Jusqu’aux derniers instants de sa gouvernance à la tête du Niger, Issoufou Mahamadou a pleinement exercé ses pouvoirs du Président de la République, Chef de l’Etat. L’homme était sur tous les chantiers de construction du pays et s’est donné à fond dans les préparatifs de l’investiture de son prédécesseur, le président de la République élu, Mohamed Bazoum.
Un événement inédit au Niger, que certains ennemis de la démocratie ont tenté, dans la nuit 30 au 31 Mars dernier, de saboter pour assouvir leurs intérêts égoïstes et ceux de leurs commanditaires. Malgré toute cette adversité (quatre tentatives de coup d’Etat en dix ans et les assauts répétitifs d’une opposition politique destructive, ajoutés à ceux de certaines organisations de la société civile), le président Issoufou Mahamadou qui a promis aux nigériens une alternance démocratique à la fin de ses deux mandats constitutionnels, a tenu cette promesse, comme toutes les autres faites à ses concitoyens.
C’est donc un homme comblé, satisfait d’avoir accompli à bien la mission que son peuple lui a confiée (deux mandats de suite à la magistrature suprême du Niger) qui s’est adressé aux nigériens, le 1er Avril dernier, pour la toute dernière fois, en tant que président de la République.
Un message à la Nation plein d’émotions, de symboles et de leçons de la vie que le Chef de l’Etat a bien voulu transmettre à ses concitoyens, particulièrement à la jeunesse nigérienne, celle-là qui est utilisée et abusée par des groupes d’intérêts, notamment les politiciens, pour l’accomplissement de leurs sales besognes.
Dans son message, le président Issoufou Mahamadou a tenu d’abord à exprimer toute sa reconnaissance au peuple nigérien pour lui avoir donné l’occasion de le servir ces dix dernières années. « Ce fut pour moi un immense honneur », a-t-il dit avant de partager avec ses compatriotes, le rêve qu’il a caressé depuis sa plus tendre enfance : être Président de la République.
« Au départ, le petit écolier que j’étais, exprimait ce vœu sans savoir pourquoi, ….et ce n’est que plus tard que j’ai su que c’était la position la plus élevée qu’un citoyen puisse occuper pour servir son pays », a-t-il déclaré. Pour le président Issoufou, ce témoignage doit être partagé avec la jeunesse nigérienne dans l’espoir qu’elle puisse s’en inspirer, car « mon expérience confirme l’importance, pour un homme, d’avoir un but dans sa vie, de préférence très tôt, et d’y travailler sans relâche », a-t-il souligné, tout en souhaitant que les jeunes, garçons et filles du Niger retiennent cette première leçon de la vie.
La deuxième leçon du message à la nation que le président Issoufou Mahamadou a voulu transmettre à la génération future est tirée de la longue lutte politique que lui et ses amis du PNDS ont menée autour des valeurs qui font aujourd’hui du PNDS, « un parti puissant, le plus puissant de toute notre histoire démocratique de ses trente dernières années », a martelé le président Issoufou.
De cette expérience, a-t-il indiqué, se dégage une autre leçon : « la politique se fait autour des valeurs et non sur des bases identitaires », puis s’est félicité du fait que les « camarades ne se sont pas trompés en s’engageant sur cette voie », et dont « l’élection du Président Bazoum et le déclin des partis identitaires » viennent de prouver que ‘’la voie sur laquelle Issoufou et ses camarades se sont engagés était la meilleure.
Poursuivant son message à la nation, le dernier qu’il a prononcé en sa qualité du président de la République, Chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou s’est également réjouit du fait que « la démocratie soit réversible dans notre pays » et ce, malgré la survivance des « démons du putschisme », des marginaux qui « prétendent faire un arbitrage au-dessus du peuple souverain, et qui ignorent de manière délibérée que, une fois le chemin choisi par l’État et la Nation, le devoir militaire est tracé une fois pour toute », s’est indigné le Chef de l’Etat.
Cette autre vérité soulignée par le président Issoufou en constitue aussi une leçon que les nigériens doivent tirer de tous les évènements connus ces dix dernières années qui visaient à déstabiliser les institutions de l’Etat.
Et comme il le soulignait dans son message d’investiture, il y a de cela 5 ans, que son vœu le plus cher, « c’est qu’à la fin de mon mandat, lorsque j’aurais quitté le pouvoir conformément aux prescriptions de la Constitution, je laisse un Niger radicalement transformé, », on peut l’affirmer sans risque de se tromper que le président Issoufou Mahamadou a gagné ce pari. Issoufou quitte ainsi le pouvoir en laissant « un Niger radicalement transformé avec une des plus dynamiques économies, présentant un taux de croissance moyen annuel d’environ 6%, une économie qui a permis de réduire la pauvreté, surtout en milieu rural, et d’amorcer la transformation du pays ». Le président Issoufou a réussi aussi à mobiliser beaucoup de ressources, tant internes qu’externes et a investit dans tous les secteurs au Niger.
Un grand exploit qu’il n’a pas manqué de souligné dans son dernier message à la nation. « Les ressources intérieures et extérieures mobilisées ont permis non seulement d’assurer la sécurité du pays face au terrorisme et au crime organisé et de consolider les institutions démocratiques, mais aussi d’investir dans les infrastructures routières, énergétiques, de télécommunication, urbaines, dans l’initiative 3N, dans le développement du capital humain (éducation, santé, eau) et dans la création d’emplois, notamment pour les jeunes ». Des performances qui prouvent à suffisance la réussite d’Issoufou Mahamadou.
En dépit de ces nombreuses réalisations, a dit le président Issoufou Mahamadou, « beaucoup reste à faire, car le chantier de construction d’une nation est un processus dynamique de longue haleine, un processus sans fin qui a besoin de la solidarité des générations, chacune s’efforçant de remplir sa mission, de poser sa pierre en vue de l’édification de la maison commune ».
Pour ces générations, a poursuivi Issoufou Mahamadou, « une des leçons que me dicte mon expérience est que, de tous les défis auxquels notre pays est confronté, le défi institutionnel est le plus décisif à surmonter. Il est le nœud gordien de tous les défis », raison pour laquelle, il a exhorté les nigériens à « poursuivre l’effort de construction d’institutions fortes et stables ».
Rendant un dernier hommage au peuple nigérien dans son ensemble et à ses camarades politiques, en guise d’adieu, le président Issoufou a émis le vœu que « le Programme de Renaissance acte 3, « consolider et avancer » qui porte la promesse de la poursuite des transformations dans lesquelles le pays est engagé. Soit soutenu par tous les nigériens pour encore « écrire avec le président Mohamed Bazoum, des nouvelles et belles pages de l’histoire de ce pays qui nous est si cher : le Niger ».
Le président Issoufou Mahamadou a ainsi rempli sa part de contrat avec le peuple nigérien et quitte la présidence de la République par la grande porte, laissant le flambeau à Mohamed Bazoum pour continuer l’œuvre de construction nationale.
Oumar Issoufa
Niger Inter Hebdo N°15