Conçue au départ comme pour établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle entre le Mali, le Burkina et le Niger, l’AES (Alliance des États du Sahel) regroupant ces trois pays, est en train de capitaliser davantage d’atouts pour répondre aux aspirations profondes des populations, celles d’aller vers une intégration économique . En témoigne cette rencontre des ministres de l’économie et des finances, les 23 et 24 novembre dernier à Bamako, affichant leur volonté d’œuvrer ensemble pour le bonheur et la prospérité des peuples de l’espace.
Les différentes thématiques abordées au cours des travaux convergent vers le développement du Liptako-Gourma. C’est ainsi que les travaux ont porté sur les échanges commerciaux, la circulation des personnes et des biens, la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique, la transformation ou encore le financement pour ne citer que celles-là.
Concernant les échanges commerciaux et la circulation des personnes et des biens dans l’espace AES, les trois ministres en charge de l’économie et des finances ont souligné la nécessité d’améliorer la connectivité dans l’espace, à travers la conception et la mise en œuvre de programme de réseaux routier, aérien, ferroviaire et fluvial.
Pour ce qui est du volet sécurité alimentaire, les ministres ont mis l’accent sur le développement des aménagements hydro-agricoles d’intérêt commun, afin de booster la production agricole et la mutualisation des réponses à l’insécurité alimentaire.
Sur la sécurité énergétique, pour inverser la tendance du faible taux d’accès à l’électricité dans l’espace, les ministres de l’économie et des finances de l’AES ont mis en exergue la nécessité d’exploiter le potentiel en énergies renouvelable et fossiles, afin de booster le secteur et atteindre l’autonomie énergétique. Ce qui aura également de l’impact sur les activités socio-économiques des populations.
Sur la transformation industrielle, là aussi, les ministres de l’économie et des finances ont exprimé la nécessité d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie commune d’industrialisation, en vue de développer le tissu industriel.
S’agissant du volet financement, les ministres ont reconnu la nécessité de mettre en place un fonds de stabilisation pour faire face aux différents chocs et la création d’une banque d’investissement de l’AES.
En outre, les ministres ont relevé la nécessité pour ces trois pays de l’AES, d’aller vers une véritable union économique et monétaire. Toute chose qui va dans le sens du bien-être et de la prospérité des populations de cet espace sahélien.
Par ailleurs, plusieurs recommandations ont été formulées par les ministres. Entre autres, ils ont émis le souhait de voir accélérer la mise en œuvre de projets et programmes énergétiques, agricoles, hydrauliques, de réseaux de transport routier, aérien, ferroviaire et fluvial dans les États membres de l’AES. De même, ils ont souhaité voir la création d’une compagnie aérienne commune à ces trois États de l’Alliance.
Aussi, les ministres ont dans leurs recommandations évoqué la réalisation des projets de centrale nucléaire civile à vocation régionale, ainsi que la promotion du financement d’infrastructures communautaires par la diaspora.
Des initiatives qui, une fois mises en œuvre, permettront sans nul doute, de concrétiser cette vision d’intégration économique longtemps voulue par les peuples.
Koami Agbetiafa