Billet : La bévue de Habibou Kadaouré

Quelle mouche a piqué l’opposant KANE KADAOURE HABIBOU? Après la publication du Conseil des ministres du jeudi dernier, sa réaction sur Facebook a suscité de vagues d’indignation et de courroux auprès des citoyens. Il faudrait se féliciter du fait que les autorités de la 7ème République ont été magnanimes à son endroit. Sinon, il pourrait être en difficulté face au Procureur de la République en cas de poursuite.

Il a délibérément catégorisé et stigmatisé une communauté ou un groupe de nigériens. Pour l’Histoire, nous rapportons ici textuellement sa bourde. Tenez : «Finalement, c’est bien acté, les nomades sont décidément les meilleurs financiers du Niger :

1. MINISTÈRE DES FINANCES ;

2. DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS;

3. DIRECTION GÉNÉRALE DES DOUANES;

4. ET QUE SAIS-JE ENCORE ?

Les sédentaires qui ont grandit dans les milieux urbains, où se trouvent lesmeilleurs taux de bancarisation, où naturellement on se familiarise plus auxenvironnements des affaires dynamiques et prolifiques, sont les plus nulsargentiers aux yeux du régime de Niamey. Il y a de quoi se poser des questionsmême si les nominations n’ont rien avoir avec le mode de vie d’origine desnigériens » (Sic).

La vie nous enseigne des vérités qui se révèlent au fil du temps comme desvérités immuables. C’est ainsi qu’on nous enseigne que l’excès de tout est nuisible ou encore « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres». Dans ce dernier cas, il s’agit de nous alerter sur le fait qu’il n’existe pas de liberté absolue, c’est-à-dire la liberté de tout faire. Il faut une régulation des libertés pour que chacun puisse jouir de sa liberté. C’est un principe intangible de vie en communauté. Sans ce principe, par exemple, la démocratie aura perdu de son sens. Au regard de ce qu’on observe, à travers les réseaux sociaux, il y a lieu de se demander si certains ont pleine conscience que la liberté d’expression n’est pas un fourre-tout ; la liberté est aussi encadrée par la loi. Et lorsque des écarts viennent de certains activistes qui ont pignon sur rue, il y a vraiment de quoi s ’inquiéter sur notre vivre-ensemble.

On le sait, la démesure, l’excès, la quête du buzz sont la tasse de thé des populistes. Certes, depuis belle lurette, au sein de l’opposition nigérienne, il n’y a que Ladan Tchiana et le Sieur Kadaouré, mus par une volonté de puissance réactive, qui essaient de faire le service minimum via les réseaux sociaux. Mais si la tendance à la communication catastrophique se maintient, ces opposants mal barrés risquent de se casser inévitablement le visage.

Il n’a pas tort l’auteur de ce trait d’esprit lorsqu’il écrit : « Il faut enseigner à certaines personnes la différence entre la liberté, l’ouverture d’esprit, et être mal élevé ». Simple avis.

 

Abdoul Aziz Moussa

Niger Inter Hebdo N0 108

du mardi 2 mai 2023