Après trois mois de vacances, les élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire premier et second cycle ont repris le chemin de l’école, le lundi 3 octobre 2022 sur toute l’étendue du territoire national. Le thème choisi pour la rentrée scolaire 2022-2023 est « la Transformation de notre système éducatif à travers un enseignement de qualité accessible à tous ».
Cette année, ils sont environ quatre (4) millions d’élèves et 101 692 enseignants qui reprennent le chemin de 22 543 établissements scolaires du public et du privé, repartis sur l’ensemble du pays. Evoquant le thème dédié à la rentrée scolaire 2022-2023, le ministre de l’Education nationale, Pr Ibrahim Natatou a, dans son message livré à la veille de la rentrée des classes, indiqué que « ce thème signifie que nous devons tous nous engager à nouveau et poursuivre nos efforts dans la quête de la qualité qui va consolider la performance retrouvée de notre école ».
L’éducation occupe en effet une place de choix dans le programme de gouvernance du président de la République, Mohamed Bazoum. Il l’a d’ailleurs rappelé dans son message à la nation à l’occasion de la célébration du 62è anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Niger. « L’éducation est notre plus grand défi. Ses faiblesses paralysent nos possibilités de constituer un véritable capital humain capable de prendre en charge les défis du développement de notre pays », a déclaré le président de la République. Pour autant, le système éducatif nigérien a besoin d’être repensé et « il le sera », a promis le Chef de l’Etat, soulignant que « ça sera la traduction du contrat qui nous uni au peuple nigérien ».
Plusieurs réformes engagées
Dans cette perspective, plusieurs réformes sont engagées par le Gouvernement à travers le Ministère de l’Education nationale. Il s’agit de la construction et le fonctionnement des internats des jeunes filles lesquels « vont se poursuivre à un rythme accéléré à la faveur des inscriptions de plus de huit milliards de FCFA sur le budget national 2023 et aussi à la suite des annonces de financement, notamment celle faite par la BADEA à l’occasion de la table ronde de New York, le 22 septembre dernier », a expliqué le ministre de l’Education nationale dans son message. « Au cours de cette année, au moins trois des internats déjà construits ouvriront leurs portes », a-t-il annoncé.
S’ajoute également la réforme curiculaire qui, selon le ministre de l’Education nationale, « fera l’objet d’une attention particulière avec l’accélération de la mise en œuvre des activités prioritaires identifiées dans la feuille de route ». Quant à la réforme des écoles normales engagée par le gouvernement, elle doit aboutir « intégralement cette année avec le parachèvement des processus d’élaboration et de mise en œuvre de tous les textes règlementaires, d’harmonisation et de modernisation des programmes et méthodes de formation, de la mise en formation des encadreurs », a indiqué le Pr Ibrahim Natatou.
A noter que la promotion de l’excellence est un souci permanent du Ministère de l’Education nationale. « C’est pourquoi, cette année, sur instruction du président de la République, en plus du lycée d’excellence de Niamey, un nouveau lycée d’excellence ouvrira ses portes à Tessasoua dans la région de Maradi », a souligné le ministre de l’Education nationale. A cet effet, « les 115 élèves sélectionnés pour les deux lycées l’ont été à l’issue d’un test qui a vu la participation de plus de 400 candidats », a-t-il expliqué. L’utilisation du numérique dans les écoles du Niger « ne sera plus un luxe, mais une nécessité absolue imposée par la COVID -19 et l’insécurité dans un contexte favorable de progrès technique et technologique », a indiqué le ministre de l’Education nationale, soulignant que son département ministériel « expérimentera dès cette année, les plateformes développées à cet effet ».
Il faut dire que les autorités nigériennes ont depuis quelques temps manifesté leur volonté de bouter la contractualisation dans le système éducatif du pays. Dès lors, le recrutement des enseignants contractuels à la fonction publique est devenuune grande préoccupation du gouvernement. A cet effet, le Ministère de l’Education nationale a d’ores et déjà élaboré un plan de résorption sur cinq ans du stock d’enseignants contractuels qui, « une fois validée par le gouvernement et les partenaires sociaux connaitra un début de mise en œuvre au cours de cette nouvelle année scolaire », a promis Pr Ibrahim Natatou.
On retiendra par ailleurs, au rang des réformes engagées par les autorités nigériennes, l’uniformisation des frais de scolarité dans les établissements scolaires du privé, un secteur qui s’est développé très rapidement au Niger suite à certaines carences enregistrées dans les établissements scolaires du public, dont l’introduction de la contractualisation des enseignants figure en bonne place. Mais très vite, les frais de scolarisation ont grimpé et se distinguent d’une école à une autre. Une situation à laquelle le Gouvernement entend mettre de l’ordre à travers la mise en place en mai 2021, d’un comité chargé de réfléchir sur l’harmonisation des tarifs.
Almoustapha Aboubacar