Les 199 briques de cocaïne d’un poids total de 214,63 kg ont été incinérées le mardi, 25 janvier 2022, au cours d’une cérémonie ayant réuni le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux Ikta Abdoulaye Mohamed, le Procureur de la République Chaibou Moussa, le Directeur Général de la Police Nationale, l’OCRTIS, la Police Scientifique et, en appui, des Agents d’Interpol. L’incinération s’est déroulée suivant un mode opératoire long et méticuleux qui a commencé dès 11 heures le matin mais qui ne pris fin que tard dans la soirée à 17 heures. Une première au Niger en matière de destruction des drogues saisies par les forces de défense et de sécurité.
Une à une, les 199 briques de cocaïne ont été testées et analysées en présence des médias nationaux et internationaux puis, comptées et recomptées avant d’être incinérées en présence de plusieurs personnalités civiles et militaires.
Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui a présidé la cérémonie d’incinération, a, en prenant la parole pour lancer le processus d’incinération, d’abord rappelé que les 199 briques de cocaïne « ont récemment été saisies par nos forces de défense et de sécurité dans le cadre de leurs activités de contrôle et de répression des trafics illicites de drogues et autres produits stupéfiants ».
En effet, cette quantité record de drogue a été saisie le 2 janvier 2022 dans le véhicule de service du Maire de Fachi, une Commune Rurale du département de Bilma au Niger. Le Maire indélicat et ses complices (son chauffeur et un opérateur économique de Maradi) ont été transférés à Niamey par vol spécial, tôt le lendemain, le 3 janvier 2022.
« Cette quantité importante de drogue a fait l’objet de scellé déposé au greffe du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey », a précisé Ikta Abdoulaye Mohamed.
L’incinération de celle-ci est en parfait accord avec l’Ordonnance n˚ 99-42 du 23 septembre 1999 relative à la lutte contre la drogue à son article 142 qui stipule que : « sauf dans les cas où la conservation des plantes et des substances saisies est absolument indispensable à la procédure, l’autorité judiciaire ordonne et fait exécuter dans les plus brefs délais, après la saisie ou après le prélèvement d’échantillons : – la destruction complète des autres plantes et substances qui doit être réalisée immédiatement et par les moyens les plus appropriés, en présence d’un représentant de l’autorité judiciaire et des membres d’une commission dont la composition est fixée par arrêté du Ministre de la Justice ; dans les cas où la conservation des plantes ou substances aura été jugée indispensable à la procédure, leur remise ou leur destruction sera devenue définitive. Les remises et les destructions sont constatées par un procès-verbal qui indique avec précision les étiquettes des scellés ou les mentions portées sur leurs emballages sont annexées au procès-verbal qui est signé par toutes les personnes qui ont participé à la remise ou à la destruction ou y ont assisté ».
Selon le Ministre, « la récurrence des trafics des drogues, au-delà de l’image négative qu’elle renvoie de notre pays, est source d’insécurité du fait notamment des moyens considérables qu’elle génère et qui servent à alimenter les groupes armés terroristes qui écument la sous-région ».
Les effets de la consommation et le trafic de la drogue sont dévastateurs sur l’économie d’un pays, la santé de sa population et de sa jeunesse. Tous les moyens doivent, alors, « être déployés pour lutter contre les trafics auxquels la drogue donne lieu », d’après Ikta Abdoulaye Mohamed.
Juste après son intervention, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a procédé à une incinération symbolique des 10 premières briques de drogue testées et analysées.
Les tests et analyses des autres briques ont continué pendant les heures qui ont suivi, sous la conduite des agents de la police scientifique appuyés par Interpol.
Quand, enfin, vint le moment fatidique de l’incinération globale de l’importante quantité de drogue, toutes les briques furent placée sur un gros tas de bois et furent, là, aussi, recomptées. Le processus prit fin par un immense incendie qui consuma la dangereuse substance estimée à plus de 11 milliards de F CFA.
Bassirou Baki Edir