Comme chaque année les femmes du monde entier vont commémorer, le 8 mars, la journée internationale de la femme. Journée qui est, pour cette année encore, une journée de lutte pour les droits des femmes. La Journée internationale des femmes, le 8 mars 2022 (JIF 2022), s’inscrit sous le thème de « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable » – en reconnaissance de la contribution des femmes et des filles du monde entier qui mènent l’offensive quant à l’adaptation et la réponse aux changements climatiques et à leur atténuation, en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes les personnes.
Pour comprendre ce thème, il est nécessaire de connaitre les origines de la journée internationale des droits des femmes : un devoir de mémoire s’impose, surtout pour nous autres femmes socialistes. En effet c’est en 1910 lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, que Clara Zetkin proposa une journée internationale de la femme, idée qui fut renforcée le 23 février 1917 lors d’une manifestation d’ouvrières en Russie. Toutefois, il y a lieu de noter que le mouvement dirigé par Clara Zetkin, journaliste de l’Allemagne, a démarré en 1907 lorsque 58 femmes déléguées venues des pays d’Europe et d’Outre-Mer se rencontrèrent pour la première conférence des femmes socialistes et décident d’établir un secrétariat international sous la direction de Clara Zetkin, qui marqua la création de l’Internationale Socialiste des Femmes. Cette première conférence adopta une résolution sur le droit de vote des femmes, résolution qui devint le point de départ de luttes inlassables pour les droits politiques des femmes.
Le mois de mars des années qui suivirent la proposition de Clara Zetkin fut marquée par diverses manifestations dans différents pays du monde pour réclamer, d’abord le droit de vote pour les femmes, ensuite les droits politiques et la fin de toute discrimination à l’égard des femmes. Dans les années 70, le mouvement féministe s’empare de cette date symbolique du 8 mars. Ce n’est qu’en 1975 que l’Assemblée Générale des Nations Unies proclamât l’année internationale de la femme et la Décennie des Nations Unies pour la femme (1976-1985). Et, en 1977, l’Assemblée Générale des Nations Unies demanda à tous les pays de la planète de s’efforcer de créer les conditions favorables à l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et à leur pleine participation sur un pied d’égalité, au développement social (résolution 32/142).
La lutte engagée par les femmes socialistes est reconnue et devenue désormais celle des femmes du monde. L’ONU a célébré le 8 mars, journée internationale de la femme pour la première fois en 1975. Ainsi, cette journée est devenue une reconnaissance du monde entier pour l’équité, l’égalité, la paix internationale et le développement durable.
Tant que l’égalité n’est pas atteinte, le 8 mars continue d’être célébré. Il continue d’être célébré, par devoir de mémoire, car, la lutte des femmes pour leurs droits, c’est toute l’année. Car, l’égalité que nous prenons n’est pas tant une égalité numérique, mais, une égalité de conditions, une égalité de situation, une justice équitable, un mieux-être égalitaire pour tous, fille et garçons, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes.
Le retard des femmes sur tous les plans est profond. Même quand on reconnaît le bien fondé et la nécessité, ce n’est pas demain que l’égalité va être consacrée. Car, tant qu’il y a encore des femmes qui courbent l’échine sous le poids des tâches domestiques, tant qu’il y a encore des filles qui ne sont pas scolarisées, le fossé va continuer à se creuser.
Faire progresser les droits des femmes dans le contexte de la crise climatique et de la réduction des risques de catastrophe est l’un des plus grands défis mondiaux du XXIe siècle. Les problèmes liés aux changements climatiques et à la durabilité ont eu et continueront d’avoir des répercussions graves et durables sur notre environnement et sur le développement économique et social. Celles qui sont parmi les plus vulnérables et marginalisées en subissent les retombées les plus graves. Les femmes sont de plus en plus reconnues comme étant plus vulnérables aux impacts du changement climatique que les hommes, car elles constituent la majorité des personnes pauvres de la planète et sont davantage dépendantes des ressources naturelles qui sont les plus menacées par le changement climatique.
En même temps, les femmes et les filles sont des leaders et responsables du changement œuvrant efficacement et puissamment en faveur de l’adaptation aux changements climatiques et de leur atténuation. Elles participent à des initiatives de développement durable dans le monde entier, et leur participation et leur leadership se traduisent par une action climatique plus efficace. Il est essentiel de continuer à explorer les opportunités à exploiter, ainsi que les contraintes à surmonter, dans les moyens d’action mis à la disposition des femmes et des filles pour qu’elles fassent entendre leur voix et jouent un rôle égal dans la prise de décisions liées au changement climatique et à la durabilité, en vue d’atteindre un développement durable et une plus grande équité de genre. Sans la prise en compte des femmes aujourd’hui, un avenir durable et un avenir équitable restent hors de notre portée.
Depuis des années, les femmes de toutes les contrées du monde réclament justice contre la discrimination qu’elles subissent fondée sur le sexe.
Malgré l’engagement de la communauté Internationale depuis les années 70 pour rétablir les droits des femmes et faire de l’égalité une réalité constante, l’objectif est loin d’être atteint.
Cette année 2022 encore la même revendication revient pour commémorer la Journée Internationale de la Femme le 8 mars sous le thème << l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable >>.
Peut-on assurer un avenir durable à nos sociétés sans prendre en compte les efforts et préoccupations des femmes ?
Quoi qu’il en soit les défis de l’égalité entre l’homme et la femme sont énormes. Les droits de la femme continuent d’être bafoués car la supposée infériorité de celle-ci est un préjugé qui reste encore dans les esprits ; donc, il ne suffit pas que les pays changent leurs lois, encore faut-il que les mentalités évoluent.
Comment s’y prendre pour changer les mentalités et comportements ?
Cela arrivera sûrement :
- par une prise de conscience de sa capacité au service de développement ;
- par la culture qui modifiera nos anciennes pratiques négatives.
Plus les femmes sont libres et indépendantes, plus le monde évolue dans la paix et la prospérité. Sans risque de se tromper, l’égalité des chances et traitements dans tous les domaines de la vie sociale entre les deux sexes est le seul gage pour un développement durable.
Nous devons donc passer inéluctablement de l’égalité de jure à l’égalité des faits pour éliminer la pauvreté, réduire les maladies liées à la santé de la reproduction, l’analphabétisme, faire face aux effets des changements climatiques.
Cela n’est possible que par la remise en cause de quelques processus inconscients, lesquels influent la marginalisation des femmes dans les sphères de prise de décisions aux foyers, lieux de travail, politique.
Aussi, est-il urgent de prendre les actions ci-après :
Au niveau des Nations Unies :
- investir davantage pour l’autonomisation économique des femmes et filles,
- prendre des engagements fermes sur la question des changements climatiques afin de minimiser les effets y afférents.
Au niveau des Etats :
- allouer des budgets conséquents dans les secteurs vitaux (l’éducation, la santé, l’eau, l’électricité, l’agriculture).
- prévenir les violences basées sur le genre,
- assurer une gouvernance sécuritaire pointue.
Au niveau de l’Internationale Socialiste :
- agir pour un monde plus équilibré avec un développement basé sur une longue vie, un bon savoir et savoir-faire, un accès aux ressources de base pour aider les 2, 8 milliards des personnes qui vivent avec moins de 2 dollars par jour.
Enfin, les femmes doivent prendre conscience de leurs potentialités pour contribuer à la réalisation du développement durable basé sur le social, l’économie et l’environnement.
Cette prise de conscience doit être nécessairement accompagnée d’une décision libératrice de l’emprise sociale d’où l’égalité des genres.
En mémoire aux femmes pionnières de l’Internationale Socialiste des Femmes, l’Organisation des Femmes Tarayya (OFT) vous invite à faire de tous les jours de l’année, des 8 mars, des journées de « lutte pour des droits garantis et protégés, des journées de lutte pour l’égalité ». Et pour cela, nous nous inscrivons pour la scolarisation et le maintien des filles à l’école, pour l’éducation, l’autonomisation des femmes et leur droit sur l’environnement et le changement climatique. Car, c’est ensemble, femmes rurales et femmes citadines, que nous pourrons transformer ce monde !
OFT Organisation des Femmes Tarayya