Réaction de l’Organisation de la Jeunesse Tarayya (OJT) aux propos inacceptables du Colonel Abdoulaye Maiga, Premier Ministre par interim du Mali

C’est avec une profonde stupéfaction que le Peuple nigérien a écouté le discours du Colonel Abdoulaye Maiga à la tribune des Nations-Unies, en sa qualité de Représentant du peuple frère du Mali.

En effet, fait rarissime dans l’Histoire des relations internationales et tout simplement inédit dans la relation multiséculaire qui caractérise le Mali et le Niger, le Colonel Maiga s’est rendu coupable d’une atteinte abjecte à l’endroit du Niger et de son Peuple.

Car en remettant en cause la nationalité du 𝗣𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁  𝗠𝗢𝗛𝗔𝗠𝗘𝗗 𝗕𝗔𝗭𝗢𝗨𝗠, 𝗖𝗵𝗲𝗳 𝗱’𝗘𝘁𝗮𝘁 𝗱𝗲́𝗺𝗼𝗰𝗿𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗲́𝗹𝘂, ce n’est pas simplement à lui qu’il s’en prend, mais bien aux Nigériennes et Nigériens qui ont librement choisi de le placer à la tête de l’Etat.

Le discours du Colonel Maiga donne à mesurer tout le toupet dont il est capable. Par cette faute morale vile, il a démontré qu’il était indigne de l’héritage laissé par les ancêtres, qu’il a lui-même mis en exergue dans son discours, et ce, avant de commettre l’innommable.

Mais le plus grave dans la forfanterie à laquelle s’est livrée le Colonel Maiga du haut de la tribune des Nations-Unies, demeure assurément cette attaque insupportable à l’égard de la souveraineté de notre pays, visant à remettre en cause le choix de ses dirigeants. En effet, comment un homme qui s’est retrouvé par effraction à la place qui est la sienne aujourd’hui, à la suite faut-il le rappeler d’un double coup d’Etat, peut-il remettre en cause la légitimité d’un Chef d’Etat démocratiquement élu ? Comme on dit, c’est l’Hôpital qui se moque de la charité.

Par cet acte odieux, le Colonel Maiga vient de faire la preuve qu’il n’a jamais cru au sacro-saint principe de la souveraineté des Etats, dont il s’est pourtant fait le chantre ces derniers mois sur les plateaux de l’ORTM, la télévision nationale de son pays. Ce principe exhibé comme un mantra, n’est en réalité qu’un subterfuge pour détourner l’attention des Maliens face à l’incapacité de leurs autorités à leur assurer la sécurité à laquelle ils ont droit.

Le Colonel Maiga, par sa sottise et son sens élevé de l’irresponsabilité, a une fois de plus démontré qu’il ne doit sa place qu’aux conséquences d’un accident de l’Histoire.

Pour rappel, le Président Mohamed Bazoum dans ses différentes interventions, ne s’en est jamais pris aux dirigeants maliens intuitu personae. Il a, au contraire, toujours axé son propos sur la politique sécuritaire des autorités de la transition malienne, en les appelant à plus d’implication et de rigueur, tant celle-ci a des répercussions certaines et préjudiciables sur la sécurité des Nigériens, dont il est le garant.

Par ailleurs, il est bon de rappeler à ce soldat inculte et ignorant de l’Histoire de son pays que les dirigeants qui se sont succédés à la tête du Niger et de façon particulière le Président de la République Mohamed Bazoum, ont fait bien plus pour l’unité, la cohésion et la sécurité du Mali, que ceux qui aujourd’hui prétendent faussement agir dans l’intérêt exclusif du peuple malien.

En soutenant que la place des militaires est sur le front et non dans les bureaux de Bamako, le Président Bazoum ne réglait aucun compte personnel. Il exprimait juste une conviction, elle-même dictée par sa maitrise de la question sécuritaire au Sahel, conviction selon laquelle un coup d’Etat militaire ne saurait en aucun cas constituer une réponse au défi sécuritaire tel qu’il se pose à nos Etats. A l’épreuve des faits, la dégradation de la situation sécuritaire au Mali lui a non seulement donné raison, mais les propos inqualifiables du Colonel Maiga sont venus convaincre les plus sceptiques.

C’est l’occasion plus que jamais de renvoyer ces officiers incultes à leurs chères études, en les invitant à puiser dans la mémoire collective malienne, en vue de se remémorer ce que fut l’attitude des autorités nigériennes en 1970 alors que le peuple malien subissait les affres de la famine, ou encore récemment, ce que fut l’attitude du Président Issoufou en 2011, alors que les terroristes s’apprêtaient à envahir Bamako, ce que les Colonels de salon prompts à donner des leçons de gouvernance, n’avaient su éviter.

Hier comme aujourd’hui, le comportement des dirigeants nigériens reste uniquement motivé par la conviction qu’entre les peuples nigériens et maliens, il existe une communauté de destin qui va au-delà de l’Histoire et de la géographie et qui oblige par conséquent, nos peuples à rester solidaires, et ce en tout lieu et en toute circonstance. Jamais, les dirigeants du Niger n’avaient perdu de vue que les problèmes du Mali étaient aussi ceux du Niger et réciproquement. C’est au nom de cette vision qu’ils estiment être en devoir de ne pas rester indifférents à la situation qui prévaut dans ce pays frère.

En tout état de cause, le pays de SOUNDIATA KEITA attend de ses dirigeants qu’ils soient à la hauteur des défis qu’ils sont censés relever et non qu’ils se livrent à des attaques qui ne les honorent guère et qui constituent autant de salissures sur le noble héritage que les ancêtres leur ont légué.

Le Niger, quant à lui, saura une fois de plus réaffirmer son amitié et sa solidarité indéfectibles au Mali. Il saura toujours faire la différence entre les opinions du Peuple Malien et celles portées par ceux qui ont accidentellement la charge de le représenter.

Vive l’amitié entre le Peuple du Niger et le Peuple du Mali.

𝗡𝗶𝗮𝗺𝗲𝘆, 𝗹𝗲 𝟮𝟱 𝘀𝗲𝗽𝘁𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟮

𝗣𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗕𝗘𝗡/ 𝗢𝗝𝗧, 𝗹𝗲 𝗰𝗱𝗲 𝗣𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁

𝗗𝗮𝗼𝘂𝗶 𝗔𝗛𝗠𝗘𝗧𝗧 𝗕𝗔𝗥𝗜𝗡𝗚𝗔𝗬𝗘