Le président Bazoum à Banibangou : La riposte du chef suprême des armées !

Après le drame de Banibangou, la réplique du Président Bazoum n’a pas tardé. Il est allé illico presto témoigner sa compassion et présenter ses condoléances aux familles endeuillées par des individus sans foi ni loi. Comme pour couper l’herbe sous le pied des pourfendeurs de l’Etat et de ses forces de défense et de sécurité, Mohamed Bazoum a marqué la présence de l’Etat en échangeant directement et sans faux-fuyants avec les populations de Banibangou.

« De tous les soucis que nous avons, le souci de l’insécurité dans la région de Tillabéri est la chose qui m’empêche le plus de dormir et sur laquelle je réfléchis le plus », a martelé le président Bazoum faisant ainsi preuve d’un sens d’écoute et de responsabilité à la hauteur de ses fonctions.

Le samedi 6 novembre 2021 dernier, le président de la République SEM Mohamed Bazoum s’est rendu au chevet des populations de Banibangou après l’assassinat de 69 personnes dont le maire de cette localité. Le chef suprême des armées est venu exprimé sa compassion et marqué la présence de l’Etat qui est tenu de tout faire pour garantir la sécurité de tous les Nigériens.

« C’est mon devoir élémentaire que, dans des instants de ce genre, je vienne personnellement partager avec vous, votre deuil… », a rappelé, le Chef de l’Etat dès l’entame de son speech.

En faisant le déplacement de Banibangou comme celui de l’Anzourou en septembre dernier, le président Bazoum a fait montre de courage et d’un sens de l’Etat qui rassure ses compatriotes du Zarmaganda qui ont tendance à recourir à l’auto défense en désespérant de l’Etat, d’une certaine manière. Mais très alerte et renseigné des actes de désespoir entrepris par quelques-uns, le chef suprême des armées a tenu a dissuadé les populations de Banibangou et de la région de Tillabéry en général de renoncer à ce jeu dangereux pour laisser les professionnels de la guerre à faire face aux terroristes.

« Je comprends que vous ne soyez pas satisfaits de notre rendement, de nos performances. Si vous pensez que vous pouvez assurer votre défense c’est légitime mais celui qui doit assurer votre défense et sur lequel vous devez compter c’est l’Etat », a renchéri le président Bazoum.

Ces derniers temps, notre pays a été durement éprouvé par des attaques terroristes aussi barbares que lâches dans la région de Tillabery. Des compatriotes, militaires et civils, y ont malheureusement perdu la vie en défendant l’honneur de la République. Ils ont perdu la vie en nous défendant contre des individus aux desseins criminels. Leur sacrifice suprême doit être honoré par chaque citoyen. L’une des façons de le faire, c’est que chacun de nous se considère comme un soldat de la République face à des hordes d’individus qui ne vivent que du sang et des larmes des hommes et des femmes qui n’aspirent qu’à vivre dans un Etat organisé. C’est le sens de l’appel du président Bazoum aux populations de Banibangou et à travers eux à tous les Nigériens.

Il n’y a pas lieu de se méprendre : les terroristes s’en prennent indistinctement à tous. C’est pourquoi, nous devrons être tous mobilisés derrière les Forces de défense et de sécurité dans une vaste chaine de solidarité nationale et considérer que le Niger est en guerre. Il est en guerre contre des forces obscurantistes, des forces du mal, des forces qui tentent d’aliéner notre souveraineté, notre cohésion nationale et le vivre-ensemble. Il est en guerre contre des promoteurs des contre-valeurs, des promoteurs de la mort gratuite.

Nous n’avons qu’un seul pays qui s’appelle le Niger. Tout le combat que nous allons faire doit s’inscrire dans la logique de le défendre contre toute agression extérieure. En d’autres termes, un front commun doit être érigé contre le terrorisme, qui est l’ennemi commun aux Nigériens. C’est pourquoi, il est intolérable que des concitoyens relayent consciemment ou non la propagande des terroristes à travers les réseaux sociaux. Ils se trompent de combat et d’objectif. Rien ne vaut le sentiment national indépendamment de toute autre considération politique qui est conjoncturelle.

Les terroristes détruisent les Etats. C’est pourquoi, ils ne peuvent constituer d’alliés objectifs ou subjectifs de quelque cause politique que ce soit.

Ce que nous avons à faire, c’est de soutenir les FDS et d’encourager le gouvernement à être davantage à leur écoute. Car nous avons des Forces compétentes et dévouées. Malheureusement, nous avons une frontière avec le Mali où l’Etat a cessé d’exister dans cette partie-là. Du coup, aucune force malienne n’est déployée à notre frontière avec ce pays. Malgré tout, nos FDS tiennent bon, et continueront à tenir bon. Elles ont besoin de savoir que nous sommes tous mobilisés à leurs côtés pour le triomphe des valeurs de la République, des valeurs humanistes.

La question sécuritaire ne doit pas être lue avec des lunettes de politiciens. C’est une cause nationale qui engage l’ensemble des enfants du pays. Il n’y a donc pas de dividende politique à tirer par un bord politique ou un autre. Arrêtons donc d’instrumentaliser cette question. Battons-nous avec le chef suprême des armées pour fermer à jamais la porte aux terroristes.

 En venant avec les chefs militaires à Banibangou auprès d’une population désabusée, indignée face à la barbarie de ceux qui sont assoiffés de sang, le Président Bazoum voudrait bien dire à ses ‘’sécurocrates’’ de se ressaisir. Il va falloir que les hauts gradés comprennent que le peuple n’est pas satisfait de leur posture. Ils doivent redorer leur blason. C’est un très mauvais signe lorsque les populations civiles décident de se défendre en lieu et place des FDS. Nous osons espérer que la leçon de Banibangou est bien apprise par tous.

Elh. M. Souleymane

Niger Inter Hebdo N°41