C’est autour de la question du retrait des troupes françaises du Niger que s’est inscrite la récente visite du Ministre d’État, Ministre de la Défense Nationale, le Général de Division Salifou Mody au Togo. Ce retrait, tel qu’arrêté entre les autorités militaires nigériennes et la France, suit son cours normal. C’est le moins qu’on puisse dire et c’est ce qui ressort des propos tenus par le Ministre d’État, Ministre de la Défense Nationale, Salifou Mody, devant les autorités togolaises.
Le retrait des soldats français du sol nigérien est, en tant que tel, est un processus qui s’étalera jusqu’en fin décembre 2023 comme annoncé par le président de la République française, Emmanuel Macron.
C’est un processus qui est assorti d’un certain nombre de clauses notamment la sortie des soldats français et leurs moyens logistiques du territoire nigérien par le Tchad pour ce qui est des convois terrestres et le départ en dernière position, en ce qui concerne les aéronefs.
Pour que tout se passe bien, nigériens et français ont, d’un commun accord, convenu, entre autres, que deux pays se portent garants du retrait.
C’est ainsi que le Togo et les États-Unis d’Amérique ont été choisis pour jouer ce rôle, apprend-on, lors de la visite du Ministre d’État, Ministre de la Défense Nationale, le Général de Division Salifou Mody, au pays de Faure Gnassingbé Eyadema.
Affermir les relations entre le Niger et le Togo, présenter aux autorités hôtes les raisons du choix porté sur leur pays par le Niger dans ce cadre, les remercier et leur témoigner toute la reconnaissance du peuple nigérien, tel est le sens de la visite du Général de Division Salifou Mody à Lomé, le 6 novembre 2023.
Il était accompagné pour la circonstance par plusieurs personnalités membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP).
Il a rencontré les plus hautes autorités togolaises, notamment le président Faure Gnassingbé Eyadema, rencontres au cours desquelles, le Général Salifou Mody a informé les officiels togolais sur les raisons qui ont guidé le Niger à porter son choix sur leur pays.
Le Ministre d’État, Ministre de la Défense Nationale leur a, dans le même temps, présenté les remerciements et la reconnaissance du Niger vis-à-vis de leur pays qui a accepté d’être l’un des pays garants du retrait des soldats français du sol nigérien.
A sa sortie d’audience avec le Président de la République du Togo, le Général Salifou Mody a notamment fait savoir que le Togo est un pays frère du Niger qui a maintes fois fait ses preuves quant à ses aspirations pour la paix dans le cadre du vivre-ensemble avec ses voisins, les pays de la sous-région ouest-africaine et du reste du continent.
Suite à la prise du pouvoir le 26 juillet 2023 par l’armée au Niger, le Togo s’est farouchement opposé, il faut le rappeler, à une intervention militaire des pays de la CEDEAO contre le Niger.
Plusieurs pays membres de l’organisation sous-régionale, soutenus par certains pays occidentaux, se sont, en effet, portés volontaires pour attaquer le Niger au nom de la restauration de l’ordre constitutionnel.
Des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin ont même pré-positionné des troupes dans ce but.
Au dernières nouvelles, toutes ces troupes ont été désengagées et l’intervention des pays de la CEDEAO contre le Niger n’est plus à l’ordre du jour.
C’est pourquoi, dès qu’il s’est agit de choisir un pays africains comme garant du retrait de l’armée française du sol nigérien, le Niger s’est automatiquement tourné vers le Togo.
Au lendemain du coup d’État du 26 juillet 2023, les autorités militaires nigériennes, à la tête desquelles, le Général de Brigade, Abdourahamane Tchiani, ont dénoncé les accords de défense existant entre le Niger et la France.
L’armée française, il faut le rappeler, s’est installée au Niger au niveau de plusieurs bases pour officiellement combattre le terrorisme.
Plus de 1.500 soldats avec des moyens logistiques importants se sont déployés dans le pays mais ont fait montre d’une certaine incapacité à vaincre les groupes terroristes dont les éléments, pour la plupart, se déplacent à motos.
Les attaques terroristes se sont faites récurrentes malgré leur présence aux côtés de leurs homologues nigériens.
Un échec inaceptable qui provoque des grincements de dents et fait monter le sentiment anti-français au sein de la population nigérienne.
Une population qui n’a pas su dompter sa colère mais qu’elle a, en revanche, fait exploser au lendemain de la prise du pouvoir par les membres du CNSP. Au cours des manifestations monstre, elle a réclamé le départ des forces françaises du sol nigérien, forces françaises qu’elle accuse à tort ou à raison, soutenir et alimenter le terrorisme en lieu et place de le combattre.
Bassirou Baki