Dynamiques genre et droits des femmes au Niger : Les femmes des associations islamiques élèvent la voix

Face à de véritables inquiétudes que posent de plus en plus certaines dynamiques au Niger sur la question du genre et des droits des femmes, les femmes des associations islamiques du Niger élèvent la voix à travers une déclaration rendue publique au cours d’un prêche qui a drainé un nombre important de femmes, le dimanche 8 mai 2022 à la Grande mosquée de Niamey.

Au cours de ce prêche, qui a été l’occasion de développer deux principaux thèmes, à savoir « Gestion des conflits conjugaux » développé par Imam Abdourahamane et « Notion d’équité homme/femme par Malama Sakina », les femmes issues de onze associations islamiques du Niger ont tenu à apporter leur contribution dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix et de la sécurité au Niger. Il s’est agi également de renforcer et de promouvoir l’enseignement des principes fondamentaux de l’Islam ainsi que sa bonne compréhension pour lutter contre le sous-développement, l’ignorance, les extrémismes et la pauvreté ; et de développer un meilleur vivre-ensemble.

Elles ont surtout saisi l’occasion pour rappeler que la protection des droits des enfants et des femmes est un principe de la religion musulmane. Comme l’a d’ailleurs affirmé le Prophète Mouhamed (PSL) dans son sermon d’adieu en ces termes : « Traitez donc bien vos femmes et soyez gentils envers elles, car elles sont vos partenaires et elles sont dévouées envers vous ». Pour les femmes des associations islamiques du Niger, « remettre en cause les acquis et les privilèges que le Tout Puissant Allah a donné aux femmes sera d’une ingratitude manifeste ».

 Du reste, elles rappellent, « avec assistance, à nos frères et sœurs porteurs de projets et/ou plaidoyers de redynamisation des textes et lois contre les Violence Basées sur le Genre et autres violences à l’endroit des femmes, que toute démarche contraire aux principes de notre religion pourrait attirer à notre communauté déjà éprouvée, des lendemains incertains. » « Devant Dieu et devant l’histoire, nul ne doit se charger du péché, de rompre la cohésion, la concorde et la sérénité qui existent entre les femmes de notre pays », martèlent-elles.

A ceux qui oseraient parler en leur nom elles déclarent ceci : « Nous renions ici et récusons tout acteur qui parlerait en notre nom, nous femmes Nigériennes dans ce pays à 99% musulman, sur des textes qui jurent avec nos valeurs ». Les femmes des associations islamiques ont par ailleurs rappelé que le Niger a toujours été soucieux de ses valeurs et de sa culture, lors de la tentative avortée de ratification de la CEDEF, le rejet du Code de la famille et le retrait du Statut personnel, entre autres.

Elles n’ont pas manqué de saluer l’engagement du président de la République, Mohamed Bazoum, en faveur de l’éducation de la jeune fille, avant de formuler la recommandation, selon laquelle, au-delà de l’instruction, « de prendre en compte la protection physique et morale de la jeune fille et des femmes dans un milieu hostile et défavorable ».

Tout en interpellant les élus du peuple, « de maintenir leur clairvoyance et la fidélité avec la population qu’ils représentent, de rejeter tout texte contraire à nos valeurs islamiques et à nos bonnes mœurs », elles ont lancé un appel à toutes le forces vives de la nation afin « de consolider l’unité nationale, promouvoir la quiétude, la cohésion et la justice sociale avant d’avoir des pensées particulières à toutes les victimes d’insécurité, de violence et de difficultés humanitaires ».

Almoustapha Aboubacar