LA DENGUE : Une maladie tropicale mortelle

La dengue est une infection virale qui se transmet des moustiques aux humains. Elle est plus courante dans les climats tropicaux et subtropicaux. La plupart des malades n’ont pas des symptômes et se rétablissent en 1 ou 2 semaines. Certains développent une dengue sévère et sont hospitalisés et dans les cas graves, la dengue peut s’avérer fatale.

La dengue, appelée aussi « grippe tropicale », est une maladie infectieuse causée par le virus du même nom. Le virus est transmis à l’humain par des moustiques du genre Aedes. Actuellement, l’incidence de la dengue progresse de manière très rapide, ce qui l’inscrit aujourd’hui dans le rang des maladies dites « re-émergentes ». Selon l’OMS, « 5,2 millions de cas sont déclarés dans le monde en 2019 », ajoutant que « 50% de la population mondiale vit dans une zone à risque ».

La dengue est due à un arbovirus (virus transmis par les arthropodes), appartenant à la famille des flaviviridae du genre flavivirus, comme le virus westnile et celui de la fièvre jaune. Les souches du virus de la dengue se répartissent en quatre sérotypes distincts : DENV 1, DEV 2, DEV 3 et DEV 4. L’immunité acquise en réponse à l’infection par l’un des sérotypes confère une immunité protectrice contre le sérotype infectant mais pas contre les autres sérotypes.

En conséquence, un individu est susceptible d’être infecté par chacun des quatre sérotypes de la dengue au cours de sa vie. Des infections ultérieures par d’autres sérotypes accroissent le risque de développer une dengue sévère dite hémorragique.

Majoritairement, les personnes infectées ne présentent que des légers, voire aucun symptôme. La dengue classique se manifeste brutalement après 4 à 10 jours d’incubation par l’apparition d’une forte fièvre, souvent accompagnée de maux de tête, des nausées et des vomissements. Les symptômes persistent deux à sept jours et l’état de santé de la personne infectée évolue généralement de façon favorable. La convalescence peut s’étendre sur environ deux semaines. La dengue classique bien que fort invalidante n’est pas considérée comme une maladie sévère.

Chez certains patients, pour des raisons mal élucidées, le tableau clinique de la maladie peut évoluer vers une dengue sévère. Elle apparait généralement après disparition de la fièvre initiale et se caractérise par deux formes graves : la dengue hémorragique et la dengue avec syndrome de choc.

La dengue hémorragique comme son nom l’indique est la forme hémorragique et représente environ 1% de cas de dengue dans le monde. Outre des douleurs abdominales sévères, des vomissements persistants, les symptômes associés sont des hémorragies multiples, particulièrement gastro-intestinales, cutanées et cérébrales. Chez les enfants de moins de 15 ans, notamment un état de choc hypovolémique (état de choc provoqué par une baisse importante du volume sanguin totale) peut s’installer. Il se caractérise par un refroidissement, une moiteur de la peau et un pouls imperceptible, signalant une défaillance circulatoire qui peut sans perfusion aboutir à la mort du malade.

La dengue avec syndrome de choc est mortelle et se caractérise par un collapsus circulatoire, c’est-à-dire une faille profonde de la fonction circulatoire qui se traduit par exemple, par un effondrement de la tension, une tachycardie extrême, une pâleur associée quelque fois à une cyanose. Il y’a aussi une défaillance multi viscérale, c’est-à-dire une dégradation rapide d’un ou plusieurs organes viscères. Notons qu’une personne infectée une deuxième fois est plus à risque de développer une dengue sévère.

Cependant, il n’existe pas de traitement spécifique contre la dengue. Les symptômes associés à la maladie sont traités avec des antalgiques. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont à éviter, car ils peuvent augmenter le risque de saignement. La prévention repose principalement sur la lutte anti vectorielle, c’est-à-dire la lutte contre les moustiques propageant le virus ou des mesures de protection individuelle (élimination des points d’eau stagnantes, utilisation des répulsifs, le port des vêtements couvrants, l’installation des moustiquaires). Des insecticides peuvent également être employés mais leur utilisation massive peut engendrer des phénomènes de résistance chez la population des moustiques et les rendre moins efficaces. Toutefois, un vaccin préventif de la dengue existe. C’est le Dengvaxia. il est administré en trois doses, espacées de six mois et qui est réservé à des personnes bien spécifiques (personnes âgées de 9 à 45 ans, précédemment infectées par le virus et vivant en zone endémique).

Ibrahima Oumarou Galadima