Dans le secteur de l’enseignement : Le président de la République prend langue avec les responsables syndicaux

Le Palais de la présidence a servi de cadre, le mercredi 27 octobre 2021, à une rencontre entre le président de la République, le Premier ministre, des membres du gouvernement et les regroupements des syndicats du secteur de l’enseignement. Plusieurs décisions ont été prises au cours de cette rencontre.

L’une des principales annonces faites au cours de cette rencontre est la revalorisation des pécules des appelés du service civique qui seront envoyés au primaire. Le président de la République a en effet annoncé qu’ils recevront une rémunération de 90.000FCFA au lieu de 75.000 FCFA habituels.

Par rapport au recrutement des enseignants contractuels à la fonction publique, notamment ceux du primaire, qui fait l’objet d’une revendication majeure des syndicats des enseignants, le président de la République « a affirmé que des réflexions sont en cours pour voir comment les recruter ». Quant aux nouveaux bacheliers qui seront formés dans les écoles normales d’instituteurs à partir de cette année (ENI), il a été annoncé au cours de cette rencontre qu’ils seront tous recrutés après leur formation en 2023. Une attention particulière sera également accordée aux enseignants qui seront surpris par la limite d’âge.

La dépolitisation des postes de responsabilité était également au cœur des échanges entre le président de la République et les responsables syndicaux. Sur ce sujet, il a été décidé que la compétence doit être désormais la règle de nomination. Le président de la République a d’ailleurs rappelé qu’il a instruit « les ministres en charge de l’éducation pour dépolitiser les nominations à des postes de responsabilité dans le système ».

Mettre fin aux recrutements parallèles et aux faux transferts

Relativement au recrutement parallèle des élèves que pratiquent certains proviseurs de certains établissements scolaires du public, le président de la République a été catégorique. « Le Chef de l’Etat a demandé que désormais tous les proviseurs, sans exception, qui pratiqueraient le recrutement parallèle soient radiés de la fonction publique et traduit devant la justice ».

Le ministre de l’Education nationale a été instruit « de nettoyer Niamey de ces chefs d’établissement qui pratiquent le système du recrutement parallèle ». D’ailleurs « une inspection sera menée pour situer les responsabilités afin que les dossiers de ces proviseurs soient transmis à la justice car jusque-là, il y a la présomption d’innocence de ces proviseurs », explique-t-on.

Tout en demandant à ce que les nouvelles pratiques de faux transferts que développe les Direction départementales de l’éducation nationale (DDEN) soient identifiés « afin que les mis en causes soient déchargés et traduits devant les juridictions », le président de la République « a instruit le comité interministériel à vite se réunir afin de statuer sur les différentes préoccupation relevées par les syndicats.

Il a aussi demandé aux ministres concernés « de maintenir un dialogue permanent et d’impliquer les partenaires sociaux dans toutes les décisions du système éducatif».

La question de l’éducation occupe une place importante dans le programme de gouvernance du président de la République, Mohamed Bazoum. Alors ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Brigi Rafini, il était le président du comité interministériel avec lequel les syndicats avaient signé un accord le 13 décembre 2016. Cela a certes permis de sauver l’année scolaire. Seulement jusqu’en mai 2021, la majeure partie des engagements pris n’auraient pas été respectée…

SA