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Mahamane Ousmane : L’esprit dans les nuages

 

 

Le candidat malheureux au second tour de la présidentielle du 21 février 2021, Mahamane Ousmane, continue de rêver quant à l’issue de son action engagée devant la Cour de justice de la CEDEAO. Dans son recours porté devant cette juridiction, le président du RDR Tchanji conteste les résultats de la présidentielle passée et réclame une victoire avec 55,77% de suffrages.

« Je me réjouis de l’évolution de ma plainte devant la Cour de justice de la CEDEAO », a-t-il déclaré dans un point de presse qu’il a co-animé, le 19 février dernier à Niamey, avec son avocat, Me Lirwana Abdrahamane. Sont-ils dans les secrets de cette Cour jusqu’à se « réjouir de l’évolution de leur plainte » ?  Ou bien une façon d’attirer l’attention des nigériens sur une cause qui ne fait rêver personne ?

« C’est juste un faux espoir », rétorquent des juristes pour qui, « la Cour de justice de la CEDEAO n’a aucune compétence à juger des « résultats d’une élection organisée dans un des pays membres de la communauté », à plus forte raison, remettre en cause, dans le cas d’espèce, « les résultats globaux définitifs du second tour de la présidentielle, jugés et proclamés par la Cour constitutionnelle dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours ». En somme, des prédilections qui prouvent à suffisance que Mahamane Ousmane et son avocat ont l’esprit dans les nuages.

Ousmane vers sa déchéance ?

Le président du RDR Tchanji fonce droit vers sa déchéance politique. Surclassé par Tahirou Saidou, dit « Parc 20 » du Moden Fa Lumana qui devient officiellement  le chef de file de l’opposition politique nigérienne, un statut que convoitait Mahamane Ousmane, au regard de l’incertitude qui entoure son recours devant la Cour de justice de la CEDEAO, voila que l’homme, qualifié de « démocrate », tourne casaque, pour faire l’éloge des coups d’Etat en Afrique.

Mahamane Ousmane que la démocratie a tout donné, jusqu’à présider aux destinées du Niger pendant un certain temps, se réjouissait même des renversements des régimes démocratiquement élus dans certains pays de la sous région qu’il a nommément cité (Mali, Guinée, Burkina Faso) où les milliaires ont pris le pouvoir.

Ses propos malpropres, tenus le 19 février dernier, dans lesquels il se réjouie des coups d’Etat intervenus dans les pays cités plus haut, sont à la limite « indignes » d’un homme politique qui a eu, grâce à la démocratie, à occuper les hautes fonctions du président de la République.

Dans ses propos, Mahamane Ousmane a fait ouvertement un appel du pied pour une interruption de l’ordre constitutionnel normal, devenue une obsession pour lui, depuis sa débâcle au second tour de la présidentielle passée. Cet appel à l’insurrection lancé par Mahamane Ousmane n’aurait aucun écho. L’homme ne fait que prêcher dans le désert, car aucun nigérien, soucieux de la stabilité du pays ne saurait lui prêter une oreille attentive. Tout comme au niveau de la majorité parlementaire actuelle qui n’est pas « une majorité sans âme » à laquelle Ousmane et les siens ont appartenu à une certaine époque de l’histoire politique de notre pays. L’homme continuera à rêver et à demeurer dans les nuages, jusqu’à atteindre sa déchéance totale.

Oumar Issoufa

Niger Inter Hebdo N°56 du 22 Février 2022