Les Forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes ont multiplié les hauts faits d’armes, sur toute la ligne, depuis le début des hostilités dans la lutte contre le terrorisme. A comparer avec leurs frères d’armes de la sous-région, nos Forces armées méritent tous les hommages de la République. Le Chef de l’Etat a brossé un état des lieux reluisant de nos FDS à l’occasion de sa conférence des cadres, tenue le vendredi 25 février dernier.
Ces succès éclatants sont la conséquence directe et immédiate d’un faisceau de facteurs favorables. Il s’agit particulièrement de la réorganisation de la stratégie, du commandement et de l’entrée en scène des vecteurs aériens, acquis récemment. Cette nouvelle stratégie de guerre est payante parce qu’elle a permis d’inverser radicalement la tendance qui était, pendant un moment, défavorable aux forces loyalistes.
Plusieurs prouesses sont à mettre à l’actif de nos Forces armées. A plusieurs reprises, des terroristes ont été tués et leurs moyens de guerre détruits ou récupérés. Cerise sur le gâteau, plusieurs autres terroristes ont été faits prisonniers. Ils sont passés aux aveux sur leur mode opératoire et même leurs mécanismes de financement. D’importants documents ont également été obtenus.
En somme, des mines d’informations précieuses pour le camp ami. Et de prouesse en prouesse, grâce à la nouvelle dynamique offensive en coalition avec nos alliés, presque chaque jour, les échos du front font état des terroristes neutralisés et de leurs moyens de nuisance détruits. Ces succès ont été enregistrés sans aucun dommage humain pour nos Forces et celles des alliées de l’opération Barkhane.
Des opérations particulièrement efficaces sont à l’œuvre. Elles ont été énumérées avec espoir par le Président Mohamed Bazoum, à l’occasion de la conférence des cadres du vendredi dernier. Il s’agit entre autres, de l’opération Saki 2, de l’opération Almahaw à Wallam, de l’opération Chara à Tillia, de l’opération Niyya à la Rive droite, de l’opération Damissa à Dosso, de l’opération Farautabuchia à Maradi, de l’opération Yarti à Tillabéry (EST), de l’opération Fassa dans l’Anzourou, un bataillon du G5 Sahel à Bankilaré et bien sûr des autres Forces spéciales qui opèrent à Diffa avec un succès éclatant.
Nos FDS doivent être célébrées pour leur efficacité, leur professionnalisme et l’honneur qu’elles font une fois de plus au peuple nigérien. Les prouesses sur le terrain vont se poursuivre surtout avec la livraison prochaine des moyens aérien et logistique de pointe pour le combat.
Quant au projet de redéploiement des Forces Barkhane et Takuba au Niger, il sonne le glas du terrorisme sur le territoire nigérien. Tout ceci annonce la mort prochaine du terrorisme dans notre espace du Sahel. On ne peut s’empêcher de dire : vive les FDS nigériennes.
Dépassionner le débat
Il faut dépassionner le débat sur le redéploiement des Forces Barkhane et Takuba au Niger. A la différence du Mali qui est le maillon très faible de la lutte anti terrorise, le Niger s’en sort déjà pas mal. A coup sûr, avec la présence de ces forces européennes, le problème sécuritaire dans la région de Tillaberi sera stoppé, puisque c’est l’absence de l’armée malienne à nos frontières qui impacte dangereusement le Nord Tillaberi.
Du moment où le président Bazoum a également pris la précaution de demander le quitus de l’Assemblée nationale, il n’y a rien à redire. Autant les autorités maliennes ont fait librement leur choix de partenaire, autant il incombe aux autorités du Niger de décider de ce qui rime avec les intérêts du Niger. Qui plus est, les autorités putschistes du Mali n’ont pas plus de légitimité que celles du Niger.
Au Mali, la junte est dans une posture de victimisation où on rejette à 100%, la responsabilité du pourrissement de la situation sécuritaire à la France et aux autres. Pourtant, il est évident que l’armée malienne fait partie du problème de la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays.
Elle a été incapable de faire face aux terroristes. Elle a lamentablement échoué n’eût été l’intervention de la Force Serval et ses alliés (dont le Niger et le Tchad) qui ont préservé l’essentiel. Depuis 19 mois que la junte est là, en dehors de la propagande populiste et la défiance des partenaires, les maliens attendent encore de voir à quel saint se vouer.
La junte malienne joue un petit jeu dans l’optique de s’incruster au pouvoir. A preuve, c’est un mandat de 5 ans que Goita voudrait s’octroyer pour satisfaire sa boulimie du pouvoir. Il fait le pari de réinventer la roue. On le comprend, il est dans une posture, une situation exceptionnelle, synonyme d’aventure et d’incertitudes.
Les autorités nigériennes n’étant pas dans la rêverie inadaptée comme la junte malienne, pensent qu’il faut éviter des décisions impensées, de l’imagination stérile face à la réalité têtue. C’est pourquoi, il faut un débat national pour décider sereinement de la conduite à tenir face au défi terroriste.
Nul doute que les avis sont très mitigés. A bien entendre les uns et les autres, l’on a l’impression que chaque camp détient la vérité. Et justement, c’est parce que le phénomène est assez complexe qu’il faudrait savoir raison garder pour débattre sereinement de la situation. Pour ce faire, il n’est pas nécessaire de mettre de l’huile sur le feu. Il faut simplement être dans une posture dialogique en défendant ses arguments. Je dis simplement à mes concitoyens, dépassionnons le débat car quelle que soit la décision qui va prévaloir, l’Histoire jugera.
Tiemogo Bizo
Niger Inter Hebdo N°57 du Mardi 28 Février 2022