Insalubrité aux abords des marchés à Niamey : Le laxisme des autorités municipales pointé du doigt

Interrogés sur la gestion des ordures faite par la municipalité, notamment aux abords de certains marchés de la capitale, les citoyens n’y vont pas du dos de la cuillère pour pointer du doigt accusateur, le laxisme des autorités municipales actuelles. En témoignent le dépotoir public d’ordures installé à quelques encablures du marché Djemagué (communément appelé marché Dollé de Niamey), ou encore, comme tout récemment, ce dépotoir érigé devant ‹‹ nouveau marché ›› de Niamey où se côtoient aliments et déchets, au vu et au su des commerçants, visiblement impuissants face au désastre.

La situation devient beaucoup plus préoccupante lorsqu’on observe une certaine inertie, du moins le laxisme de la part des autorités municipales, en charge normalement de l’hygiène et l’assainissement dans la ville de Niamey.

Point n’est besoin de rappeler le danger que représentent ces dépotoirs d’ordures à côté d’étal de marchandises où se trouvent des aliments qui peuvent être consommés tout crus, comme les dattes, la canne à sucre ou encore le gari étalés en ces lieux. Que dire alors des commerçants qui s’exposent aux affections de toute sorte ?

Le spectacle qu’a offert la devanture de ‹‹ nouveau marché ›› cette semaine est tout simplement désolant. Le conteneur à ordures a débordé et des ordures versées à même le sol ne passent pas inaperçues aux yeux des passants, pour la simple raison que la Mairie n’est pas venue pour évacuer ces déchets nauséabonds,  drainant poussière et maladies. Selon un agent qui travaille au service de gestion dudit marché, cela fait des jours que ces ordures se trouvent entassées sur place. ‹‹ Pourtant, il existe un contrat entre la Mairie et le marché.  Lorsqu’on balaie tout le marché, les ordures sont ramassées et déposées dans le conteneur, mais depuis des jours, les agents de la Mairie cessés accomplir cette tache ne sont pas venus évacuer. On a cru qu’ils sont même en grève ››, explique notre interlocuteur.

Pour ce commerçant rencontré à la devanture, ‹‹ vraiment, le nouveau marché ne mérite pas ça, tout simplement parce que personne ne nous respecte ici, ni la Mairie encore mieux ceux qui gèrent ce marché ››. La colère de ce commerçant est aussi partagée par bien d’autres qui ne comprennent pas cette situation, alors qu’ils disent s’acquitter régulièrement de leurs obligations vis-à-vis du marché. ‹‹ Wallahi, ce n’est pas bon, on s’expose à des maladies alors que nous payons les taxes à 2100f  par étalage, chaque mois ››, a déclaré Boda Abdou, un autre commerçant rencontré sur les lieux.

À l’épreuve des faits, la santé et le bien-être des vendeurs et des aliments semblent être le cadet des soucis des autorités municipales de l’Arrondissement communal Niamey III dont relève ‹‹ le nouveau marché ››. Que font alors les responsables du marché qui n’ont pris aucune initiative, ne serait-ce que pour rendre viables les lieux pour les commerçants, en attendant l’arrivée des camions de la Mairie pour évacuer les déchets.

Pour rappel, le Niger dispose d’un code d’hygiène publique, à savoir l’Ordonnance n°93-13 du 2 mars 1993  réglementant les actes en rapport avec l’hygiène et assainissement dans la ville de Niamey. En son article 81, il stipule que ‹‹ les locaux et alentours des établissements industriels ou commerciaux doivent être maintenus salubres. L’élimination des déchets doit se faire selon la réglementation en vigueur et spécifique à chaque industrie ››. Pour le législateur, c’est « Dura lex sed lex », c’est-à-dire la loi est dure, mais c’est la loi.

Il revient donc aux autorités municipales de l’Arrondissement communal Niamey III de faire respecter la loi, tout en donnant le bon exemple.

Et comme dit un adage : ‹‹ le bon leadership, c’est de donner le bon exemple, car la parole entraîne, mais l’exemple enseigne ». À bon entendeur salut !

Koami Agbetiafa