Gestion des conflits locaux et communautaires : les médiateurs de la zone du Liptako Gourma en concertation à Niamey

 

A l’initiative du Médiateur de la République du Niger, Me Ali Sirfi Maiga, un séminaire régional sur la gestion des conflits locaux et communautaires est organisé du 28 au 30 juin 2021, à l’hôtel Bravia de Niamey. Les travaux auxquels ont pris part plusieurs délégations venues du Bénin, du Burkina Faso et du Mali, sont ouverts par le Premier Ministre SEM Ouhoumoudou Mahamadou.

« La gestion des conflits locaux et communautaires dans le Liptako-Gourma », c’est le thème de cette rencontre de trois jours qui a regroupé plusieurs acteurs intervenant dans la gestion des conflits, les gouverneurs, les structures étatiques de prévention et de gestion des conflits, les représentants des FDS, la chefferie traditionnelle, les leaders religieux et la société civile. Les médiateurs ou leurs représentants du Bénin, du Burkina Faso et du Mali ont également pris une part active dans les travaux.

Dans son allocution d’ouverture, le Premier Ministre SEM Ouhoumoudou Mahamadou s’est d’abord réjoui du thème choisi pour ce séminaire régional, avant de saluer la présence des délégations venues des pays qui forment le Liptako Gourma. Encore appelé zone des trois frontières incluant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, la région du Liptako Gourma est ce grand espace sahélien, large de 370 000 km2, représentant ainsi 19,29% de la superficie totale des trois États membres et regroupe plus de 16 millions d’âmes qui sont depuis quelques années déjà en proie à l’insécurité transfrontalière, au banditisme armé et au terrorisme violent.

« La dégradation de la sécurité dans cette zone se présente comme une problématique majeure qui met en relief un grand espace, l’Afrique au sud du Sahara, donc l’existence de millions de personnes réparties sur plusieurs pays africains », a déclaré le Médiateur de la République Me Ali Sirfi Maiga. Selon lui, la crise sécuritaire qui prévaut dans cette zone, « prend plusieurs formes que l’on peut résumer en conflits inter ou intracommunautaires, radicalisme religieux qui s’exprime sous forme de terreur infligée à d’innocentes populations, banditisme armé ».

Il est question, selon Me Ali Sirfi Maiga, durant  trois jours d’échanges « d’ analyser en profondeur le sens de cette insécurité, partager les visions et les bonnes pratiques et jeter les bases d’un cadre permanent de suivi de cette situation ».

Plusieurs exposés et débats ont enrichi ce séminaire régional. En relation avec le thème, les communicateurs ont permis aux participants de bien cerner toute la problématique de la gestion des conflits locaux et communautaires dans la zone frontalière du Liptako Gourma. Entre autres thématiques abordées durant ce séminaire, le triangle frontalier de l’insécurité entre les trois pays; les populations : cibles ou instruments des conflits asymétriques dans la zone du Liptako, contribution à la lutte contre le terrorisme et les stratégies de lutte; le traitement administratif et judiciaire des conflits locaux et communautaires (expérience des pays); l’insécurité du Nord Tillabery et son impact sur la zone du Liptako ; le changement climatique et son impact sur les conflits locaux et communautaires dans la zone du Liptako ; les expériences et leçons apprises des médiateurs du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et du Niger et enfin l’exposé sur l’extrémisme violent, criminalité organisée et conflits locaux dans le Liptako-Gourma : partage de données issues de la recherche questions-réponses.

Il faut rappeler que la synthèse de toutes les activités sont prévues pour la troisième journée, c’est-à-dire le 30 juin 2021, avec des recommandations ainsi que des engagements.

Koami Agbetiafa