Le Président du Groupe de la Banque Mondiale (BM), M. David Malpass, en visite au Niger, a donné ce jeudi 30 mars 2023 au Centre international de conférence Mahatma Gandhi de Niamey, en présence des étudiants de l’université Abdou Moumouni de Niamey, un discours de positionnement de son institution financière en faveur du développement au Niger. Une cérémonie officielle rehaussée de la présence du Président de la République, Mohamed Bazoum qui a d’ailleurs salué la collaboration entre le Niger et la BM dans bien des domaines.
Une visite qui témoigne de l’excellence des relations existant entre le Niger et le Groupe de la Banque Mondiale, a déclaré le président de la République. ‹‹ Je me réjouis de l’alignement de notre coopération sur les priorités telles que nous nous les avons définies ››, s’est exprimé Mohamed Bazoum, appréciant le rehaussement du porte feuille alloué au Niger et qui a gagné en substance au point d’atteindre 4,6 millions de dollars.
Au nombre des domaines d’intervention de l’institution financière internationale au Niger, l’on peut citer l’éducation à travers le projet LIRE, l’enseignement supérieur, mais aussi le financement dans la construction des salles de classe et des internats pour jeunes filles, cher au Président de la République. La BM intervient également dans le domaine de la santé, l’énergie électrique à travers le projet Haske, l’autonomisation des femmes et biens d’autres. Des appuis conséquents de cette institution financière internationale qui nécessite toutefois d’être renforcés aux regards de l’impact du changement climatique sur les pays du Sahel, y compris le Niger. Là dessus, le Chef de l’État a encouragé l’institution financière à la mise en œuvre des recommandations CCBR, en matière d’accès à l’énergie ainsi que le projet de la Grande Muraille Verte estimé à près de 20 milliards de dollars, sans oublier les besoins d’investissement autour des grands fleuves face au changement climatique, permettant ainsi leur désensablement afin de réduire les inondations et de restaurer les sols à travers l’irrigation pour adapter notre agriculture.
Pour relever tous ces défis, le Président de la République a mis en contribution le secteur privé qui a un rôle clé à jouer à travers une priorisation de l’investissement intérieur et l’amélioration du climat des affaires. À ce propos, le Président Bazoum a mis en exergue la filière agro-pastorale, les nouvelles technologies, les énergies renouvelables et la sécurité alimentaire pour relever ces défis. Et c’est à juste titre que Mohamed Bazoum a martelé à l’endroit du patron de la BM que ‹‹ pour nous, la réforme en cours sur l’évolution du groupe de la Banque Mondiale doit être l’occasion répondre positivement aux appels des pays IDA qui ne cessent d’interpeller leurs partenaires pour plus de souplesse et une reconstitution des ressources de la fenêtre de riposte aux crises et une augmentation substantielle des ressources ››. Une invite de l’institution financière internationale à prendre désormais en compte le phénomène de l’extrême pauvreté, le fait que la sécurité constitue un bien public mondial, la flexibilité dans l’accès à l’énergie tout en tenant compte des réalités du continent africain et de ses dotations naturelles, la nécessité de plus de financement concessionnaire et l’intégration régionale. Toute chose qui concourt à l’atteinte des objectifs de développement durable.
Dans sa rhétorique, le Président du Groupe de la Banque Mondiale, David Malpass a tenu à saluer les efforts gouvernement nigérien pour éradiquer l’extrêmisme violent, mais aussi pour maintenir les acquis démocratiques, en encourageant l’éducation des jeunes filles, et des actions concrètes pour faire face aux effets néfastes du changement climatique et à l’accès des populations à l’énergie.
Il a par ailleurs, souligné que les multiples crises que subit le monde actuellement, l’Afrique n’en est guère à l’abri, car également affectée par le ralentissement de la croissance économique mondiale, l’accroissement des populations, le surendettement ainsi que la hausse du prix de l’énergie entraînant l’inflation dans de nombreux pays du continent, y compris le Niger.
Pour relever ces défis, la BM a établi quatre principes directeurs, a fait savoir M. David Malpass. Ce sont la stabilité macroéconomique, des politiques judicieuses visant à promouvoir l’investissement, le commerce équitable et le renforcement des mécanismes de financement des biens publics. S’agissant du Niger et la région du Sahel en général, le patron du groupe de la BM a mis en exergue les priorités de l’éducation et la bonne gouvernance très indispensables pour la paix, la sécurité et la stabilité de la région, l’efficacité des dépenses publiques, l’élargissement de l’assiette fiscale et l’investissement à travers les capitaux privés.
Peu après la cérémonie officielle, un panel de haut niveau a été animé par Mme Zeinabou Maidah, directrice de Niger Lait, M. Ibrahim Ango, PDG de Malbaza Cement company et Mme Aïcha Macky, sociologue et cinéaste. Les panélistes sont intervenus sur les enjeux du secteur privé dans le développement du Niger.
Auparavant, le Recteur de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, Prof Mahamadou Saidou s’est réjoui de la tenue d’une telle rencontre avec la participation des étudiants venus d’ailleurs nombreux pour l’occasion.
Koami Agbetiafa