Attaque du poste de contrôle de Laoudou : Quand le terrorisme frappe jusqu’aux portes de Niamey

Le 11 janvier 2024, aux environs de 20h20mn, un poste de contrôle de l’Escadron de Sécurité Routière et d’Escorte (ESRE) de la Gendarmerie Nationale a été pris pour cible par des individus armés, à Laoudou, un petit village situé à 17 km au sud de Niamey, sur la route de Say, région de Tillabéri. Les assaillants étaient arrivés à la hauteur du poste de contrôle à bord de deux véhicules Toyota Hilux et ont ouvert le feu sur tout ce qui bouge avec des fusils mitrailleurs, provoquant une panique indescriptible.

A leur arrivée, ils étaient camouflés sous des bâches pour, certainement pour ne pas attirer l’attention des Gendarmes qui assuraient la sécurité des lieux. D’après les sources sécuritaires qui ont rapporté l’information, les Gendarmes qui étaient sur place ont opposé une vive résistance face aux assaillants. Ces derniers, probablement des terroristes, ont pu, dans la confusion des échanges de tirs, la débandade des civils et à la faveur de la nuit, emporter 3 véhicules. Les mêmes sources font état de 3 civils tués qui étaient à côté d’une boutique et 7 personnes blessées, parmi lesquelles 2 Gendarmes et 5 civils. Tous les blessés ont été évacués au Centre hospitalier universitaire de Lamordé à Niamey.

S’agissant des véhicules emportés par les terroristes, les sources sécuritaires précisent qu’un des véhicules appartient à la Gendarmerie Nationale et les deux autres sont des propriétés personnelles des agents de l’institution. L’attaque du poste de contrôle de Laoudou est une attaque hors du commun par son mode opératoire. Elle a été conduite par des individus armés à bord de véhicules et non sur des motos. Ce qui en a rajouté à l’effet de surprise chez les Gendarmes de service au niveau du poste de contrôle.

L’attaque de Laoudou peut être considérée d’inattendue parce qu’elle s’est déroulée sur un axe pourtant sécurisé, qui n’a jamais été attaqué auparavant, et presque à la périphérie de Niamey. Les lieux ne sont qu’à 17 km de la capitale.

A Bougoum, une autre localité située à la sortie de Niamey, sur la route de Torodi (18 km à l’ouest), des engins explosifs improvisés ont été installés dans ses environs sur l’axe conduisant à Torodi et des véhicules en ont été victimes ainsi que leurs passagers. Il y a eu aussi des échanges de tirs à cet endroit entre les FDS et des terroristes. Non loin de là, à 30 km à vol d’oiseau, se trouve la localité de Guéladjo qui, souvent, recevait jusqu’à une date récente, la visite de nombreux individus armés qui venaient pour prêcher, prélever l’impôt, menacer les populations ou détruire les infrastructures publiques locales.

Dans cette zone, les terroristes mènent la vie dure aux populations. Pas plus tard que le 5 janvier 2024, un cycliste a perdu la vie, tué par un EEI, placé non loin de Tchobol Béfi, un village situé à 5 km au nord de Guéladjo et 45 km à l’ouest de Say.

Toute cette zone est située dans la région de Tillabéri, une région très connue pour son insécurité causée par le terrorisme.

Bassirou Baki