24 heures après le sommet de Paris sur le financement des économies africaines, le Chef de l’État Mohamed Bazoum a poursuivi son périple d’Europe par la visite au Luxembourg. Au menu de cette visite de travail de ce mercredi 19 mai 2021, la signature du 4è PIC qui est le programme indicatif de coopération entre les deux pays.
La coopération entre le Niger et le Luxembourg est en réalité au beau fixe. Une coopération vieille de 32 bonnes années, soit depuis 1989 et caractérisée par la signature de trois accords-cadres de coopération en juillet 1995.
Après un tête à tête entre le Chef de l’État et le Grand-Duc Son Altesse Royale Henri de Luxembourg, le Président de la République Mohamed Bazoum s’est entretenu avec le Premier Ministre Xavier Bettel, avant la signature du Programme Indicatif de Coopération ( PIC 4) devant la presse.
L’apothéose de cette visite de travail est bien entendu la signature du 4è programme indicatif de coopération (PIC 4) entre le Niger et le Luxembourg. Le Grand-duché du Luxembourg intervient dans plusieurs domaines au Niger. Aussi peut-on citer la fourniture et l’accès inclusif aux services sociaux de base tels que l’eau, l’assainissement, l’habitat, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le développement du capital humain à travers des appuis à l’éducation, à la formation professionnelle, à l’autonomisation des jeunes et des femmes ainsi que leur insertion socioprofessionnelle, y compris par l’accès au crédit, la contribution au renforcement de la gouvernance, en particulier en apportant des appuis aux capacités des administrations publiques, pour les permettre de fournir les services sociaux de base nécessaires.
D’un coût global de 145 millions d’euros, soit 95,25 milliards de francs CFA, le 4è PIC 2022-2026, vise à cibler des objectifs plus spécifiques que le précédent, c’est-à-dire le 3è PIC qui s’étalait de 2016 à 2021. Il s’articule autour de l’augmentation d’une offre qualitative de formation professionnelle et une meilleure insertion des jeunes et des femmes, l’amélioration du taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement de qualité ou le développement agricole durable. Des domaines d’intervention axés sur une approche des objectifs collectifs, regroupant tous les acteurs spécialisés de la coopération Niger-Luxembourg.
Il s’agit ici de renforcer la cohésion des interventions à travers le rapprochement entre le développement, l’humanitaire et l’aspect paix et sécurité.
Il faut souligner que les deux orientations stratégiques du 4è PIC, et qui sont en même temps, les deux objectifs stratégiques de ce partenariat, sont le développement du capital humain et le renforcement de la gouvernance inclusive. Ceux-ci sont alignés sur deux des six axes stratégiques de la SDDCI du Niger ( Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive), ainsi que sur deux de ses six objectifs prioritaires à savoir, accroître la performance du capital humain et assurer aux citoyens des services publics de qualité.
Par ailleurs, quatre domaines de résultats indicatifs intermédiaires identifiés, formeront les champs d’actions prioritaires de ce 4è PIC, fruit de la coopération entre les deux pays. Une bonne nouvelle donc. Puisqu’il est question de la fourniture et de l’accès inclusif aux services sociaux de base tels que l’eau, l’assainissement et l’habitat ; la qualification du capital humain en vue de l’autonomisation des femmes et des jeunes ; la stratégie nigérienne relative à l’inclusion financière et enfin le renforcement des capacités des administrations publiques.
A titre d’exemple, le financement Luxembourgeois du 4è PIC se répartit sur les domaines suivants : services sociaux de base (70.500 000€), eau et assainissement (50 000 000€), l’habitat (5 000 000€), la sécurité alimentaire et nutritionnelle (8 000 000€), l’action humanitaire (7 500 000€), le capital humain ( 53.750 000€), l’éducation (10 000 000€), formation et employabilité 36 750 000€), l’autonomisation des filles (7 000 000€), les finances (20 000 000€), la finance publique (5 000 000€), la finance inclusive (15 000 000€) et les fonds d’études (200 000€).
Le total de la programmation est de 144.250 000€ entre 2022 et 2026, soit cinq ans à raison de 28. 850 000 d’euros chaque année.
À terme, les résultats attendus sont à rechercher dans l’augmentation des capacités des bénéficiaires que constituent les jeunes et les femmes, afin qu’ils deviennent acteurs de leur propre développement, puis dans le renforcement des capacités institutionnelles de l’État et de l’administration publique, pour la fourniture des services publics de qualité.
En guise d’information, la revue à mi-parcours (RAMP) du PIC 3, a confirmé la pertinence des interventions du Grand-Duc de Luxembourg dans le pays. Lesquelles interventions d’ailleurs jugées bien ciblées, en adéquation avec les besoins des bénéficiaires finaux et répondant ainsi à plusieurs défis majeurs du Niger. Ce qui explique justement leur alignement sur les stratégies de développement définies par le gouvernement du Niger. Référence à la SDDCI et au PDES qui est le Plan de Développement Économique et Social.
À noter que le Chef de l’État a effectué cette visite de travail au Luxembourg, accompagné d’une délégation composée du ministre d’Etat et des affaires étrangères M. Hassoumi Massoudou et du ministre des finances M. Ahmad Jidoud. Après l’étape de Luxembourg le Chef de l’Etat Mohamed Bazoum se rendra en Belgique.
Koami Agbetiafa