Le jeudi 21 octobre 2021, dans le nord Tillabéry, plus de 40 terroristes ont été neutralisés par une patrouille des Forces Armées Nigériennes. Ils venaient de tuer 4 civils et d’incendier plusieurs véhicules et autres biens à Mialé, un petit village situé non loin de Banibangou.
Ils étaient à bord de plusieurs motos et cherchaient à rejoindre la frontière malienne quand ils ont croisé une patrouille de l’Armée Nigérienne dans une zone proche de Chinagoder. Face à la meute de terroristes en mouvement, les soldats nigériens ont vigoureusement réagit et des combats sans merci avaient éclaté.
D’après des sources locales, à l’issue de ces combats, l’ensemble des djihadistes ayant pris part à l’attaque de Mialé a été littéralement anéanti. 40 morts et pas un seul terroriste n’a survécu, apprend-on. Du côté de l’Armée Nigérienne, selon toujours les mêmes sources, l’on n’a déploré aucune perte en vies humaines. Ces faits se sont produits 24 heures après que le convoi du Préfet de Bankilaré soit tombé dans une embuscade tendue par des individus armés, toujours dans la région de Tillabéry, mais dans une zone située beaucoup plus à l’ouest, du côté de la frontière du Niger avec le Burkina Faso.
En effet, le mercredi, 20 octobre 2021, 11 Gardes Nationaux sont morts et un autre a été blessé suite à une embuscade tendue contre leur convoi alors qu’ils revenaient de Téra et faisaient route sur Bankilaré. Ils escortaient le Préfet du Département de Bankilaré quand des individus armés de fusils mitrailleurs et de lance-roquettes les ont attaqués. Le Préfet et son chauffeur s’en sont sortis vivants mais blessés tout comme un Garde National. Dans un premier temps, le bilan annoncé a fait état de 6 morts, 3 blessés dont deux graves et 5 portés disparus.
Ce n’est que plusieurs heures plus tard que les 5 Gardes Nationaux qui ont été annoncés portés disparus ont été retrouvés morts à des centaines de mètres plus loin des lieux où s’est produite l’embuscade. C’était aux environs 17 heures, à l’approche de Sidèye, un village situé à 18 km au sud de Bankilaré, que l’ensemble du convoi escortant le Préfet a été pris pour cible par des individus armés à bord de plusieurs motos.
Les combats ont duré plusieurs longues minutes et ont eu pour conséquence la mort des 11 Gardes Nationaux et 3 blessés dont 2 graves. A ajouter à ce bilan désastreux, 2 véhicules brûlés. Les blessés ont été tous admis aux urgences de l’Hôpital de District de Téra pour recevoir les premiers soins. La localité de Bankilaré, chef-lieu du Département du même nom est située dans la Région de Tillabéry à 68 km de Téra et à près de 250 km au nord-ouest de Niamey, dans la zone des 3 frontières.
Selon une source sécuritaire, c’est dans cette même zone des 3 frontières, toujours le 20 octobre 2021, que des affrontements ont opposé les armées du Tchad, du Niger et du Burkina Faso à de nombreux terroristes. Plusieurs d’entre ces derniers ont été mis en déroute et des dizaines d’autres ont été neutralisés. D’après la même source, à cette occasion, des motos, en grande quantité, ont été détruites et des armes et munitions ont été récupérées par les soldats des armées des 3 pays. Toujours dans la même zone, non loin de Téra, sur la route qui mène à Dori, une autre attaque a été perpétrée, le 19 octobre 2021, à Petelkole, un poste de contrôle frontalier situé à moins de 10 km de frontière du Niger avec le Burkina Faso. L’attaque a été commise par plusieurs individus armés à bord de nombreuses motos et 4 véhicules. Elle s’est soldée par la mort de 3 Policiers, 7 blessés et de nombreux véhicules appartenant à des particuliers calcinés. Elle fait suite à une autre de moindre envergure qui s’est produite contre le même poste de contrôle frontalier mais qui a été vaillamment repoussée par les éléments de la Police Nationale, le samedi 16 octobre 2021.
Au regard de tout ce qui précède, tout laisse croire que la paix dans la zone des 3 frontières n’est pas pour demain. En moins de 72 heures, plusieurs affrontements ont opposé les forces de défense et de sécurité à des meutes de terroristes dans cette zone avec pour conséquence des dizaines de morts.
En rase campagne, sur les chemins perdus entre deux localités, dans nos villages déshérités de cette zone dite des 3 frontières, n’est-ce pas une espèce de partie d’échec qui se joue sans qu’on ne sache pour l’intérêt de qui ? Terroristes, personnes civiles, militaires et biens matériels, tout y passe et disparait littéralement.
Bassirou Baki Edir
Niger Inter Hebdo N°39