Journée nationale de la liberté de presse : Le plaidoyer du PCA pour une véritable entreprise de presse au Niger

Les professionnels des médias du Niger ont célébré ce mercredi 30 novembre 2022, la 9è édition de la journée nationale de la liberté de presse. Plusieurs activités ont marqué cette journée et une cérémonie commémorative organisée à cet effet pour primer les différents lauréats des concours sur la santé maternelle néonatale et infantile (SMNI) 2022 du ministère de la communication et des meilleures œuvres journalistiques initié par la Maison de la Presse.

Aux côtés des professionnels des médias, autorités publiques et partenaires ainsi que des étudiants de l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de la Communication (IFTIC) qui ont honoré de leur présence à l’occasion de cette journée commémorative de la liberté de presse placée sous le thème : ‹‹ la redevabilité dans la gouvernance : rôles et responsabilités des médias ››.

La célébration de l’édition 2022 de la journée de la liberté de presse vise donc à promouvoir la liberté de la presse par la suppression des lois pénales relatives aux délits d’injure et de diffamation, comme l’a rappelé le PCA de la Maison de la Presse, Harouna Ibrahim, tout en soulignant le rôle combien important que jouent les médias, dans la promotion, la défense et l’enracinement de la démocratie au Niger.

Abordant les conditions de travail des différents médias au Niger, le PCA a déclaré que ‹‹ la situation économique des médias nigériens demeure très précaire ››. Et de poursuivre, ‹‹ qu’ils soient presse écrite ou en ligne, radio ou télévision, nos organes de presse végètent dans une précarité totale. N’ayant pas accès à la publicité de l’État et de ses démembrements, malgré l’existence d’un décret en la matière, les médias nigériens, notamment ceux du privé, fonctionnent du jour au jour, supportant difficilement les charges inhérentes à leur fonctionnement quotidien ››.

C’est dans cette optique que le Président de la Maison de la Presse a interpellé le gouvernement à ‹‹ rehausser conséquemment l’enveloppe du fonds d’aide à la presse, de revenir surtout à la formule de l’attribution directe de ce fonds, d’instaurer un fonds d’investissement pour les médias pour accompagner ces derniers à devenir des véritables entreprises de presse ››.

S’agissant de l’état de la liberté de la presse au Niger de façon générale, en dépit de la révision de la loi sur la cybercriminalité, ‹‹ cette dernière demeure encore un obstacle à la liberté de la presse ››, a relevé Harouna Ibrahim. Aussi, souligne a-t-il, des actes liberticides à la liberté de la presse commis surtout par des autorités zélées et dont la Maison de la Presse est régulièrement saisie de leur commission, aussi bien à Niamey qu’à l’intérieur du pays, entravant du coup l’exercice de la profession.

Le PCA de la Maison de la Presse a toutefois regretté que les promesses faites par le gouvernement pour accompagner les organes de presse dans la mise en œuvre de la convention collective, un an après la signature dudit texte.

Dans son adresse, le Secrétaire Général du ministère de la communication chargé des relations avec les institutions, Abdoulaye Coulibaly a rassuré les professionnels des médias quant à ce qui concerne la volonté du gouvernement à mettre en œuvre les conclusions de la convention collective. ‹‹ Je puis vous donner l’assurance à ce sujet que le gouvernement reprendra contact nécessairement avec tous les acteurs concernés, afin de discuter des préoccupations majeures des médias, en termes de mesures d’accompagnement telles que prévues à titre de moratoire d’un an renouvelable ››, a-t-il fait savoir.

Procédant à l’ouverture des activités pour le compte de cette journée commémorative, le Président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), Dr Sani Kabir a saisi cette occasion pour rendre hommage aux pionniers de la presse nigérienne, avant d’appeler les journalistes au respect de l’éthique et de la déontologie. En ce qui concerne les différentes préoccupations des professionnels des médias sur les conditions de travail, le Président du CSC a rassuré de l’accompagnement de son institution vers la mise en œuvre de la convention collective. Il a tout de même réitéré à l’endroit de la corporation plus de rigueur et de responsabilité dans le traitement de l’information.

Auparavant, la sous-secrétaire d’État américaine chargée de la diplomatie publique, Liz Allen a déclaré que ‹‹ notre engagement envers notre approche 4D de la Diplomatie, du Développement, de la Démocratie et de la Défense avec le peuple nigérien se poursuivra, et nous nous réjouissons de la perspective à travailler avec la Maison de la Presse, les médias et tous les groupes nigériens qui partagent nos priorités ››.

À l’issue de la cérémonie commémorative, les lauréats des deux prix tels que le concours SMNI 2022 (Santé Maternelle Néonatale et Infantile) et le concours des meilleures œuvres journalistiques initié par la faîtière des organisations socioprofessionnelle des médias au Niger ont été récompensés.

Ainsi, les différents lauréats du concours de la maison de la presse, catégorie radio sont : le 1er prix attribué à Sakinatou Abdou de la Voix du Sahel, 2ème prix attribué à Siradji Hachimou de la radio Garkua de Maradi

Pour la catégorie Télévision, le 1er prix est attribué à Moussa Abdoul Kadri Chafa’I, de la Télévision Gaskiya, le 2ème prix à Ousseina Harouna de Canal 3.

Pour la presse écrite, le 1er prix est remporté par Sani Aboubacar du journal le Potentiel. Le 2ème prix attribué à Chamsya Abdoulaye du journal l’Eclosion.

En catégorie Presse en ligne, le 1er prix a été remporté par Seriba Youssouf, du journal les Echos du Niger, le 2ème prix à Mahaman Moutari Magagi, du journal L’indépendant. Les heureux gagnants ont reçu des enveloppes et des outils de travail.

Koami Agbetiafa