Paix et cohésion sociale : À Banibangou, les communautés Peulh et Zarma fument le calumet de la paix

 

Un forum sur la paix et la cohésion sociale s’est tenu ce samedi 21 janvier 2023 à Banibangou sous l’égide du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Hamadou Adamou Souley. Une rencontre hautement symbolique entre Peulh et Zarma, deux communautés de ce département de la région de Tillabéri qui est sanctionnée par la signature de l’accord de paix, en présence de différents garants et témoins oculaires de cet important événement.

À travers cet acte symbolique, les deux communautés Peulh et Zarma ont donc fumé le calumet de la paix. Elles ont pris conscience que le conflit les opposant depuis plus de deux décennies, ne pourra être réglé que par le dialogue et la médiation. Ces deux communautés jadis, cohabitaient pacifiquement dans le département de Banibangou avant que des différends liés au partage des ressources naturelles et la crise sécuritaire viennent les opposer, compromettant du coup le climat du vivre ensemble qui avait prévalu par le passé.

Ainsi ce samedi, en présence du ministre de l’intérieur, des autorités administratives du département de Banibangou, des leaders traditionnels et religieux ainsi qu’un parterre de personnalités, les deux communautés à travers leurs représentants, se sont engagées à encourager les leaders communautaires à renforcer la dynamique de paix engagée en ‹‹ pardonnant tous les actes passés et en diffusant des messages de cohésion et d’apaisement ››.

Les deux parties s’engagent également à conduire des initiatives concourant à reconstruire des liens solides entre communautés, en soutien à l’accord, en œuvrant à l’arrêt des enlèvements de bétails et à la restitution des animaux égarés ou en divagation à leurs propriétaires. Les signataires de cet accord ont pris aussi l’engagement d’arrêter d’associer des communautés avec les groupes armés.

En cas d’un quelconque différend, l’accord de paix stipule que les deux parties en conflit optent pour un règlement à l’amiable et par la négociation. En cas de manquement à l’application de l’accord de paix, un comité de suivi composé de 23 membres est mis en place afin qu’une solution consensuelle soit identifiée et appliquée. Enfin l’accord dispose qu’en cas d’échec de toutes tentatives de négociation pour y remédier, ‹‹ les parties peuvent résilier le présent accord ››, seulement que les deux parties sont invitées à prendre toutes ‹‹ les mesures nécessaires pour minimiser l’impact d’une telle décision sur les efforts de pacification déjà entrepris ››.

Par ailleurs, les deux parties signataires ont formulé des recommandations à l’endroit de l’État nigérien. Il s’agit entre autres de sécuriser toutes les communautés sans distinction aucune, libérer les personnes détenues dans le cadre de la crise intercommunautaire et apporter une assistance humanitaire, économique et alimentaire à toutes les communautés victimes de la crise pour le relèvement économique dans la zone.

Le présent accord qui a pris effet dès la signature par les deux parties prenantes le samedi dernier, ouvre la voie à la restauration de la quiétude et de la paix dans le département de Banibangou, gage d’un développement inclusif.

Koami Agbetiafa