Insécurité urbaine à Niamey : Ces individus qui sapent la quiétude sociale

Au moment où de paisibles citoyens se démerdent quotidiennement pour joindre les deux bouts, certains individus malhonnêtes se donnent le vilain plaisir pour les  épier et commettre le vol de motos, de téléphone portable ou encore d’objets de valeur. C’est malheureusement le vécu de pas mal de citoyens dans les quartiers et concessions de Niamey et qui a d’ailleurs fait l’objet d’un communiqué de presse le 18 octobre dernier, du Directeur Général de la police nationale du Niger, Commissaire Général de Police, Oumarou Moussa.
Le communiqué de la direction générale de la police nationale fait état d’un changement de méthode opérée par les malfrats, face au  dispositif d’occupation permanente du terrain par les forces de défense et de sécurité, dans la ville de Niamey. ‹‹ Il a été constaté que les malfrats ont changé de stratégie de sorte que les vols de motos et de téléphones portables qui constituent plus de 80% des déclarations de vol, se commettent plus dans les habitations que sur la voie publique ››, renseigne le Directeur général de la police nationale. D’après les statistiques fournies par la police nationale au sujet des déclarations de vol dans l’intervalle de la période allant du 1er au 15 octobre 2022, ‹‹ 479 déclarations de vol des téléphones portables dont 408 commis dans des habitations et 71 sur la voie publique ; 74 déclarations de vol de motos dont 71 commis dans des habitations et 3  sur la voie publique ››.
Le même constat est partagé par Abdou Seydou, citoyen lambda qui affirme que la plupart des cas, c’est des jeunes gens qui connaissent bien le milieu où ils opèrent. Racontant la mésaventure d’un de ses colocataires, Abdou Seydou a déclaré que ‹‹ les voleurs sont venus la nuit prendre son téléphone portable qu’il a mis en charge, au moment où il dormait portes et fenêtres ouvertes ››. Malheureusement, dit-il, c’est des récidivistes qui ont fait deux ou trois mois en prison à cause d’un vol, qui recommencent les mêmes forfaits.
Pour sa part, Malam très nostalgique du passé,  regrette qu’on n’amène plus aujourd’hui les jeunes pour aller travailler de force, comme dans les années 90, bien avant l’arrivée de la démocratie au Niger. Cela aide, dit-il, à combattre l’oisiveté.
Parmi les principales causes de la recrudescence des vols de motos ou de téléphones portables ces derniers temps dans les quartiers et habitations de Niamey, Mahaman Mahamadou avance la corruption, notamment en milieu carcéral. Par ailleurs, il pointe du doigt le système éducatif qui n’aide pas les jeunes à créer leur propre emploi, même si l’État ne leur procure aucun. ‹‹ Pour faire sortir les jeunes de l’oisiveté, les autorités doivent mettre l’accent sur l’enseignement professionnel ››, a-t-il avancé, afin de permettre aux jeunes de créer leur propre emploi.
Yacoubou Souleymane, fonctionnaire au ministère de l’enseignement technique  a quant à lui, soutenu la nécessité pour l’État de sensibiliser les jeunes pour les conscientiser face à leurs responsabilités sociales. Lui qui a fait les frais du  vol en plein centre urbain de son téléphone portable dans son véhicule, a de quoi s’inquiéter de la dérive aujourd’hui de certains jeunes gens. ‹‹ c’était à midi au rond-point Liberté de Niamey, lorsque j’étais coincé dans un embouteillage,  deux jeunes gens m’ont volé le téléphone portable déposé sur le siège               non chauffeur. Pendant que j’étais coincé dans un embouteillage en plein midi, le premier m’a interpellé en frappant sur la portière côté chauffeur. Une astuce savamment orchestrée  pour détourner mon attention sur le téléphone portable. C’est ainsi que l’autre jeune homme du côté non chauffeur a pu  subtiliser l’appareil ››, relate t-il. Après cet événement malheureux, Yacoubou Souleymane dit avoir appris une leçon pertinente, ‹‹ je ne laisse plus mes vitres ouverts, surtout en plein embouteillage ››.
Fort du constat que les vols et autres forfaits sont commis à Niamey tout comme à l’intérieur du pays, à l’aide des motos sans plaques d’immatriculation, le Directeur général de la police nationale a accordé encore un délai d’un mois aux conducteurs de motos et tricycles, ceci à compter du 16 octobre 2022, afin de se conformer à la loi. L’objectif est donc d’aider les services de sécurité à identifier facilement les auteurs des forfaits.
Ce qui doit interpeller plus d’un sur la notion de vigilance accrue aussi bien dans nos concessions que sur la voie publique. Ne dit-on pas souvent que l’on est garant de sa propre sécurité ? Une règle d’or de conduite valable pour tous.
La police nationale, en ce qui la concerne, s’évertue au jour le jour, pour assurer la protection des personnes et des biens, prévenir les troubles à l’ordre et à la tranquillité publics, en veillant à l’exécution des lois et règlements nationaux, cela conformément à sa mission régalienne.
Koami Agbetiafa