Le Président de la République, SEM Mohamed Bazoum effectue ce jeudi 31 mars 2022 pour deux jours, une visite de travail et d’amitié en République fédérale du Nigéria. Le renforcement de la coopération bilatérale entre le Niger et le Nigéria est au centre de cette visite d’État, avec à la clé, plusieurs sujets multidimensionnels.
La présente visite du Chef de l’État fait suite à une première visite déjà effectuée, auprès de son homologue SEM Muhammadou Buhari, aux lendemains de son investiture à la tête du pays. Elle s’inscrit dans cette veille tradition d’amitié liant les deux pays.
À Abuja, dans la capitale fédérale du Nigéria, Mohamed Bazoum aura à aborder avec son hôte, des questions de sécurité, de l’économie, ainsi que des énergies. C’est pourquoi, lors de ce déplacement, le Président est accompagné des ministres des affaires étrangères et de la coopération, de la défense nationale, du commerce, des transports, du pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables.
Dans le domaine sécuritaire, les deux pays sont confrontés aux attaques récurrentes des mouvements terroristes de Boko Haram au Nord-est du Nigéria et aux groupes armés au Nord-ouest. Les deux dirigeants ainsi que leur délégation, entendent aborder le banditisme transfrontalier, notamment entre les États de Zamfara, Katsina, Sokoto dans la partie nigériane et les régions de Maradi et Tahoua, dans la partie nigérienne. Également attendu au menu des entretiens, la question du foyer terroriste Boko Haram circonscrit dans l’État du Borno, avec les attaques sporadiques dans la région de Diffa.
D’autres groupes armés se sont ajoutés à ceux-là, en s’adonnant à des vols de bétails, des rapts de personnes avec demande de rançon et de crimes contre les populations.
Face à cette situation, la mutualisation des moyens aussi bien que des forces des deux pays, est plus qu’indispensable.
Au volet économique, aucun détail ne sera négligé, lors de cette visite de travail et d’amitié dans ce grand voisin avec qui le Niger partage près de 1500 km de frontière. À cet effet, les deux Chefs d’État entendent évoquer les difficultés liées aux échanges bilatéraux, le projet structurant du chemin de fer Kano-Maradi d’un coût de 1,96 milliards de dollars, une belle initiative pouvant offrir une opportunité commerciale aux entrepreneurs et commerçants nigériens.
Autre sujet aussi vital pour l’économie nigérienne, c’est la question énergétique. Largement dépendant de l’importation de l’énergie électrique, en provenance du barrage de Kaindji au Nigéria, le Niger qui importe 75% de sa consommation, entend explorer d’autres pistes de production en électricité, en tablant sur le barrage de Kandadji en construction, ou encore le fossile, l’éolien et le solaire.
Sur le plan pétrolier, le Niger qui affiche déjà son ambition pour passer de 20 000 baril par jour, à 110 000 barils, espère s’inspirer de l’exemple du géant nigérian, parmi les premiers pays producteurs de l’or noir sur le continent.
Koami Agbetiafa