ULCERE GASTRO-DUODENAL : Une maladie nuisible au bon fonctionnement de l’estomac

L’ulcère est une plaie qui se forme sur la muqueuse de l’estomac ou de la partie supérieure de l’intestin grêle. Il s’agit d’une inflammation chronique à l’origine des vives douleurs. Les ulcères gastriques ou duodénaux représentent 90% des ulcères digestifs. Ils sont le plus souvent causés par une infection à helicobacterpyiori, mais peuvent aussi être dus à l’utilisation des certains médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens ou bien à une tumeur.    

D’une manière générale, un ulcère désigne une plaie sur la peau, sur un vaisseau sanguin ou sur les muqueuses (estomac, duodénum) qui ne cicatrise depuis un mois ou plus. Un ulcère gastrique ou ulcère de l’estomac désigne une lésion de la paroi interne de l’estomac (ou de la paroi interne du duodénum s’il s’agit d’un ulcère duodénal). Cependant, la paroi interne de l’estomac est composée de deux types de cellules : il y a d’abord des cellules responsables de la sécrétion de suc gastrique élément essentiel à la digestion des aliments et ensuite les cellules en charge de la protection de la muqueuse (paroi) de l’estomac et du duodénum contre l’acidité du suc gastrique.

Ces deux types de cellules doivent observer un certain équilibre pour que le fonctionnement de l’estomac ne soit pas altéré. Si cet équilibre est  rompu, la muqueuse est attaquée par l’acidité du suc gastrique et se lèse. Elle finit par être détruite, c’est l’ulcère. Il y a alors une perte de matière jusqu’à atteindre la paroi externe musculeuse de l’estomac.

Les causes et symptômes de la maladie    

On distingue deux causes principales à la survenue d’un ulcère gastrique : il s’agit en effet de la présence d’une bactérie, l’helicobacterpylori, la présence de cette bactérie est confirmée dans 95% des cas d’ulcère duodénal et dans 85% des cas d’ulcère gastrique. C’est une bactérie très souvent contractée dès le plus jeune âge et dont la présence génère des gastrites asymptomatiques les premières années. Toutefois, si elle favorise l’acide gastrique, l’infection à la bactérie helicobacterpylori n’entraine pas systématiquement d’ulcère.

Et aussi, la prise d’anti inflammatoires (AINS) non stéroïdiens et d’aspirine, que le personne ait pris ces traitements sur une courte ou longue durée, le risque d’ulcère gastrique existe. Les AINS empêchent la sécrétion d’une enzyme (cyclo-oxygénases 1et 2). Or, cette enzyme est chargée de stimuler la production de mucus destiné à protéger la paroi de l’estomac de l’acidité du suc gastrique. La paroi de l’estomac est donc vulnérable et se détruit au contact de l’acidité gastrique.

Une cause exceptionnelle, très rare, les tumeurs du type gastrique du pancréas entrainent une sécrétion accrue de gastrine, hormone qui stimule la production d’acide gastrique.

Les symptômes de l’ulcère de l’estomac peuvent être inexistants, ce qui rend difficile son diagnostic précoce. Ils ne sont alors détectés que lors d’une fibroscopie. Parmi les symptômes de cette maladie, on observe : des douleurs épigastriques, l’épigastre est situé en haut au centre de l’abdomen. Ces douleurs se manifestent sous la forme de crampes d’estomac, des brulures. Elles sont particulièrement vives dans les premières heures qui suivent les repas. Ces  crises algiques durent environ deux semaines et se manifestent plusieurs fois par an. Il y a aussi une dyspepsie, c’est à dire une sensation de pesanteur, de mauvaise digestion de l’estomac et enfin des saignements dans le cas le plus sévère.

Traitements de la maladie

En effet, les traitements médicamenteux visent d’une part à éradiquer la bactérie helicobacterpylori (traitements antibiotiques d’une dizaine des jours) et, d’autre part, à favoriser la cicatrisation de l’ulcère. Pour permettre à l’ulcère gastrique de cicatriser, des inhibiteurs de la pompe à protons sont prescrits pendant un ou deux mois. Ils vont diminuer la production des sucs gastriques très acides. Puis, pour être certain de bien avoir débarrassé l’organisme de la bactérie.

Un contrôle a lieu au minimum un mois après la fin dudit traitement. Cependant, il peut être réalisé soit par analyse des selles, soit par le biais d’un test respiratoire à l’urée marquée, soit par endoscopie. Il est à noter que l’intervention chirurgicale n’est généralement pas envisagée. Elle n’est réservée qu’aux cas sévères, à savoir quand il y a une perforation ou une hémorragie. Selon les cas, le chirurgien peut alors procéder à une gastrectomie (ablation d’une partie de l’estomac) ou à une vagotomie (section du nerf vague).

Ibrahima Oumarou Galadima