Campagne agropastorale 2023-2024: L’élaboration d’un plan pour accroître la production végétale et animale au Niger

Alors que les indicateurs sur la situation de la campagne agropastorale de l’année 2023, semblent encourageants, à la date du 31 août, le ministre de l’agriculture et de l’élevage Mahaman Elhadj Ousmane a annoncé lors du conseil des ministres du 9 septembre dernier, l’élaboration d’un plan de campagne agropastorale pluviale 2023-2024 et d’un programme d’intensification des cultures irriguées, afin d’accroître l’offre des produits alimentaires, dans un pays sous le coup des sanctions économiques décidées par la CEDEAO qui est la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

Depuis le 30 juillet dernier, le Niger est frappé par des sanctions économiques prises par les dirigeants de la Cedeao et qui affectent également les diverses importations du pays, en produits de première nécessité.
Afin de résorber le déficit céréalier récurrent et le manque des importations des produits alimentaires engendré par la fermeture des frontières, le ministre de l’agriculture et de l’élevage, Mahaman Elhadj Ousmane a donc élaboré un plan de campagne agropastorale pluviale 2023-2024 et un programme d’intensification des cultures irriguées. L’objectif, selon le ministre, est d’accroître l’offre des produits alimentaires dans le pays, tant en production végétale qu’animale.
Il s’agit surtout, à travers la mise en œuvre de ce plan de campagne agropastorale 2023-2024, d’accroître les productions céréalières sous pluie et celles des cultures de rentes, par rapport à l’année 2022, d’acquérir 75 000 tonnes d’aliments-betail et d’atteindre un taux prévisionnel plus élevé de couverture vaccinale.
Le financement dudit plan ainsi que sa mise en œuvre permettront de ‹‹ résorber le déficit céréalier récurrent et le manque des importations des produits alimentaires engendré par la fermeture des frontières ››, a annoncé le ministre Mahaman Elhadj Ousmane.
Pour ce qui est du programme des cultures irriguées 2023-2024, son objectif est d’ ‹‹ améliorer la souveraineté alimentaire des populations nigériennes en augmentant la productivité agro-sylvo-pastorale et halieutique ››.
Le programme est essentiellement axé sur deux composantes, à savoir, l’intensification des productions végétales à cycle court et l’intensification des productions animales à cycle court.
Un programme qui se veut une solution endogène d’urgence face aux mesures coercitives prises par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à la suite du coup d’État militaire du 26 juillet 2023.

Situation de la campagne agropastorale 2023

Dans la communication faite par le ministre de l’agriculture et de l’élevage, au cours des travaux en conseil des ministres, sur le plan agricole, l’on note à la date du 31 août, une pluviométrie excédentaire dans 64% des postes pluviométriques suivis, contre 46% en 2022. Dans la même période, on enregistre une maturation du mil relevée dans plusieurs localités des régions de Dosso, Maradi, Tillabéri et Zinder.
Pour les cultures de rentes telles que le niébé et l’arachide, le stade de maturité a été relevé dans les régions de Maradi et Zinder.
Toutefois, il convient de rappeler que les ennemis de la culture ont également surgi durant la présente campagne agricole.
C’est ainsi que des infestations des cultures par les sauteriaux et les insectes floricoles ont été signalées mais maîtrisées à plus de 86%.
Il est aussi signalé des dégâts des oiseaux granivores sur les cultures, dans le département de Banibangou dans la région de Tillabéri et des sécheresses de plus d’une vingtaine de jours, observées dans certaines localités des régions de Diffa, de Dosso, de Maradi, de Tillabéri et de Zinder et qui ont eu des conséquences sur le développement des cultures.
Par ailleurs, certaines localités des régions d’Agadez, de Diffa, Tahoua, Tillabéri et Zinder ont enregistré de fortes précipitations qui ont occasionné des inondations, avec d’importantes pertes sur les cultures et l’effondrement des puits, des habitations et des digues de protection à Koutounkalé et Djambala.
Sur le plan pastoral, le ministre a fait savoir que la situation du pâturage s’améliore progressivement avec le retour des précipitations.
Cependant, note t-on, des inquiétudes persistent toujours quant à la disponibilité des pâturages dans certaines zones particulièrement dans toute la région de Diffa, le département d’Ingal dans la région d’Agadez, le département de Bermo dans la région de Maradi, le département de Tillia dans la région de Tahoua et les départements de Bankilaré, d’Abala et de Filingué dans la région de Tillabéri.
Cette situation a suscité un déplacement massif des éleveurs transhumants vers les zones frontalières avec Gouré et Tesker.
De même, des cas d’attaques acridiennes ont été signalés dans la région de Diffa.
Durant la campagne agropastorale 2023, la situation sanitaire est relativement calme, en dehors de quelques cas de foyers suspects de maladie enregistrée (pasteurellose, clavelée, hémoparasitoses, charbon bactéridien, babésiose, fièvre aphteuse, dermatose nodulaire et maladie de Newcastle).
Il faut dire que la campagne pastorale de l’année est aussi marquée par la mise en œuvre d’une campagne de vaccination contre les maladies telluriques.
Enfin, des mortalités d’animaux ont été enregistrées dans 6 villages de la commune d’Abalak dans la région de Tahoua, suite à de fortes précipitations.
Des indicateurs qui interpellent plus d’un sur la pertinence d’une autosuffisance alimentaire au Niger.

Koami Agbetiafa