Au Sommet des Chefs d’Etat de l’U.A sur le terrorisme et les coup d’Etat : Le président Bazoum fait un diagnostic sans complaisance

 

Le Président de la République SEM. Mohamed Bazoum a pris part du vendredi 27 au samedi 28 mai 2022 au Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine qui s’est tenu à Malabo (Guinée Equatoriale).

Il s’est agi du sommet humanitaire extraordinaire et la conférence des donateurs se tient dès ce vendredi 27 mai et du Sommet extraordinaire sur le terrorisme et les Changements Anticonstitutionnels de Gouvernement (UCG) le 28 mai.

Ces deux rencontres au sommet sont l’urgence et d’une grande importance capitale dans la vie politique et sociale de notre continent au regard des menaces urgentes que font peser les questions en débat sur le développement économique et social du berceau de l’humanité.

Dans son discours d’ouverture le Président en exercice de l’UA S.E.M Macky SALL a annoncé la mise en place d’un fond humanitaire africain auquel le Niger participera à hauteur d’ un million de dollars, le Sénégal 3 millions de dollars, le Gabon 200 mille dollars, la Côte d’Ivoire 2 millions de dollars, la Guinée Equatoriale 30 millions de dollars etc…

En prenant la parole le Président Bazoum a détaillé la situation des déplacés internes au Niger et les efforts du Gouvernement pour les ramener chez eux, notamment dans la région de Diffa. Le Chef de l’Etat a annoncé également le début d’une grande campagne de retour des déplacés internes au Niger courant mois de Juin dans la suite de ce qui a été fait en 2021.

La session de Malabo a procédé à une évaluation des menaces persistantes que sont le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement ainsi que celle des mécanismes de réponse actuels. Elle a également décidé des actions et mesures spécifiques nécessaires pour renforcer la sécurité collective des États membres confrontés au terrorisme et à l’extrémisme violent.

Le Président Bazoum dans son intervention a donné les raisons qui expliquent cette corrélation entre Terrorisme et Changement anticonstitutionnel de pouvoir au Sahel principalement et les conséquences du terrorisme sur les institutions de nos États, déjà fragiles. « Dans le contexte de nos démocraties entachées assez souvent de pratiques de gouvernance pas toujours vertueuses, de logiques d’éternels bras de fer entre pouvoirs et oppositions, de l’activisme de sociétés civiles hyperpolitisées et de mal vivre de la jeunesse, des militaires peuvent aisément se poser en sauveurs de la nation. Mais à l’expérience, au vu de ce qui s’est passé jusqu’ici, ces militaires en déstabilisant les institutions affaiblissent les États et renforcent les groupes terroristes » a-t-il dit notamment.

Il en ressort de ce discours, que les raisons qui sous-tendent les derniers coups d’Etat en Afrique de l’ouest ne sont pas forcément adossés à une efficacité dans la lutte contre le terrorisme et face à la réalité, ces coups d’état ont plutôt contribué à déstabiliser encore plus les armées de ces pays et ainsi faire gagner du terrain aux terroristes malheureusement. Les interventions des militaires sur la scène politique et le terrorisme semble se fournir mutuellement les ‘’raisons’’ d’exister.

En effet, tout en décrivant le terrorisme qui sévit au sahel comme « un phénomène plutôt rural » le président Bazoum lui reconnait un impact à « retentissement de portée générale » et « un effet corrosif sur le prestige des gouvernements en place ». Cette portée est accentuée par notamment « les images des populations terrorisées fuyant en masse leurs villages » et sont à l’origine du « sentiment d’impuissance généralisé qui en résulte porte une atteinte grave à leur légitimité et rend ces gouvernements très vulnérables ».

Oumou Gado