La CAP2021/ACC/FRC et Alliés a rendu publique une déclaration le 8 janvier 2022 pour faire l’étalage de ses états d’âmes en lien avec la situation politique, sociale et économique du pays. Le moins qu’on dire dire, cette déclaration met en évidence l’opportunisme et l’anachronisme de l’opposition nigérienne tant elle a perdu le sens de la réalité.
A la Maison de Culture Diado Sékou où s’est tenue cette déclaration, ont brillé par leur absence les pontes du Moden Fa Lumanan Africa, du MPN Kishin Kassa et bien d’autres animateurs de l’opposition politique nigérienne. Signe de la division qui règne au sein de la coalition créée pendant les élections de 2021. Dans cette déclaration cousue d’artifices, l’opposition politique nigérienne a commencé par faire l’étalage de tout son ressentiment vis-à-vis de l’ex-Président de la République Issoufou qui, on se rappelle, était à la tête du pays quand eurent les élections présidentielles qui ont porté le Président Mohamed Bazoum au pouvoir.
Face à la culture démocratique du Président Issoufou, elle n’a pas pu faire le poids, il faut bien le souligner, car à l’issue du processus électoral qui a eu cours de 2020 à 2021, elle était ressortie groggy, brisée et mise en pièces qu’il est difficile pour elle de se relever et de reprendre des forces.
« Voici bientôt onze ans que monsieur Issoufou Mahamadou est Président du Niger dans une logique qui tend à mettre fin à la République et à la Démocratie pour lui substituer une autre morale », s’est-elle lamentée comme si l’ex-Président est encore en exercice.
L’opposition dans sa petite logique…
S’estime-t-elle être allée en compétitions électorales plutôt face à Issoufou ? Comme atteinte d’une myopie incurable, elle a égrainé tout un chapelet de difficultés dans lesquelles, d’après elle, a été plongé le Niger dans le cadre de cette espèce de continuité du pouvoir de son adversaire premier.
Elle rappelle ce qui pour elle constitue une « honteuse et triste usurpation des résultats de toutes les élections qu’ils ont organisées et particulièrement de l’élection présidentielle de février 2021 dont les conséquences continuent d’entretenir et d’amplifier une crise politique postélectorale sans précèdent dans notre pays ».
Par ce qui précède, l’opposition politique nigérienne balaie d’un revers de la main sa responsabilité dans la crise qui s’est produite suite à l’échec électoral qui est le sien. Elle fait, ensuite, des invocations pour que soient libérés par le pouvoir Hama Amadou, Autorité Morale du MODEN Fa Lumana Africa, Saidou Tahirou Mayaki, Président de la coordination régionale de Tillaberi du parti, Général à la retraite Moumouni Boureima de la Coordination Départementale Lumana de Gaya, Abdou Mamane Lokoko, Président du MPP MUNA TARE, Amadou Seydou Maiga, Anass Djibrilla, Amadou Arouna et autres prisonniers.
Dans ses lamentations, l’opposition politique nigérienne est revenue sur l’affaire de détournements de fonds au Ministère de la Défense Nationale. Elle considère celle-ci de « scandaleuse et criminelle » et se plaint de la condition de « nos compatriotes civils et militaires, victimes de bandes armées terroristes et du grand banditisme ».
Du pur opportunisme…
Du pur opportunisme qui rappelle toutes les actions de sape qu’elle a orchestrées et entretenues depuis son départ de la majorité en 2013. Faisant feu de tout bois, elle évoque la situation agricole, pastorale et hydraulique née de la faible pluviométrie de la dernière saison, comme si le régime en place a un pouvoir sur la météo et ne se préoccupe pas de la détresse dans laquelle sont nos populations.
Faisant de l’insécurité qui prévaut au Niger du fait du terrorisme une affaire personnelle, elle prétend s’inquiéter de la menace qui, selon elle, pèse sur l’existence même de l’Etat nigérien et se dit préoccupée par « l’installation désordonnée de forces armées étrangères sur notre sol ». Voilà un autre aspect de l’état d’esprit dans lequel végète l’opposition nigérienne qui se pose comme donneuse de leçons.
Elle laisse, par ailleurs, comprendre qu’elle-même a compris « qu’aucune Nation au monde n’a vaincu l’insécurité sans créer les conditions d’unité et de cohésion fortes en son sein ». Comme si la Coalition CAP2021/ACC/FRC et Alliés a oublié la main tendue du Président Bazoum le jour de son investiture à la magistrature suprême le 2 avril 2021.
Malheureusement encore, notre opposition politique n’a qu’une vision partielle, parcellaire et dérisoire de ce qui est et doit être considérée une union sacrée. Elle estime d’une manière simpliste être « convaincue de l’urgence d’une union sacrée au tour du candidat élu SEM Mahamane Ousmane qui par sa sagesse a choisi la voie judiciaire pour régler le contentieux électoral dont l’audience devant la Cour de la CEDEAO est prévue pour le 1er février 2022 à Abuja ».
Comme le ridicule ne tue pas, elle dit être engagée à se battre pour faire aboutir certains objectifs dont elle pense être la seule à en avoir conscience comme, par exemple : « le respect de la souveraineté nationale ; La préservation et la protection de l’intégrité territoriale ; La défense de la démocratie, des valeurs et principes de la République, de l’Etat de droit et des droits humains ; Le respect des règles et principes de bonne gouvernance ; Le respect des libertés individuelles et collectives », etc.
En véritable opportuniste, elle revient sur les manifestations de Téra. Pour tirer la couverture de son côté, elle exige auprès du Gouvernement toute la lumière sur le cas des 3 personnes décédées au cours desdites manifestations. Certes, il faut faire preuve de survie aux yeux de l’opinion publique, mais le contenu de cette déclaration prouve à suffisance que l’opposition a manqué une belle occasion de se taire.
Bassirou Baki Edir
Niger Inter Hebdo N°50 du mardi 11 janvier 2022