Sommet de l’UA sur l’industrialisation et la ZLECAF : Niamey donne le ton à l’essor industriel du continent africain

Les travaux de la 17è édition du sommet extraordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine couplé avec la session extraordinaire de la ZLECAF, se sont déroulés au Centre des conférences Mahatma Gandhi de Niamey, ce vendredi 25 novembre 2022. Deux événements majeurs qui confortent la volonté manifeste des dirigeants africains, de traduire dans les faits les ambitions du continent africain, en rapport avec le thème retenu cette année pour la commémoration de la semaine de l’industrialisation de l’Afrique, à savoir ‹‹ industrialiser l’Afrique : renouveler les engagements en faveur d’une industrialisation et d’une diversification économique inclusives et durables ››.

C’est par un discours inaugural que le Président de la République SEM Mohamed Bazoum a souhaité la chaleureuse bienvenue aux illustres hôtes de marque composés d’une quinzaine de Chefs d’État, des premières dames, des diplomates, des ministres, ainsi que différentes délégations de pays ayant fait le déplacement de Niamey, dans le cadre du double sommet sur l’industrialisation en Afrique et la ZLECAF, Zone de Libre-Échange Continentale Africaine.
‹‹ Ce sommet manifeste l’engagement du leadership de l’UA au plus haut niveau pour accélérer l’industrialisation en vue d’atteindre les objectifs de développement durable 2030 et de l’Agenda 2063 ››, a déclaré Mohamed Bazoum. Et cette industrialisation passe nécessairement par la mise en œuvre de l’accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine, (ZLECAF), l’outil indispensable pour réaliser l’intégration économique de l’Afrique. À ce propos, le Chef de l’État a rendu un hommage mérité à l’ancien Président Issoufou Mahamadou, champion de la ZLECAF, pour son engagement en faveur de cette cause africaine.

Eu égard au tableau peu reluisant que décrit la situation d’industrialisation du continent africain avec un taux en deçà de 2% dans le monde et à la part de l’Afrique dans le commerce mondial à hauteur de 4%, tandis que le commerce entre pays africains ne représente que 17% de leur commerce global, le Président Mohamed Bazoum a surtout préconisé ‹‹ un projet clair et partagé ››, prenant en compte plusieurs paramètres qui doivent concourir vers l’objectif commun qu’est l’industrialisation de l’Afrique, tel qu’énoncé par le Président de la République dans son allocution. ‹‹ L’industrialisation et le commerce ont besoin d’une population dynamique en bonne santé, d’où il découle que nos priorités sont l’alimentation et l’eau, l’habitat, l’énergie, les transports, les communications, la santé et l’éducation. Et les nouvelles technologies de l’information où nous pouvons faire un pas de géant ››, a-t-il insisté.

S’agissant du libellé du thème consacré à cette rencontre continentale, à savoir ‹‹ industrialiser l’Afrique : renouveler les engagements en faveur d’une industrialisation et d’une diversification économique inclusives et durables ››, le Commissaire de l’UA, Moussa Faki en appelle donc à ‹‹un regard rétrospectif et prospectif ›› en vue de la transformation économique de l’Afrique. ‹‹ Le processus de l’industrialisation de notre continent devrait donc se nourrir, d’une part, de l’interrogation sur le passé, sur l’identification des facteurs qui ont plomber l’Afrique dans sa marche vers son industrialisation et d’autre part sur les tendances lourdes, les ruptures et les germes de changement qui sont en train de façonner l’avenir de l’économie mondiale ››, a expliqué Moussa Faki.

Dans ce contexte, comme l’a souligné le Président de la Commission de l’Union Africaine, il y a lieu de repenser le modèle d’industrialisation de l’Afrique à travers la promotion de l’agriculture, l’énergie et la transformation des ressources naturelles, condition sine qua none dans l’atteinte des résultats fixés.

À travers le message du Président en exercice de Union Africaine, SEM Macky Sall, lu par la ministre des affaires étrangères du Sénégal, Madame Aïssata Tall Sall, l’on y retient notamment l’urgence d’accélérer le processus de développement et d’intégration du continent. Fort de ses atouts, le continent africain avec une superficie de 30 millions de km2, une population de plus d’un milliard d’habitants, 60% des terres arables non exploitées du monde, 40% des réserves mondiales d’or, 81 à 95% des réserves de métaux lourds et du platine, 85% des réserves de phosphate, plus de 50% des réserves de cobalt et un tiers des réserves de bauxite sans compter ses importantes ressources hybrides gazières, ‹‹ il nous faut donc davantage travailler pour rompre le cercle vicieux de l’échange inégal qui fait de l’Afrique, un réservoir de matières premières exploitées à bas prix et dont une grande partie nous est ensuite revendue à des prix exorbitants ››, a fait savoir Mme Aïssata Tall Sall, citant le Président en exercice de Union Africaine.

Le Président du Rwanda, SEM Paul Kagame qui a présidé la présente séance au nom du Président Macky Sall empêché, a déclaré au sujet de la mise en œuvre de la ZLECAF qu’il s’agit d’un outil indispensable à la diversification économique du continent, y compris pour son industrialisation. C’est à cette fin qu’il en appelle à la solidarité et l’intérêt de travailler ensemble afin de réaliser les objectifs de développement durable 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

À l’issue des travaux de cette 17è édition du sommet extraordinaire de l’UA sur l’industrialisation et la diversification économique couplé avec la session extraordinaire de la ZLECAF, la conférence des Chefs d’État et de Gouvernement a nommé S.E.M Mohamed Bazoum, Président de la République du Niger, ‹‹ champion de l’Union africaine sur l’industrialisation inclusive et durable et la transformation productive, pour assurer le leadership politique et la sensibilisation, et assurer un suivi des progrès concernant le développement industriel sur le continent afin de réaliser la transformation de l’Afrique sous l’Union Africaine Agenda2063 ››. Une marque d’honneur et de reconnaissance à l’endroit du Chef de l’État, le confortant davantage dans ce rôle de leadership en faveur de l’industrialisation de l’Afrique.

Koami Agbetiafa