Un pré-Sommet des jeunes filles sur l’élimination des pratiques néfastes a été organisé ce 13 novembre 2021 en prélude au 3ème Sommet de Filles Africaines qui, lui, se tiendra du 16 au 18 novembre 2021 à Niamey.
La rencontre a eu lieu au Centre International de Conférences Mahatma Ghandi en présence d’une kyrielle de femmes, jeunes et moins jeunes, sous les yeux de plusieurs dirigeantes des organisations féminines de la société civile, des décideurs politiques, des représentants des partenaires techniques et financiers, des chefs traditionnels et religieux, etc.
C’est avec toutes ces personnalités que les jeunes filles du continent vont échanger et explorer les pistes de solutions aux pratiques néfastes. La cérémonie du lancement officiel du pré-Sommet des jeunes filles africaines a été présidée par Mme Alhahoury Aminata Zourkaleini, Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant en présence de Mme Cissé Mariama Mohamed, Directrice du Département de la Santé, des Affaires humanitaires et du Développement sociale de l’Union Africaine (UA), des présidents des institutions nationales, des députés nationaux, des représentants du corps diplomatique accrédités au Niger et des partenaires techniques et financiers.
Dans l’allocution qu’elle a prononcée pour ouvrir les travaux de la rencontre, la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant a, tout d’abord, expliqué que « l’objectif de ce Pré-sommet est donc de préparer les jeunes pour une participation de qualité au 3e Sommet des Filles Africaines et de rédiger des points forts pour le plaidoyer ». Elle a, ensuite, indiqué que « la cérémonie qui nous réunit aujourd’hui, consacre l’ouverture du Pré-Sommet des Jeunes Filles Africaines et cet important événement va permettre de jeter les bases d’une parfaite réussite du 3e Sommet ».
Selon Mme Alhahoury Aminata Zourkaleini, la question de la Femme et de la Fille est une des priorités de l’Union Africaine dans l’atteinte de l’objectif : ‘’l’Afrique que nous voulons d’ici à l’horizon 2063’’.
Elle a, dans la même lancée, indiqué que beaucoup d’efforts sont fournis par la Commission de l’Union Africaine afin de promouvoir l’égalité des sexes dans le cadre de l’Agenda 2063
Elle a, enfin, précisé cet autre but de la rencontre de ce 13 novembre 2021 : « que les organisations des jeunes soient outillées pour participer activement aux panels et aux réflexions, ainsi qu’à la formulation des recommandations pour la lutte contre les Pratiques Néfastes, y compris le mariage d’enfants ».
De son côté, le Directeur pays de Care International Niger, Mr Ben Mabrouk Abdallah, tout en se félicitant, au nom de la Plateforme ‘’Mettre Fin au Mariage des Enfants (End Child Marriage Now, ECFM)’’, de l’organisation de ce 3e Sommet des Filles Africaines au Niger, a indiqué que celui-ci « nous offre une opportunité unique de rassembler les jeunes et les décideurs africains au Niger pour, non seulement, examiner les progrès réalisés depuis les deux sommets précédents, tenus en Zambie en 2015 et au Ghana en 2018, mais également, analyser les défis et nous engager à les relever ».
Mr Ben Mabrouk Abdallah a souligné que la Plateforme ‘’Mettre Fin au Mariage des Enfants’’ a vu le jour en mars 2017 et constitue, en elle-même, « un cadre de mutualisation et de coordination regroupant plus de 60 organisations nationales, internationales, coopérations bilatérales et multilatérales, les Agences des Nations Unies ainsi que certains départements ministériels notamment celui de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant , engagées pour accélérer l’éradication du mariage des enfants au Niger et la promotion des droits des jeunes filles ».
Il a, en outre, indiqué que lors du lancement de la campagne de l’Union Africaine ‘’End Child Marriage Now’’, « le Niger a fait d’énormes progrès en matière de lutte contre le mariage des enfants. Il reste encore des efforts à déployer car trop de jeunes filles continuent d’être mariées à bas âge dans le monde entier et en Afrique, particulièrement au Niger ou 3 filles sur 4 sont mariées avant leur 18ème anniversaire ».
D’après lui, « cette situation renforce les inégalités de genre avec d’énormes conséquences sur les indicateurs socio-économiques du pays ».
Mr Ben Mabrouk Abdallah a laissé entendre qu’il compte sur Mme la Ministre de la promotion de la femme et de la Protection de l’Enfant afin que « les questions des droits des filles restent au niveau le plus élevé des priorités du gouvernement » nigérien.
Il a indiqué à l’endroit de Mme la Ministre que « les organisations membres de la Plateforme, par ma voix, vous assurent de leur disponibilité et de leur engagement pour que les filles du Niger aient un meilleur avenir qu’être mariées avant l’âge de 18 ans Faire entendre la voix des filles ».
A l’issue de la cérémonie d’ouverture, des groupes ont été constitués pour l’organisation de plusieurs panels portant sur plusieurs thématiques dont, entre autres, ‘’la voix des filles dans la prise de décision pour mettre fin au mariage des enfants et aux mutilations génitales’’, ‘’mettre l’éducation des filles au service de l’Afrique que nous voulons’’, ‘’l’impact de la Covid-19 sur les filles et les femmes : une réponse intégrée’’, ‘’l’amélioration du financement et du partenariat pour mettre fins aux pratiques de néfastes’’, l’engagement des jeunes avec les Etats membres sur l’action et la responsabilité pour mettre fin aux pratiques néfastes’’, ‘’du langage à l’action : lutter contre les stéréotypes et les normes négatifs qui perpétuent les pratiques néfastes » », etc.
Une fois les différents panels terminés, les travaux en plénière procéderont à l’adoption des conclusions qui en sont issues et à l’élaboration des recommandations et des résolutions qui seront soumises à leur tour au Sommet qui se tiendra du 16 au 18 novembre 2021.
Bassirou Baki Edir