout. Il a consulté des documents, interrogé différents acteurs intervenant dans le secteur. Des dossiers que le ministre Barké aurait lui-même transmis au comité et qu’il pensait compromettant pour les responsables du régime passé ayant géré le secteur ont été passés au peigne fin.
Pour maquiller tout, et surtout satisfaire cette obsession qui les ronge (Ndlr : lumanistes), à savoir régler des comptes aux anciens dignitaires du régime passé, et à travers eux, atteindre l’ancien président Issoufou et ternir à jamais son image auprès de l’opinion nationale et internationale, les Barké ont monté de toute pièce, une prétendue affaire de fraude sur les quantités de pétrole brut produites.
Ils faisaient circuler au sein de l’opinion, l’information selon laquelle, depuis 2011, ce sont en réalité 35 000 barils par jour qui sont produits au lieu de 20 000 barils, officiellement annoncés. Les 15 000 barils par jour supplémentaires sont frauduleusement soustraits pour le compte des dirigeants du régime Issoufou.
Un grossier montage qui ne saurait convaincre aucun nigérien lucide, sachant pertinemment que la capacité de production de la SORAZ est de 20 000 barils par jour. Même le pipeline n’a pas une capacité technique de transporter 35 000 barils par jour. Tout cela est pourtant bien connu. Mais dans leur obsession maladive, les lumanistes, avec le ministre Barké en tête, n’ont pas pu se rendre compte qu’un tel mensonge ne peut prospérer.
D’ailleurs, depuis le début de la production en 2011, tout un système de contrôle, comprenant divers acteurs, dont les agents du Ministère du pétrole en premier lieu, est mis en place pour surveiller toute la chaine de production. Des rapports quotidiens sont produits et mis à la disposition de tous les services concernés.
C’est dire que le processus mis en place (un circuit très fermé, contrôlé et régulièrement audité), ne permet à aucun des intervenants de soustraire même un baril de pétrole brut. La prétendue fraude de 15 000 barils par jour, frauduleusement soustraits, n’est qu’un grossier montage.
D’ailleurs, tout a été mis au clair par l’audit commandité dont le rapport final, produit par le comité et transmis aux plus hautes autorités du pays. Rien de ce que Barké et ses mentors ont planifié contre les responsables de l’ancien régime PNDS n’a été révélé par l’audit. Alors, une peine perdue.
Oumar Issoufa