Entre Takanamatt et Tillia, dans la région de Tahoua, des dizaines de soldats sont morts suite à une embuscade tendue par des terroristes de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS), le soir du lundi 2 octobre 2023. Les éléments tombés sur le champ d’honneur appartiennent aux Forces Spéciales issues de la Garde Nationale du Niger (GNN) et des Forces Armées Nigériennes (FAN). Ils venaient d’une mission de ratissage en territoire malien où ils ont combattu des terroristes responsables de l’attaque ayant occasionné la mort de certains de leurs homologues, le 28 septembre 2023, près de Kandadji, plus à l’ouest dans la région de Tillabéry.
Cette attaque est intervenue alors que les FDS du Niger étaient sur le point de porter secours à un groupe de soldats pris dans une autre embuscade non loin de la localité de Takanamatt.
Suite à cette embuscade, un premier bilan a été annoncé par le Ministère nigérien de la Défense Nationale, bilan qui faisait état de 29 morts, des blessés et portés disparus. Ce triste bilan, prouve que les terroristes qui écument la zone nord Tillabéry et nord Tahoua gardent encore de fortes capacités de nuisance.
Le Ministre de l’Intérieur, le Général Mohamed Toumba a d’ailleurs, clairement indiqué que ces derniers auraient tout récemment reçu de nouveaux équipements dans le but de dégrader davantage la situation sécuritaire au Niger.
Une situation qui semble contrarier les objectifs du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) qui s’est emparé du pouvoir le 26 juillet dernier, objectifs qui sont, entre autres, la lutte contre le terrorisme et le rétablissement de la sécurité au Niger.
Les attaques terroristes se sont multipliées particulièrement dans les zones frontalières du Niger avec le Mali, du côté de Tillabéry, la région située en pleine zone des 3 frontières et au nord Tahoua, l’autre région en proie aux incursions régulières de l’EIGS.
Elles interviennent alors même que les militaires français basés au Niger sont invités à plier bagages. Ces derniers se sont installés dans les pays du Sahel au début de la dégradation de la situation sécuritaire, d’abord au Mali, après la chute du président libyen, Mouammar Kadhafi.
Intervenue au Mali en 2013 sous le vocable de Serval, l’opération des militaires français qui s’est ensuite transmuée en Barkhane, a eu des résultats mitigés sur le terrain de la lutte contre le terrorisme, résultats mitigés qui ont occasionné des mécontentements dans le pays et poussé le président français à mettre fin à son existence et décider de son redéploiement au Niger.
Bassirou Baki
Niger inter hebdo – N° 121 du 10 octobre 2023