Dégâts causés par les pluies diluviennes à Niamey : Des responsabilités partagées

Les fortes précipitations enregistrées ces derniers jours à Niamey, en plus des pertes en vies humaines engendrées (5 personnes décédées), ont aussi occasionné d’importants dégâts matériels, allant de l’effondrement des habitations et commerces, la détérioration de la chaussée à certains endroits de la ville et sur des bâtiments publics, en passant par la détérioration de certains grands ouvrages construits à grand frais.

Outre les dégâts causés, ces pluies ont également mis à nu l’épineux problème de la voirie dans la ville de Niamey, notamment les canaux d’évacuation des eaux usées et de pluie.

Un problème récurrent qui persiste encore à chaque grande pluie tombée à Niamey, que la ville de Niamey et le Programme d’embellissement de la capitale, « Niamey Nyala » ont tenté de solutionner à travers la réalisation d’importantes infrastructures dont le canal de Gounti Yena qui servait de voie d’évacuation des eaux jusqu’au fleuve Niger.

Malheureusement, cette infrastructure n’a pas pu résister, à l’exemple d’autres infrastructures routières, aux fortes précipitations tombées dans la du nuit du 10 au 11 août dernier.

Au regard de l’importance des dégâts causés par ces eaux sur des infrastructures dont l’existence ne dépasse pas plus de deux ans, nombreux sont les citoyens qui s’interrogent déjà sur la qualité de ces ouvrages à résister à des intempéries.

Face à cette situation et au vu de l’énormité de la tâche, il s’avère impératif pour la ville de Niamey de consolider les acquis et de poursuivre le travail sur ce qui a déjà été fait. C’est en agissant de la sorte qu’elle parviendrait à résoudre ce problème d’évacuation des eaux dans la ville de Niamey et mettre les populations et leurs biens à l’abri des situations fâcheuses que provoquent les pluies diluviennes.

Pour ce faire, un travail de sensibilisation et de conscientisation doit être fait à l’endroit de la population qui est en partie responsable des dégâts que Niamey enregistre après chaque grande pluie.

En plus de certains comportements qui jurent d’avec le civisme, observés auprès de la population sur des infrastructures communautaires, il n’est aussi un secret pour personne que les municipalités font preuve du laxisme à outrance et de démission dans l’accomplissement de leurs missions. Sinon comment comprendre ce laisser-aller des autorités municipales qui cautionnent des constructions anarchiques, même sur des caniveaux, obstruant du coup le passage des eaux usées et eaux de ruissellement.

Déjà, bon nombre de quartiers à Niamey n’en disposent pas des caniveaux pour l’évacuation des eaux usées. Et ceux qui en disposent, les infrastructures sont, soit inadaptées compte tenu de la forte urbanisation de la ville, soit les caniveaux sont mal ou non curés, ce qui cause également un réel problème d’évacuation des eaux.

L’incivisme des populations aidant, ces dernières, en plus de boucher les caniveaux par le versement d’ordures, construisent n’importe où et n’importe comment, accentuant le problème d’assainissement et d’urbanisation dont souffre déjà la ville de Niamey.

Du fait de ces comportements, il apparait clairement que les responsabilités sont partagées quant aux dégâts causés par les fortes pluies entre les municipalités qui n’investissent pas assez dans l’accomplissement de leurs missions et la population qui fait montre d’un incivisme criard dans sa contribution citoyenne à créer un environnement social saint à Niamey. Or, pour remédier à ce sempiternel problème de dégâts causés par les eaux de pluies à Niamey, le plus souvent occasionnant des pertes en vies humaines et la dégradation des biens, la nécessité s’impose à chacun de nous d’œuvrer pour la construction d’un cadre de vie saint ou chacun peut bien s’épanouir.

Oumar Issoufa