Hausse des tarifs de communication : L’ARCEP somme les opérateurs à revoir les tarifs

 

La récente décision portant augmentation de la grille tarifaire des opérations de téléphonie au Niger et le tollé que cela a suscité au sein de l’opinion, n’a pas laissé indifférente l’autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP). La Présidente du Conseil National de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (CNRCEP), Madame Bety Aichatou Habibou Oumani a animé dans l’après-midi de ce lundi 16 janvier 2023, un point de presse au cours duquel, toute l’équivoque a été levée sur la dernière augmentation des tarifs de la communication ainsi que la promesse faite par les opérateurs de téléphonie, de revoir dans un bref délai, leurs tarifs à la baisse.

À travers cette sortie médiatique, la Présidente du CNRCEP, Mme Bety Aichatou Habibou Oumani a éclairé l’opinion nationale sur l’incompréhension de la décision N°015/ARCEP/CNRCEP/DG/22 du 31 août 2022, fixant les conditions et modalités applicables aux offres de détail des opérateurs de téléphonie au Niger.

En effet, comme l’a expliqué, Madame Bety Aichatou Habibou Oumani, ladite décision a été prise en réponse à plusieurs dysfonctionnements liés au respect des dispositions réglementaires dont sont coupables les quatre opérateurs de téléphonie que sont Airtel, Zamani, Moov et Niger Télécoms. Ces dysfonctionnements sont, la prolifération des promotions communément appelées ‹‹ bonus ›› qui impactent négativement sur la transparence et la lisibilité des offres par les abonnés ; la dégradation progressive de la qualité des service, induite par l’abondance de ces promotions ; l’impossibilité pour le consommateur d’utiliser correctement ses bonus et même son forfait principal à cause des problèmes de qualité de service et une guerre commerciale déloyale de certains opérateurs qui pratiquent du dumping en contradiction avec les textes réglementaires, a expliqué la présidente du CNRCEP.

Cette décision de l’ARCEP fixant des tarifs planchers, vise à ‹‹ éviter la pratique du dumping observée chez certains opérateurs et éloigner le risque de banqueroute qui guette le secteur dont plus de la moitié des opérateurs présentent des résultats négatifs selon les états financiers ››, a expliqué la Présidente du CNRCEP.

Ainsi, malgré la fixation des tarifs planchers qui sont de 2 FCFA/SMS, 7,7 FCFA/MIN de communication et 1000 FCFA/Go pour les opérateurs non dominants (Moov et Niger Télécoms) et 2,3 FCFA/SMS, 8,5 FCFA/MIN de communication et 1100 FCFA/Go pour les opérateurs dominants (Airtel et Zamani), l’ARCEP estime que ‹‹ cette décision ne doit pas constituer d’alibi par les opérateurs pour augmenter les tarifs ››.

Et la Présidente du CNRCEP de souligner que ‹‹ toute augmentation constatée chez un opérateur est de son propre fait, se fondant sur l’article 35 de la loi n°2018-45 du 12 juillet 2018, lui accordant cette liberté de fixation des tarifs de détail ››.

Face à cette décision unilatérale des opérateurs de téléphonie d’augmenter la grille tarifaire, l’ARCEP a donc convoqué dans la matinée de ce lundi, une réunion de concertation avec l’ensemble des opérateurs avec comme objectif, clarifier les incompréhensions nées de leurs interprétations de la décision de l’autorité de régulation des communications électroniques et de la poste au Niger.

Le présent point de presse animée par la Présidente du CNRCEP en personne, vient ainsi lever toute l’équivoque sur l’augmentation des tarifs. Au sortir de cette rencontre, a annoncé Mme Bety Aichatou Habibou Oumani, ‹‹ les opérateurs ont reconnu leur incompréhension de la décision et ont promis de revoir leurs tarifs à la baisse dans les meilleurs délais ››.

L’ARCEP, faut-il le rappeler, est chargée principalement de la régulation des activités exercées dans les secteurs des communications électroniques et de la poste au Niger. Elle a pour mission de surveiller le développement des secteurs régulés, en veillant à leur équilibre économique et financier, tout en protégeant les intérêts de l’État, des utilisateurs et des opérateurs.

Koami Agbetiafa