Le Samedi 07 Mai 2022, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a procédé au lancement des manifestations commémoratives de la journée de la concorde à Tchintabaraden. Cette cérémonie qui devrait se tenir le 24 Avril dernier, a été reportée à cause du mois de Ramadan.
A Tchintabaraden, SEM Ouhoumoudou Mahamadou a rencontré tous les chefs de tribus et groupements, les cadres de commandement de la région et les forces de défense et de sécurité autour de la paix, la sécurité et cohésion sociale. Tour à tour, le Premier ministre a partout déclaré face à ses interlocuteurs que la paix n’a pas de prix et la cohésion sociale est le meilleur rempart contre les conflits et l’insécurité.
Après les allocutions de bienvenue du Gouverneur de la région de Tahoua M. Issa Moussa et du Maire de Tchintabaraden, dans son allocution de lancement des manifestations commémoratives de la journée de la concorde, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a mis en exergue les actions et la stratégie de l’Etat pour consolider les acquis de la paix retrouvée.
« La présente cérémonie devrait se dérouler le 24 Avril comme de coutume, mais en accord avec les organisateurs nous avons décidé de la différer et de l’organiser aujourd’hui car le 24 Avril tombait en plein milieu du mois sacré de Ramadan et bon nombre d’invités n’auraient pas pu faire le déplacement en raison de leurs obligations religieuses », a précisé le Premier ministre.
Et ce, parce que cette fête nationale, la commémoration du 24 Avril mérite d’être célébrée avec beaucoup d’éclat, et la participation d’un grand nombre de nos compatriotes aux festivités dans la paix, la joie et la fraternité, selon le Premier ministre.
« Cette journée du 24 avril est un moment historique inoubliable pour notre pays, rappelant à la fois des souvenirs douloureux du conflit armé déclenché par une partie de nos concitoyens contre l’Etat central, au début des années 1990, mais surtout le souvenir d’une paix retrouvée et la réconciliation nationale affirmée avec force et de façon résolue avec la signature, le 24 avril 1995 des Accords de paix, entre les mouvements armés Touaregs et le Gouvernement », a martelé Ouhoumoudou Mahamadou.
‘’Pour avoir fait l’expérience d’un conflit, nous avons compris que rien ne vaut la paix, la solidarité et le vivre ensemble. Rien ne vaut la concorde et la coexistence pacifique, qui sont autant de conditions nécessaires au développement économique et social de notre cher pays’’, a déclaré le chef du gouvernement devant une foule de pasteurs en liesse.
Pour consolider les acquis, le Premier ministre a mis en évidence la stratégie de l’Etat : « La paix retrouvée devra être maintenue, consolidée et renforcée quotidiennement. C’est pourquoi le Gouvernement, afin de pérenniser les acquis d’une paix durable, a créé des institutions étatiques comme la Haute Autorité à la consolidation de la paix et la stratégie de sécurité et de développement dans les zones sahélo-sahariennes ».
Après avoir rappelé aux populations la stratégie de l’Etat pour accompagner le développement socioéconomique des zones nomades, le Premier ministre a bien voulu terminer son speech en prodiguant un conseil aux populations : « Cependant je voudrais rappeler que la sécurité est l’affaire de tous. Bannissez toutes attitudes de complicité active ou passive avec les ennemis de la paix. Encouragez et faites la promotion des actions et attitudes favorables à la paix la concorde et la quiétude sociale. Soyez vigilants et informez les FDS sur toutes les situations suspectes ».
Quant au Président de la Haute autorité de la consolidation de la paix, le général Mahamadou Abou Tarka, a fait la genèse des accords de la paix et en mettant en évidence la stratégie de l’Etat du Niger à travers la HACP. « Voilà vingt-sept (27) ans que le Gouvernement du Niger et l’Organisation de la Résistance Armée (ORA), signaient les accords de paix, le 24 avril 1995 à Niamey. Ces accords mettaient ainsi fin à près de quatre (4) années de guerre. Permettez-moi de rappeler les principes qui ont guidé la démarche des Gouvernements de l’époque qui ont fait le choix du Dialogue et de la résolution pacifique du conflit et non celui de l’utilisation de la force dans un conflit interne à notre pays ».
En abordant les causes du terrorisme, le général Tarka a déclaré : « la lutte contre le terrorisme ne se résume pas seulement à une affaire militaire. Les études l’ont montré, la majorité de jeunes qui rejoignent les groupes terroristes le font pour des raisons économiques. Il y’a une véritable crise de la campagne avec la dégradation de l’environnement et la compétition pour les terres entre les communautés ».
Selon le général Abou Tarka : « Il faut donc combiner la sécurité et le développement, la réponse militaire et la réponse économique. Mais ces deux réponses ne peuvent à elles seules venir à bout de la crise sans changer de manière radicale notre gouvernance, sans une administration qui met au centre de ses préoccupations l’intérêt des citoyens. En particulier dans les zones rurales, où les citoyens ignorent leurs droits élémentaires, les représentants de l’Etat doivent se garder de commettre des abus. Car l’injustice, le déni du droit, les atteintes à la dignité de la personne sont des ressorts de la révolte. Nous devons reconnaître avec beaucoup de lucidité que certains actes de la mal-gouvernance ont pu pousser nos compatriotes à rejoindre les mouvements terroristes ».
En marge de cette manifestation, à Tchintabaraden, le Premier ministre a visité le tribunal d’instance de Tchinta où se dérouleront, pendant 5 jours, les audiences foraines pour l’établissement des pièces d’identité aux populations.
A cette occasion, le Premier ministre était accompagné des responsables des institutions de la République, des députés nationaux, du ministre d’Etat à la Présidence, M. Rhissa Ag Boula, du ministre de l’équipement, M. Gado Sabo Moctar, du ministre de la justice M. Mohamed Ikta, du ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, M. Dardaou Zeinadou, du ministre délégué auprès du ministre d’état, ministre des affaires et de la coopération, M. Youssouf Mohamed El Moctar.
Abdoul Aziz Moussa, envoyé spécial