L’Institut national de la statistique (INS) a organisé ce jeudi 28 octobre 2021 à Niamey, un Café statistique pour présenter les principaux résultats préliminaires de l’enquête nationale sur la fécondité et la mortalité des enfants de moins de 5 ans (ENAFEME), Niger 2021. Des résultats qui révèlent l’amorce de la transition démographique au Niger.
Moment d’échanges, le Café statistique est l’occasion saisie par l’INS pour partager avec les utilisateurs des données statistiques, les résultats de l’ENAFEME Niger 2021, une enquête très importante pour le Niger. « C’est une occasion pour l’INS de recueillir les points de vue des utilisateurs des données statistiques afin d’améliorer les collectes des données », a expliqué Idrissa Alichina Kourgueni, directeur général de l’INS.
Amorce de la transmission démographique au Niger
La principale conclusion de cette enquête est que le Niger a amorcé sa transition démographique. En effet, les résultats de cette étude révèlent une baisse de la fécondité de 18% entre 2012 et 2021 au Niger.
Ainsi, l’Indice synthétique de fécondité (ISF), qui mesure le nombre moyen d’enfants qu’une femme a au cours de sa vie génésique est passé de 7,4 en 1992 à 6,2 en 2021. Il est resté stable pendant près de 30 ans, notamment à 7,5 en 1998 à 7,1 en 2006 et à 7,6 en 2012. « Ce résultat montre une baisse importante de la fécondité en milieu rural », a expliqué Haro Souleymane, de la direction de la statistique et des études démographiques et sociales de l’INS en présentant les résultats préliminaires de l’ENAFEME.
En effet, l’ISF qui était de 8,1 enfants par femme entre 2012 passe à 6,5 enfants par femme en 2021 soit une baisse de 5%. En milieu urbain il s’établit à 5,6 enfants par femme en 2012 contre 5 enfants par femme en 2021 soit une baisse de 11%. Ces résultats font ressortir une baisse importante de la fécondité des adolescentes qui est passé de 40,4,% en 2012 à 24,7% en 2021. Entre 2012 et 2021 « on a constaté une baisse significative de la fécondité dans presque cinq régions du Niger », a-t-il expliqué. Les plus importantes baisses sont observées dans les régions de Tillabéri, Dosso et Tahoua.
Par rapport à la contraception, les résultats préliminaires font ressortir une légère baisse de l’utilisation de la contraception moderne. Relativement à la vaccination, le taux de couverture vaccinale obligatoire pour les enfants de 12 à 23 mois est en légère baisse pour le BCG (84% en 2012 contre 81% en 2021), le DTCoq (68% en 2012 contre 64% en 2021) et la rougeole (62% en 2012 contre 67% en 2021).
Baisse continue de la mortalité des enfants de moins de 5 ans
Les résultats préliminaires de l’ENAFEME Niger 2021 montrent aussi une baisse continue de la mortalité des enfants de moins de cinq ans. Pour les soins prénatales en 2021, presque quatre femmes sur dix ont effectué au moins les quatre visites prénatales recommandées. Il ressort des résultats préliminaires de l’ENAFEME une nette amélioration des conditions d’accouchement. Ainsi, 14,9% des naissances ont été assistées par un prestataire formé en 1992, 17,6% en 1998, 17,7% en 2006, 29,3% en 2012 et 44% en 2021.
Avant cette communication sur les résultats préliminaires de l’ENAFEME, les participants au Café statistique ont suivi une présentation de l’indice des capacités statistiques faite par Saidou Issoufou, directeur de la coordination et du management de l’information statistique à l’INS. Les deux présentations ont été suivies d’une séance de questions réponses. A toutes les questions posées par les participants à la rencontre, le directeur général de l’INS a apporté d’amples informations et réponses appropriées.
Pour mémoire, l’enquête sur les principaux facteurs déterminants des niveaux actuels de la fécondité et de la mortalité des enfants de moins de 5 ans au Niger a été initiée à la demande du gouvernement du Niger en novembre 2019. L’objectif principal de l’enquête est de permettre de déterminer le niveau réel et actuel de la fécondité et de la mortalité des enfants de moins de 5 ans et leurs causes profondes au Niger, notamment les facteurs directs et indirects qui expliquent les niveaux actuels et les tendances de ces phénomènes démographiques.
Sani Aboubacar
Sani Aboubacar